Vingt ans après, Talandracas récidive à l’open de France de polo

Vingt ans après sa première et unique victoire jusqu’alors, Talandracas a somptueusement remporté la vingt-deuxième édition de l’Open de France Engel & Völkers de polo. Quel match! À l’image d’un tournoi qui a offert des rencontres absolument fabuleuses tout au long des dix-huit jours de compétition, notamment depuis les quarts de finales, ces matches couperet où le faux-pas n’était plus permis. Cet Open s’est achevé avec la consécration d’une équipe mythique, d’une jument fabuleuse nommée Peregrino La Banda, surnommée “Bandita” et de Juan Martin Zubia, meilleur homme du match.



Avant de revenir sur les détails de cette finale, il convient de saluer le travail du Polo club de Chantilly, et notamment de son directeur et capitaine des jeux, Philippe Perrier. Grâce à eux, l’Open de France Engel & Völkers fait désormais résolument partie des trois plus grands tournois européens de polo. Preuve en sont le nombre d’équipes engagées, seize, et de joueurs du top quarante mondial, onze, au sein de ces formations toutes unanimes quant à la qualité de l’organisation, de l’accueil et des terrains. Celui de la finale, le Terrain d’Honneur 1, a offert un grand match aux deux mille spectateurs présents, un nombre record. 

Talandracas a immédiatement pris le jeu en main sans vraiment se laisser inquiéter par Los Dragones, qui semblaient un peu tétanisés par l’enjeu. Jamais l’équipe de Chantilly n’a eu l’occasion de mettre en danger celle de Deauville, qui s’est tout de suite détachée au score jusqu’à compter sept goals d’avance à la fin de la dernière période. La clé de cette domination: l’entente incroyable entre les deux jeunes argentins de Talandracas, Rufino Bensadon, auteur de quatre goals, et Juan Martin Zubia, crédité de six goals dont un incroyable “golaso”, marqué à plus de quatre-vingts mètres à droite des buts, et nommé meilleur homme du match.

“Contrairement aux apparences, ce ne fut pas une victoire facile”, a tenu à souligner Zubia, très classe. “Los Dragones ont un peu dormi au début, mais le combat a été rude ensuite. C’était une équipe compliquée qui avait gagné tous ses matches en phase qualificative, ce qui n’était pas notre cas. Nous étions préparés à une finale ardue. Notre équipe est montée en puissance depuis l’Open de Deauville, ce qui a fait notre force, tout comme mon entente avec Rufino, qui s’est renforcée au fil des matchs. À la fin, nous nous comprenions complètement. Huguito (Hugues Carmignac, ndlr) et Édouard ont également élevé leur niveau de jeu depuis le début du mois d’août et nous ont bien aidés dans cette victoire.” Le jeune Argentin, qui fait partie d’une exceptionnelle génération montante dans son pays, a découvert cet Open de France avec appétit et joie. “C’est un tournoi formidable, très compétitif. Chaque match s’est gagné par un ou deux goals de différence… sauf celui d’aujourd’hui. C’était vraiment un tournoi de très haut niveau.”

Deuxième victoire dans l’Open de France pour Édouard Carmignac et son équipe Talandracas, formée de joueurs magiques qu’il recrute au plus haut niveau argentin.

Deuxième victoire dans l’Open de France pour Édouard Carmignac et son équipe Talandracas, formée de joueurs magiques qu’il recrute au plus haut niveau argentin.

© RB Presse



Une reine nommée Hazel dans l’Open féminin

Si Zubia a été logiquement sacré MVP, Hugues Carmignac a été nommé meilleur joueur amateur de cette finale.“Parmi trois joueurs amateurs, ce n’est pas si mal”, a ironisé et relativisé l’intéressé, surtout très heureux d’avoir remporté ce titre avec son père, auteur d’une passe en retrait décisive permettant à Bensadon d’inscrire un goal. “C’est un grand moment d’émotion. Ce match aurait dû être plus compliqué que cela car en face, nous avions quatre très, très bons joueurs. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé de leur côté, mais notre équipe a très bien fonctionné dès le début du match. Quand nous sommes arrivés à Deauville, l’équipe ne se connaissait pas vraiment bien. À force de jouer ensemble, elle s’est construite et elle est arrivée particulièrement bien rodée pour cette finale.” Talandracas au palmarès de l’Open de France, c’est une très belle nouvelle ligne qui s’écrit dans l’histoire de ce tournoi de plus en plus prestigieux. En effet, Talandracas est l’équipe française qui détient le plus beau palmarès, avec six Coupes d’Or à Deauville, une Queen’s Cup à Windsor et désormais deux succès à l’Open de France.

Les Britanniques Hazel Jackson et Rebecca Walters n’ont pas manqué leur rendez-vous en menant leur équipe Rouge Absolu Paris à la victoire dans le douzième Open de France féminin, face à la formation française DS Automobile 3F. Pourtant, la doyenne du polo mondial, Caroline Anier, a tout donné et s’est battue comme un beau diable pour tenir tête aux Anglaises. Cette équipe entièrement tricolore avait le potentiel de tirer son épingle du jeu face aux Britanniques mais Hazel Jackson était partout, récupérant 80% des duels et envoyant aux goals Rebecca Walters, nommée meilleure joueuse de cette finale. Dernière finale de la journée, celle du Trophée Castel, a conclu cette magnifique journée avec une victoire du team Audaz, mené par Brieuc Rigaux, crédité d’une troisième victoire de la saison en cinq finales, dans un match tout aussi serré et palpitant que ceux offerts par ce mémorable Open de France 2022.

Ce tournoi à peine terminé, l’équipe du Polo Club de Chantilly a déjà le regard tourné vers la saison 2023, avec un vingt-troisième Open de France bien sûr, mais aussi une innovation, dans l’esprit olympique à l’horizon de Paris 2024: la Fédération française de polo (FFP) et le club cantilien ont proposé à la Fédération internationale de polo la création d’une Coupe des nations de polo, qui verra le jour en juin prochain.

Victoire pour l’équipe 100% britannique Rouge Absolu Paris, menée par Hazel Jackson, créditée d’un handicap 10.

Victoire pour l’équipe 100% britannique Rouge Absolu Paris, menée par Hazel Jackson, créditée d’un handicap 10.

© RB Presse



FEUILLE DE MATCHES ET DISTINCTIONS

Los Dragones (handicap 16): Sam Sztarkman (2), Jota Chavanne (Cap, 5), Bautista Bayugar (8), Alexandre Sztarkman (1);
Talandracas (handicap 16): Édouard Carmignac (Cap, 0), Rufino Bensadon (7, 4 goals), Juan-Martin Zubia (8, 6 goals), Hugues Carmignac (1, 1 goal);
Progression du score en faveur de Talandracas: 2-0, 3-0, 6-1, 10-3 puis 11-5;
Meilleur joueur de la finale: Juan Martin Zubia (Talandracas).
Meilleur amateur: Hugues Carmignac (Talandracas).
Meilleur cheval de la finale: Peregrino La Banda “Bandita”, montée par Rufino Bensadon (Talandracas).