Thomas Carlile, l’homme du deuxième jour à Pompadour

Dans le championnat de France des chevaux de complet de cinq ans, Thomas Carlile a une fois encore montré tout son talent sur le rectangle de dressage. Sur Hermès Gay (L’Arc de Triomphe x Glowing Love), sa reprise déroulée sur la Carrière d’honneur du Haras national, a particulièrement séduit les juges. Avec un score final de 22,9 points, l’étalon bai né chez Camille Baume et propriété de Didier Bordas devance Haka du Lattay monté par Camille Lejeune (27,1 points) et Milwaukee TCS avec Gireg Le Coz (27,9 points). “Il a eu un peu de mal en début d’année car c’est un grand cheval avec locomotion importante, explique Thomas Carlile. Des chevaux qui bougent comme lui, je n’en ai jamais monté. J’ai mis un moment pour le rendre à l’aise dans le rectangle. Tout était trop petit pour lui. Au fur et à mesure, il a trouvé ses marques, comment baisser ses hanches, trouver son équilibre. Il est très souple mais a encore du mal à relier cette souplesse à cette puissance.” Après le cross qui se court aujourd’hui, le saut d’obstacles désignera le cheval champion de France samedi à partir de 10h30. 

Du côté des quatre ans, Invictus for Fly, également monté par Thomas Carlile, a remporté le titre avec 16,8 points de pénalité. Déjà en tête jeudi soir après la première journée de dressage et de saut d’obstacles, le hongre Selle Français par Malito de Rêve et Palme de Moyon (Barbarian) est sorti sans problème du cross de 1480 mètres et de douze obstacles à effectuer en 3’18’’ (2’53’’ pour Invictus for Fly). “C’est une histoire sympa, confie Thomas Carlile. Jean-Jacques Montagne, mon propriétaire de l’écurie, voulait offrir un cadeau d’anniversaire de mariage à sa femme Annick et m’avait demandé de lui trouver un cheval. J’ai mis un moment à le trouver, j’ai parcouru plusieurs fois le pays. Pas très loin de chez moi, à Sainte-Paterne-Racan (en Indre-et-Loire, ndlr), ses éleveurs, Claudia Dominici et Valter Antognoli, pensaient avoir un deux ans qui avait le profil. C’est le frère utérin de Darmagnac de Béliard (son cheval des derniers championnats d’Europe, ndlr). J’avais regardé une vidéo, j’étais allé le voir mais à deux ans c’était un peu jeune. J’ai continué à parcourir le pays, sans trouver. Je suis retourné le voir à trois ans. Le cheval avait bien évolué. Jean-Jacques et Annick n’ont pas tout de suite été séduits mais le cheval m’avait vraiment tapé dans l’œil. Je l’ai mis au boulot un mois à la maison. Le cheval allait super bien et ils l’ont acheté. Il est super, a trois bonnes allures, un bon moteur, une super technique de saut, beaucoup d’abattage dans le galop et un bon mental. Néanmoins, il doit encore terminer sa croissance et renforcer sa musculature. Il a gagné aujourd’hui car il est très qualiteux et est au-dessus du lot mais n’est pas précoce. Une fois tout mis bout à bout, ça va devenir une sacrée machine.” De quoi attirer les attentions. “On a effectivement reçu quelques contacts après la NEP, confirme le cavalier. J’ai communiqué les propositions à ses propriétaires mais ils ne sont pas vendeurs.” Placé n°15 sur le Top 100 SHF avant cette finale, Invictus for Fly devance Inca d’Austral (n°2 du Top 100 SHF) mené par Nicolas Pertusa (18,2 points) et Ipnose du Rio avec Jérémy Dupont (21,8 points).

Par ailleurs, après le dressage et le saut d’obstacles, Get Vingt Sept Tonick, monté par Zoé Ivars pointe en première position de la Formation 3 (chevaux de six ans avec encore trop peu d’expérience pour participer à la catégorie des six ans). Le couple a été noté à 28 points sur le dressage et est sorti sans faute du saut. Avec les huit premiers en moins de cinq points, le cross sera déterminant. 

Aujourd’hui, les meilleurs se disputent aussi une qualification pour le Mondial du Lion d’Angers (20-23 octobre tandis que les trois ans Cycle Libre, les Poneys 4 ans, 5 ans et 6 ans, débutent également leur Grande Semaine.