La FFE, ses clubs et organes déconcentrés engagés en faveur du développement durable

À l’occasion de la Semaine européenne du développement durable, organisée du 18 septembre au 8 octobre, tour d’horizon non exhaustif de quelques bonnes pratiques au sein des clubs et d’initiatives prises par des Comités régionaux et départementaux de la Fédération française d’équitation (FFE).



Depuis 1987 et la diffusion du rapport Brundtland, le développement durable est défini comme “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.” Il s’appuie sur trois piliers: environnemental, social et économique. Le développement durable et la protection de l’environnement sont au cœur des préoccupations de notre société et représentent des enjeux majeurs pour notre avenir. “Ce sont également des aspects importants de la politique menée par la FFE”, explique celle-ci dans un communiqué publié hier. “Favoriser une vie en société dans le respect des autres, de la vie animale et du milieu naturel” est le premier pilier du projet éducatif de la FFE, tandis que le développement durable est intégré dans les missions statutaires de la fédération depuis plus de quinze ans et les établissements équestres bénéficient de cette politique active. Dès 2009, un kit de cinq panneaux sur la gestion des ressources a été transmis aux clubs.

La FFE participe aux travaux du club Sport et Développement durable initié par le ministère des Sports pour mutualiser les savoirs, expériences et travaux sur la thématique. Elle participe également aux travaux du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) sur la démarche de responsabilité sociétale des organisations (RSO). La Fédération est également signataire de la Charte des quinze engagements écoresponsables du ministère des Sports et du Fonds mondial pour la nature (WWF) à double titre: gestionnaire d’équipement sportif pour le Parc équestre et organisateur d’événements sportifs pour le Generali Open de France et les championnats de France.

“Elle veille aussi à ce que le Parc équestre fédéral, maison de famille des cavaliers, soit exemplaire sur la thématique. Des ateliers d’éducation à l’environnement sont proposés aux cavaliers accueillis au Parc équestre lors des stages Clubs. La Fédération prend également part à une action pionnière en participant à la gestion d’un méthaniseur aux côtés de collectivités locales et d’agriculteurs. Des mesures en faveur du développement durable sont également intégrées aux manifestations équestres, à l’image de celles organisées par la FFE: les éditions 2022 du Grand Tournoi et du Generali Open de France Poneys et Clubs se sont ainsi déroulées au maximum sans papier (pas de documents promotionnels, listes de départs et résultats uniquement en ligne, etc.) et d’autres initiatives sont en réflexion”, ajoute la FFE. “La FFE a participé au lancement du dispositif de veille des sites de pratique, Suricate Tous sentinelles des sports de nature, lancé par le Pôle Ressources national des Sports de nature, organe du ministère des Sports, et l’a renforcé en proposant aux clubs de créer des Brigades Suricate. Pour sensibiliser les pratiquants de l’équitation de pleine nature, la Fédération diffuse également la charte J’aime la nature”, ajoute le communiqué.



Dans les clubs aussi

Ces dernières années, de plus en plus de poney-clubs et centres équestres développent de bonnes pratiques au sein de leur structure afin de favoriser le développement durable et la protection de l’environnement: récupération des eaux de pluie permettant d’arroser les sols, système d’irrigation pour les sols permettant de consommer moins d’eau, installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des manèges, préservation de la nature, des espèces et un entretien responsable et régulier des sentiers de randonnée, organisation de trocs entre cavaliers, etc. Pour encourager les clubs à s’investir, la FFE met à disposition des fiches pratiques en lien avec le développement durable regroupées selon quatre thèmes: activités pédagogiques, animations, bons gestes et mesures environnementales. “Des outils qui permettent à chaque structure, à leur échelle et selon leurs spécificités, d’avoir un impact positif sur leur écosystème local”, commente la FFE. Des fiches pratiques sur le thème du développement durable ont été créées. Depuis 2010, la FFE invite ses clubs et associations à participer à la Semaine européenne du développement durable (SEDD) à travers un Trophée du développement durable. Les meilleures initiatives réalisées à cette occasion seront récompensées.



Des initiatives régionales et départementales

Les organes déconcentrés de la FFE soutiennent aussi le développement durable au sein des clubs et des manifestations équestres de leur région. Par exemple, la gestion du fumier pose une réelle problématique aux poney-clubs et centres équestres. En Occitanie, le comité départemental de l’Hérault s’est emparé du sujet. “Il existe une demande importante des clubs, qui ont parfois mis en place des initiatives individuelles non pérennes concernant la gestion de leur fumier, d’où l’intervention du CDE. Nous mettons en place une valorisation du fumier sous forme de compost par un modèle d’économie circulaire et de développement durable”, explique Régis Steinberg, président. À travers ce projet, lancé par le comité régional d’Occitanie en collaboration avec l’organe départemental, financé par la région Occitanie et des aides de l’Agence Nationale du Sport, il y a le souhait de répondre à deux problématiques: les problèmes liés au stockage du fumier rencontrés par les clubs, engendrant bien souvent un coût économique pour eux, et l’appauvrissement en nutriments des sols cultivés par les agriculteurs, maraîchers et viticulteurs. 

Une étude pilote a été réalisée en 2019-20 avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) de Narbonne et une plateforme experte dans les procédés de compostage du Syndicat Centre Hérault, afin de trouver un processus standardisé et réplicable à proposer à ceux qui veulent composter. Ces travaux ont notamment confirmé l’intérêt du compost équin. Actuellement, une deuxième étude est en cours sur le modèle économique et les coûts financiers pour chaque acteur impliqué. La collecte a débuté dans sept clubs, avec la mise en place de bennes qui sont récupérées toutes les cinq à six semaines et leur contenu remis aux agriculteurs à proximité. Ensuite, l’initiative pourra s’étendre à toute la région Occitanie. À noter que le CDE de l’Hérault est également impliqué dans le projet Val’fumier, initié par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et le Groupement hippique nationale (GHN) et soutenu par les acteurs de la filière équine, dont la FFE.

Dans le Tarn-et-Garonne, le comité développe des initiatives pour intégrer le développement durable aux manifestations équestres sur son territoire. Il a notamment financé l’achat de mille verres réutilisables, distribuées parmi les organisateurs de concours, du niveau Club à Pro. En parallèle, des éléments de communication sont disponibles pour inciter au tri sélectif des déchets sur les sites de compétition. Pour Isabelle Favrot, présidente du CDE 82, “il s’agit d’un premier pas en faveur du développement durable, il y a plein de sujets sur lesquels travailler. Une réunion sera organisée début octobre avec les organisateurs de manifestations équestres pour connaître leurs besoins et leur proposer ensuite de nouvelles pistes.”

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, en juin, le CRE a organisé un premier championnat régional multi-disciplines et en faveur du développement durable. L’événement, intitulé Ride & Fun, a obtenu pour cette édition le label argent CNOSF “Le développement durable, le sport s’engage”. À noter qu’il s’agit, pour l’heure, de la seule compétition équestre à en bénéficier. Le CRE de PACA est également à l’initiative d’une charte écocitoyenne qu’il a été demandé aux concurrents de signer pour la première fois lors de cette compétition au Poët, dans les Hautes-Alpes. Il s’agit de prendre des engagements comme adopter un comportement respectueux sur le site, limiter et améliorer sa consommation, découvrir et protéger l’environnement, être solidaire et faire preuve de partage.

Enfin, dans les Hauts-de-France, le CRE incite les clubs à prendre conscience de la biodiversité au quotidien et à agir en passeur de l’écologie à travers son projet “Amener les centres équestres à devenir écologues”, dont le financement est soutenu par le conseil régional. Cette initiative s’inscrit par ailleurs dans un programme régional de soutien spécifique à l’innovation sociale du sport. À la suite d’un appel à candidature, le CRE a constitué et coordonné un groupe de dix clubs volontaires labellisés Poney club de France et/ou Cheval club de France à raison de deux par département. Encadrés par un coordinateur, un écologue et une technicienne de la chambre d’agriculture, ils ont créé et testé une charte et des supports pédagogiques lors de trois journées de travail. L’objectif est de révéler le potentiel d’écologues des dirigeants et enseignants d’équitation, faire évoluer les modes de gestion des clubs comme supports réels du développement durable et des circuits courts, et pouvoir transmettre, diffuser et partager aux clubs de toute la région des productions pédagogiques. Pour cela, le CRE des Hauts-de-France a reçu le Prix régional des Podiums de l’Innovation 2019.