“J’ai choisi une musique d’Edith Piaf et j’ai vraiment hâte de présenter ma nouvelle reprise libre”, Jessica von Bredow-Werndl
Après quelques mois de pause pour accueillir sa fille Ella Marie, Jessica von Bredow-Werndl a fait un retour en fanfare en s’imposant dans le Grand Prix du CDI 5*-W de Lyon grâce à sa géniale TSF Dalera BB. La championne olympique et d’Europe évoque ce come-back attendu, sa nouvelle Libre sur les notes d’une icône de la chanson française, ainsi que ses ambitions.
Vous êtes de retour en Grand Prix 5* avec une victoire aujourd'hui à Lyon après un congé maternité. Comment cela s'est-il déroulé ?
C’était super ! Il faisait si chaud que j’ai presque eu l’impression de monter à Tokyo. Dalera a suffisamment d’énergie pour faire face à cela et m’a donné le sentiment d’être en pleine possession de ses moyens et complètement connectée à moi. Nous avons perdu cela une petite seconde, elle a pensé qu’il fallait trotter après le zig-zag. Cette incompréhension nous a côté de nombreux points mais globalement j’ai eu un formidable sentiment. Cela fait du bien d’être de retour de telle manière. Une petite faute telle que celle que nous avons eu peut arriver n’importe quand, c’est ma faute, j’aurais dû l’encourager davantage avec mon assiette. Elle était absolument super.
Avec 81,739%, pensez-vous que TSF Dalera BB est en pleine possession de ses moyens ?
Oui ! Notre communication était à quatre-vingt-quinze pourcents aujourd’hui. Ma forme physique est quant à elle à quatre-vingt pourcent. Je pense que je serai de retour à mon meilleur niveau très bientôt.
Comment vous êtes-vous remise en selle ?
J’ai cessé de monter seulement cinq semaines et Dalera a été le cheval que j’ai le plus monté car elle prenait le plus grand soin de nous. J’ai concouru jusqu’à la fin de mon cinquième mois de grossesse, lors de la finale de la Coupe du monde de Leipzig (où le couple s’est imposé, ndlr). Elle a été le premier cheval que j’ai monté quelques jours après avoir donné naissance à ma fille. Pendant ma pause, elle a simplement continué à faire du travail de fond en travaillant sur la piste de galop. Je supervisais à pied et disais quoi faire.
À Leipzig, vous aviez présenté pour la dernière fois votre Reprise Libre en Musique sur la musique de La La Land. Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle reprise ?
Tout ce que je peux dire, c’est qu’il s’agit de l’histoire d’amour entre Dalera et moi et que cela se passe en France. Cela se déroule sur une musique française. J’adore la France, je suis très heureuse d’être de retour. Mes partenaires principaux Richard Mille et Hermès viennent d’ici. J’ai donc choisi une musique d’Edith Piaf et j’ai vraiment hâte de la présenter. La chorégraphie est encore meilleure que la précédente. En quatre ans ou cinq ans avec la dernière reprise sur La La Land, nous avons évolué. La nouvelle chorégraphie correspond donc mieux à notre niveau actuel. Puis j’ai toujours eu les frissons en écoutant “Je ne regrette rien”. C’est vraiment idéal de faire mon retour à la compétition en France avec une nouvelle Libre sur une musique française.
Avez-vous eu suffisamment de temps pour vous entrainer ?
Je l’ai déroulée trois fois aux écuries. À chaque fois, j’y ai apporté de petites modifications. La dernière était mercredi dernier et nous sommes bien prêtes.
“Benjamin a battu tous ses records les uns après les autres, ce que je n’ai jamais réussi en championnat”
Avez-vous pour ambition de courir plusieurs étapes de la Coupe du monde et peut-être la finale d’Omaha en avril ?
Oui, je suis déjà préqualifiée pour la finale (en sa qualité de tenante du titre, ndlr). Il me suffira de courir une ou deux étapes. Pour Dalera, la prochaine compétition sera la finale du Top 10 à Stockholm. En janvier, elle devrait probablement courir à Bâle. Si ce n’est pas elle, ce sera Ferdinand. Pour la suite, je verrai si je l’emmène à Omaha.
Avez-vous suivi attentivement le dressage mondial lorsque vous étiez enceinte et particulièrement les Mondiaux de Herning ?
Oui, absolument ! J’ai regardé les Mondiaux avec mes yeux de sœur. La chose la plus importante pour moi était de voir la façon dont mon frère Benjamin faisait face à cette échéance et s’il pouvait tenir la pression. Il l’a fait de la façon la plus spectaculaire qui soit car il a battu tous ses records les uns après les autres, ce que je n’ai jamais réussi en championnat. Cela est absolument dingue. J’ai bien sûr observé les autres, à la fois avec de la bienveillance et aussi beaucoup de tristesse de ne pas pouvoir y être. J’avais un projet encore plus important (rires) !
Aviez-vous imaginé que Charlotte Fry puisse s’imposer dans le Spécial et la Libre avec l’excellent Glamourdale ?
Je m’attendais à ce qu’elle figure dans le Top 3. Cela n’a pas été une surprise, mais j’ai hâte de la rencontrer !
Avez-vous pour projet de prendre part aux championnats d’Europe, qui se tiendront à Riesenbeck du 4 au 10 septembre ?
Oui, tout à fait, avec Dalera. Je dois pour cela me qualifier et mon programme de compétition va se tourner vers cette échéance.
Sur quels autres chevaux comptez-vous pour épauler TSF Dalera BB ?
Je compte sur Ferdinand, qui va prendre part à la Coupe du monde de Stuttgart. Nous verrons comment cela se passe et la façon dont nous construisons son plan à la suite de cela. J’ai aussi Forsazza de Malleret et Got It BB, qui devraient être mes futurs chevaux de Grand Prix. J’essaie de les faire progresser et d’en emmener peut-être un des deux à la finale du Louis d’Or (un circuit destiné aux meilleurs chevaux entre huit et dix ans sous selles allemandes, ndlr). Au total, j’entraine sept chevaux.