Pour Julien Épaillard, ça continue, encore et encore!
Lauréat des trois seules épreuves qu’il a disputées la semaine passée au CSI 4* de Saint-Lô, Julien Épaillard a remporté le Grand Prix Longines, première épreuve majeure du CSI 5*-W de Lyon, ce soir à Eurexpo. Avec sa formidable et généreuse Caracole de la Roque, le Normand a devancé de près de trois secondes Jana Wargers avec Limbridge. Même “la fusée” Roger-Yves Bost a dû s’avouer vaincu, terminant troisième avec Ballerine du Vilpion.
À voir Julien Épaillard enchaîner ses victoires sur la scène internationale depuis le début de l’année – on en compte désormais soixante-six! –, on entendrait presque Francis Cabrel nous chanter “Et ça continue, encore et encore! C’est que le début, d’accord, d’accord”. Ce soir, associée à la flamboyante Caracole de la Roque, le Normand s’est imposé avec classe et de très loin dans le Grand Prix Longines, première des trois épreuves majeures du CSI 5*-W de Lyon. Plus encore, l’inarrêtable Normand l’avait prédit?la semaine dernière à l’issue du CSI 4* de Saint-Lô, où il avait raflé les trois épreuves majeures avec sa même fille de Zandor! “En général, quand je réussis à Saint-Lô, je réussis à Lyon la semaine suivante…”, avait-il glissé en guise d’avertissement à l’issue du Grand Prix.
D’abord, sur le parcours du tour initial, savamment construit par Grégory Bodo, déjà à l’œuvre le week-end dernier dans la Manche d’ailleurs, le Normand a déroulé une belle prestation. Pour autant, celle-ci aurait pu être entachée de quatre points dans le triple vertical-vertical-oxer si la généreuse Caracole de la Roque n’avait tout donné pour sortir son cavalier de la panade, employant toute sa puissance et son talent, justifiant les offres mirobolantes dont elle fait l’objet. Quant au barrage, on est presque tenté de dire que la concurrence s’est résignée une fois que la paire a franchi la ligne d’arrivée. Du reste, leurs meilleurs rivaux du soir, Jana Wargers et Limbridge, ont fini avec trois secondes de retard (33“20 contre 36“04).
Le public lyonnais découvre Jana Wargers, et en ressort conquis!
S’il n’a pas découvert Julien Épaillard ce soir, le public lyonnais, présent en nombre et qui a insufflé une ambiance de folie du premier au dernier partant, a probablement fait connaissance avec Jana Wargers. Âgée de trente et un ans, la nouvelle pépite de l’équipe allemande, qui dispute son premier CHI?Longines d’Equita Lyon, a marqué les esprits! Élancée sur l’excellent Limbridge, aux rênes duquel elle a terminé neuvième des Mondiaux de Herning, son premier grand rendez-vous, début août, l’amazone a déroulé un sublime tour initial, avant de réitérer au barrage. La cavalière, dont on peut dire que l’équitation fine et discrète rompt avec la tradition équestre allemande, a terminé deuxième. Un honneur dont s’est également réjoui son complice, qui a profité de la remise des prix pour gober un bout du bouquet de fleurs!
Vedette du dernier numéro du magazine GRANDPRIX, Roger-Yves Bost, qui a signé un tout aussi beau double sans-faute avec Ballerine du Vilpion, s’est classé troisième. Sous ses airs de Sydney Une Prince, l’alezane, qui a également pour père Baloubet du Rouet, a montré toutes ses capacités et terminé son second parcours en 36“98. C’est dire si Julien Épaillard est allé vite; même Roger-Yves Bost, que l’on surnomme “la fusée” à l’envi, n’a pas réussi à devancer son coéquipier! Le Danois Andreas Schou, lauréat du Sotheby’s International Realty Grand Prix du CSIO 3* de Deauville fin juin, a dû se contenter de la quatrième place avec Independent, devançant l’Argentin José María Larocca, l’Écossais Scott Brash, le Néerlandais Jur Vrieling et la Belge Gudrun Patteet, qui ont aussi signé deux doubles sans-faute avec Hello Jefferson, Long John Silver 3, Sea Coast Guiness. On mentionnera également la prestation du Belge Grégory Wathelet, neuvième avec le prometteur Selle Français Cocktail de Talma après avoir concédé une faute au barrage.
Les autres Français ne déméritent pas
Lors de ce tour initial parfaitement construit, le temps imparti a notamment coûté le ticket du barrage à Mégane Moissonnier. La Rhônalpine, en couverture du magazine GRANDPRIX en octobre, a signé une magnifique prestation avec le puissant Cordial. On a déjà hâte de les voir dans le Grand Prix Coupe du monde Longines de dimanche! Signant le parcours à quatre points le plus rapide de l’épreuve, Grégory Cottard a pris la seizième place. Hélas pour l’Yvelinois, il n’a pu empêcher une faute de sa géniale Bibici sur l’avant-dernier obstacle, un vertical surmonté d’une palanque. Le couple a devancé Nicolas Delmotte, Simon Delestre et Kevin Staut, tous fautifs à une reprise avec Citadin du Châtellier, Dexter Fontenis et Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie. Associés à Pénélope Leprevost et Edward Levy, Bingo del Tondou et Uno de la Roque ont eux aussi laissé une barre à terre, mais ont écopé d’un point de temps supplémentaire. Les autres Français ont connu moins de réussite.