“Les bénévoles sont l’âme du CHI de Genève”, Sophie Mottu-Morel
La soixante et unième édition du Concours hippique international de Genève a débuté hier à Palexpo. Premier sommet de la saison intérieure, cette étape du Grand Chelem Rolex réunit une fois encore les meilleurs cavaliers et chevaux de la planète. Sophie Mottu-Morel, directrice générale de l’événement suisse se ravit de l’engouement du public et des autres parties prenantes de cet événement hors du commun.
Comment vivez-vous l’entame de la soixante et unième édition du CHI de Genève (CHIG)?
C’est vraiment exceptionnel ! Les ventes de billets sont fantastiques. Nous jouerons à guichets fermés dimanche et je pense que nous le serons aussi vendredi soir et samedi. Je ne saurais dire pourquoi les ventes de cette année ont été aussi bonnes. Peut-être est-ce la cérémonie de départ à la retraite de Clooney 51 (l’ancien crack de Matin Fuchs, ndlr) ou l’éventualité d’une troisième victoire successive, et historique, de Martin dans le Grand Prix Rolex. Nous sommes très heureux, car beaucoup de gens veulent assister au concours cette année. Je pense que le public veut être là pour partager des souvenirs communs et pour encourager une victoire suisse. Et puis, l’an dernier, le CHIG a été le seul événement sportif maintenu à Genève en décembre, donc des gens ont peut-être décidé de revenir cette année après avoir découvert le concours l’an dernier.
Cette année, nous avons ajouté une journée de compétition le mercredi et avons ouvert le concours à tous, avec une entrée gratuite. Rendre le CHIG accessible à tous et attirer un nouveau public pour notre discipline fait partie de notre philosophie.
Qu’est-ce qui motivé l’ouverture de cette cinquième journée?
Nous avons introduit le Prix du Crédit Suisse, qui comprend des épreuves de saut d’obstacles nationales. Celles-ci étaient habituellement programmées les jeudi, vendredi et samedi matin, mais nous avons constaté qu’il était difficile pour les cavaliers de se rendre à Palexpo en raison des problèmes de circulation matinale à Genève, et il est également plus facile pour les cavaliers nationaux de venir pour une journée. Cela nous permet aussi d’alléger les journées de nos bénévoles, et c’est aussi bien pour nous, organisateurs, qui avons des matinées plus calmes.
Quelle importance ont les bénévoles dans le bon déroulement de la compétition?
Ils sont essentiels. Nos sept cents bénévoles sont le clou du spectacle, l’âme du concours. Ils s’investissent avec tellement de passion, veulent être là et sont heureux de participer, et pour moi ils sont extrêmement importants. Le concours ne serait pas le même sans eux.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre?
Nous travaillons dans un esprit familial, voulons nous aider les uns les autres. Nous exerçons beaucoup de responsabilités et devons pouvoir être sûrs que chaque membre de l’équipe accomplisse correctement son travail. Nous devons avoir confiance en nos collègues. Il y a beaucoup de gens et différentes responsabilités, mais nous poursuivons tous le même objectif.
“Je n’oublierai jamais la victoire de Steve Guerdat et Nino des Buissonnets en 2013”
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’événementiel sportif?
Il faut vraiment aimer le sport dans lequel on souhaite travailler mais aussi suivre d’autres sports importants comme le tennis, le golf ou le ski et les événements qui y sont liés. Si l’on veut être bon, il faut regarder ce que les autres font de bien et essayer de toujours faire mieux. On doit se rendre à ces événements sportifs et parler avec les personnes qui y travaillent, pour ensuite exploiter les idées qui se dégagent et les adapter à son événement. Enfin, je dirais de ne pas compter ses heures parce qu’on doit travailler beaucoup, mais c’est très intéressant car on rencontre beaucoup de gens, et si l’on est passionné de son sport, on peut même parfois rencontrer son idole. En conclusion, il ne fait pas avoir peur, parler avec beaucoup de gens et bien observer tout ce qui se fait de façon à s’améliorer continuellement.
Vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf?
Oui, bien sûr. Il est toujours utile d’observer ce qui se fait dans les autres sports. Je suis allée à Wimbledon une fois, et j’ai trouvé cela vraiment incroyable. Je crois que nous devrions assister plus souvent aux grands événements d’autres sports pour observer comment ils font les choses et apprendre d’eux.
Pourquoi le CHIG tient-il autant à donner l’occasion aux plus jeunes cavaliers de concourir à Palexpo?
Parce qu’ils sont les champions de demain. Il est vraiment important pour eux d’affronter les meilleurs cavaliers sur les meilleurs terrains. C’est un excellent moyen d’apprendre. Soutenir les jeunes fait partie de l’histoire du CHIG. Avant même mon intégration dans l’équipe, Alban Poudret (directeur sportif, ndlr) et bien d’autres acteurs de l’organisation ont veillé à ce que ce soit une priorité. Aujourd’hui, nous avons les épreuves pour les cavaliers de moins de vingt-cinq ans, mais avant cela, la jeune génération était déjà accueillie. Je pense que ces concours ont permis à des cavaliers d’évoluer, à l’image d’Édouard Schmitz, qui n’a que vingt-trois ans. Il a commencé à monter en CSI U25 quand nous les avons introduits il y a trois ans, et aujourd’hui il fait partie des meilleurs du monde.
En 2023, le Grand Chelem Rolex fêter ses dix ans. Quel regard portez-vous sur cette aventure?
C’est un énorme succès. Cela fait dix ans que nous avons démarré ce projet, et aujourd’hui, nous avons l’occasion de prendre un temps de réflexion. Nous avons rencontré des personnes extraordinaires issues des autres Majeurs et avons énormément appris les uns des autres. La victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 a été un grand événement car elle a donné de la crédibilité à notre concept. Elle a prouvé qu’il est possible de gagner, même si c’est difficile. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a établi une référence et un standard pour les autres concours. Le niveau des cavaliers qui viennent concourir est phénoménal et le montant du prix est aussi exceptionnel. Le CHIG a tiré énormément d’enseignements du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et nous sommes très fiers de faire partie de cette famille. Les autres Majeurs sont autant de sources d’inspiration pour nous et nous motivent à nous améliorer. Nous sommes vraiment reconnaissants envers Rolex qui est bien plus qu’un fidèle partenaire.
Quel a été pour vous le moment le plus marquant de ces dix premières années?
Il y en a eu tellement. Un grand moment pour moi a été de voir Scott Brash remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping à Calgary. Il avait été époustouflant. Et puis voir Steve Guerdat et Nino des Buissonnets gagner le premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève, dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, en 2013, est quelque chose que je n’oublierai jamais.
Toutes les épreuves du CHI de Genève sont retransmises en direct sur ClipMyHorse.tv