Gérard Delporte nous a quittés

Gérard Delporte est décédé mardi à l’âge de soixante-dix-sept ans. Ancien cavalier, le Picard avait longtemps officié en tant que chef de piste, ayant obtenu le grade international 3*. Pascal Henry et Nicolas Wahlen lui rendent hommage.



Gérard Delporte, chef de piste international 3*, s’est éteint mardi dans sa soixante-dix-huitième année. Originaire de Picardie, cet amoureux des chevaux avait consacré sa vie au monde équestre. Ancien cavalier de niveau Pro 2, le Picard avait fondé avec son épouse le club Le Manège Saint Louis à La Neuville-en-Hez, dans l’Oise, avant de se destiner aux tracés de parcours. La structure a perduré pendant près de quarante ans. En juillet 2011, Gérard avait vendu ses installations à son ami Pascal Henry, ancien cavalier Pro Élite. “Je le connaissais très bien parce qu’à une époque j’organisais beaucoup de concours de saut d’obstacles, et Gérard en était le chef de piste attitré. J’avais une certaine proximité avec lui, ayant notamment fait travailler ses enfants. Je connais bien sa famille. Quand nous avons souhaité acheter ses écuries, cela s’est passé dans de bonnes conditions car il était important pour lui de connaître la personne qui reprendrait ses installations.”  

Gérard Delporte avait commencé à monter des parcours chez lui, lorsqu’il gérait son club. Il organisait alors régulièrement des challenges interclubs avec le Cercle hippique de Compiègne. Élève de Raymond Brousse, chef de piste numéro un à l’époque, Gérard avait également fait ses armes aux côtés du chef de piste international Philippe Gayot par la suite. “Ils étaient amis et absolument inséparables. Quand Philippe Gayot est décédé, Gérard a un peu pris sa suite dans la mesure où ils avaient le même feeling, les mêmes sentiments pour monter un parcours. On sortait de l’époque de Raymond Brousse, dans les années 1980, où l’on sautait des massifs, des barres de Spa avec des haies, etc. Philippe Gayot est arrivé et a commencé à penser au respect du cheval, à ne pas chercher à pénaliser les couples”, raconte Nicolas Wahlen, ancien cavalier professionnel et ami. 



“Il avait une très belle aura”, Nicolas Wahlen

Gérard Delporte était apprécié par la justesse de ses parcours et reconnu pour son savoir-faire. De nombreux cavaliers venaient exprès se mesurer à ses pistes, comme en témoigne?Nicolas Wahlen, qui organisait des concours à Compiègne. “Nous avons toujours eu plaisir à le solliciter parce qu’il faisait venir beaucoup de cavaliers. Tous les meilleurs Tricolores sont venus pendant des années. Le seul couple qui n’ait pas sauté à Compiègne un parcours de Gérard Delporte est celui formé par Pierre Durand et Jappeloup.” 

Personne très respectueuse, du monde du cheval mais pas seulement, Gérard Delporte était avant tout un passionné. “Il avait une belle aura. Sur ses parcours, aucun cheval ne s’écrasait sur un oxer, par exemple. Avec Gérard, c’était toujours très léger avec juste un petit vertical qui traînait quelque part”, raconte Nicolas Wahlen, qui s’est mesuré à ses parcours pendant près de vingt ans. Maestro des pistes, l’homme était discret et humble, deux traits de caractère qui expliquent peut-être pourquoi il n’a pas pu officier dans les tout meilleurs concours d’Europe. 

Après une attaque cardiaque en 2012, il avait commencé à se retirer doucement. Depuis l’annonce de son décès, de nombreux hommages lui ont été rendus sur les réseaux sociaux. Ses obsèques se tiennent cet après-midi à Compiègne. 

GRANDPRIX adresse ses sincères condoléances à sa famille, ses proches et tous ceux qui ont connu Gérard Delporte sur les terrains de concours et ailleurs.