Le nouvel encadrement fédéral dévoile sa riche feuille de route

Depuis plusieurs semaines, Manon Moutinho et François Athimon et tout l’encadrement national de la voltige au sein de la Fédération française d’équitation s’investissent à plein dans leurs nouvelles missions. Après une année 2022 marquée par un bilan historique aux championnats du monde de Herning, un nouveau cycle s’ouvre avec pour premier point de passage les Européens Seniors et Mondiaux Jeunes organisés cet été en Suède.



L’encadrement fédéral de la voltige est composé de François Athimon, directeur de la discipline, Manon Moutinho, multimédaillée aux Mondiaux de Herning l’été dernier et nouvellement nommée à l’entraînement et la sélection des équipes de France, et de Sébastien Langlois, qui conserve ses missions d’entraîneur et de référent pour les longeurs et les chevaux. Romain Bernard demeure toujours aux côtés des équipes de France pour l’aspect artistique et chorégraphique. Du changement dans la continuité, en quelque sorte. “Ce staff est nouveau en termes de responsabilités et de missions, mais nous étions tous là de près ou de loin, donc nous savons comment cela fonctionne”, assure François Athimon, ancien longeur, notamment de Poivre Vert, sacré champion du monde en 2014 avec Jacques Ferrari puis 2018 avec Lambert Leclezio. “Il faut continuer à développer ce savoir-faire de la voltige française, notamment sur l’aspect artistique, mais également être novateur sur d’autres projets, comme les pas de deux”, déclarent de concert Bamdad Memarian, dit Baba, entraîneur de 2019 à 2022, et Davy Delaire, sélectionneur national de 2005 à 2022, qui a pris les rênes, en duo avec Jean-Luc Force, du département de la haute performance de la Fédération française d’équitation (FFE).



L’encadrement va continuer à s’appuyer sur ses “forces vives”, dont Quentin Jabet et Théo Gardies, mais aussi Ruben Delaunay, passé Senior, et Tom Menand, Jeune Voltigeur. Ces athlètes s’entraînent quotidiennement au Pôle France FFE de voltige de Saumur, tout comme Louis Dumont. “Chacun à un profil particulier. Tous sont en post-bac sauf Louis, ce qui demande de l’agilité de la part de Manon car leurs emplois du temps sont très variés. Nous avons réussi à les aménager avec leurs établissements scolaires”, expose François Athimon. “Il est important pour ces athlètes de leur proposer des conditions d’entraînement optimales tout en maintenant un suivi scolaire, car la maturité est précoce en voltige et rares sont ceux qui peuvent y faire carrière, contrairement à d’autres disciplines équestres.”



“Nous avons des ambitions légitimes”, François Athimon

Les prochains championnats d’Europe Seniors et du monde Juniors et Jeunes se tiendront du 26 au 30 juillet à Flyinge, en Suède. Pour préparer au mieux cette échéance, “l’objectif est de regrouper les athlètes au moins trois, voire quatre, fois dans l’année pour des stages, mais également lors de week-ends”, précise le nouveau directeur de la discipline. Un stage s’est déjà tenu pendant les vacances d’automne. Une quinzaine d’athlètes, toutes catégories confondues, se sont réunis avec leurs chevaux et longeurs. “Nous proposons des temps de travail en situation de compétition avec des juges, afin que les programmes soient prêts au plus vite et qu’ils soient compétitifs. Je suis content car c’est le cas, tant pour les athlètes que les chevaux, c’est une chance.” D’autres stages ont été programmés lors des prochaines vacances scolaires.



La rentrée des classes nationale se fera à Niort et Épinal courant mars, tandis que la rentrée internationale est attendue aux CVI de Saumur, le week-end de Pâques. Des internationaux sont programmés en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse. Certains pourraient se rendre au CVIO d’Aix-la-Chapelle, puis les championnats de France se tiendront en juillet au Mans. Pour les sélectionnés, un ultime stage de préparation se tiendra avant le voyage en Suède. “Ce parcours de saison balisé permet aux athlètes et à leur entourage de connaître les modalités de sélection et les concours importants, afin de planifier leur saison au mieux et d’obtenir le pic de forme des chevaux et des athlètes au bon moment.”

Flyinge marquera le premier vrai défi pour le nouvel encadrement fédéral, qui a un fort héritage à défendre et valoriser. “Je ne sais pas si l’on peut parler de pression du résultat, mais nous avons de légitimes ambitions, c’est certain”, sourit François Athimon. “Manon, Sébastien, Romain et moi sommes des compétiteurs. Nous avons la conviction que nous pouvons y arriver avec nos compétences et notre engagement. Nous espérons toujours faire aussi bien, si ce n’est mieux. À Herning, il y a eu des résultats extraordinaires. À nous de continuer dans cette voie!”



Détection, formation et développement de la discipline

En termes de détection, les techniciens nationaux souhaitent s’appuyer sur le réseau des experts fédéraux et travailler avec les correspondants régionaux. De plus, le travail entrepris depuis 2019 avec la création du collectif Juniors se poursuit. “Dans les années à venir, nous espérons récolter les fruits de ce travail puisque certains membres de ce collectif arrivent à maturité”, pointe François Athimon. “Il y a un fort engagement de ces jeunes à potentiel, qui touchent aujourd’hui du doigt le haut niveau. Ils sont moins dans la découverte et plus dans la performance, prennent en charge leur projet sportif de haute performance en emmenant avec eux leurs parents, entraîneurs et clubs. Les fondations sont solides.” En parallèle, un travail de suivi des athlètes hors Pôle France FFE est effectué en région par Marion Moutinho. “L’accent a été mis sur les déplacements au Club hippique de Meaux, qui est un de nos pôles ressources en Ile-de-France, mais aussi au sein de structures normandes ou alsaciennes. Nous sommes contents que Manon s’investisse sur ce terrain”, poursuit le directeur de la voltige.



Un des enjeux est également “la nécessité de trouver et former des chevaux, car nos athlètes de haut niveau disposent d’un seul cheval, qu’ils doivent préserver et dont la gestion est très pointue.” Le financement, la détection et la formation des équidés et des longeurs, véritables équipiers dans la performance, font partie des préoccupations actuelles. La volonté des cadres est également “d’intervenir dans des champs comme le développement, la formation des officiels et des entraîneurs ou encore la promotion de la discipline.” Pour mener à bien cet objectif, un Forum des entraîneurs a été organisé les 15 et 16 décembre à Saumur. Ce regroupement de techniciens, de niveau Club à international, a permis des échanges avec les membres de l’encadrement fédéral, mais aussi entre les différentes structures et entraîneurs autour de quatre thématiques: le travail du cheval, les programmes Imposés, le programme Libre, le règlement et le bien-être animal. “Nous voulons donner aux entraîneurs du contenu et mutualiser les bonnes pratiques”, précise François Athimon. Concernant la promotion de la discipline, le guide de la voltige sera prochainement proposé tandis que le staff intervient en région, auprès des organismes de formation notamment, pour mettre en avant ce sport auprès des futurs enseignants.