“Il était important d’établir un contact avec les cavaliers afin qu’ils me fassent confiance”, Christoph Hess

Entraineur de dressage allemand mondialement reconnu, Christoph Hess était présent cette semaine au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron en tant qu’intervenant technique lors du stage d’entrainement des cavaliers du groupe 1 de concours complet. Aux côtés de l’équipe fédérale d’encadrement sportif, cet ancien juge international, régulièrement sollicité par les équipes britanniques et allemandes, a prodigué des conseils à la quinzaine de cavaliers français présents ces derniers jours. Ce mercredi, à l’occasion d’une journée ouverte à la presse, il a livré ses premières impressions sur les cavaliers et chevaux de l’équipe de France. 



Êtes-vous satisfait de votre nouvelle position au sein de l’équipe de France de concours complet ?

J’en suis très heureux. J’étais déjà venu en France à plusieurs reprises pour juger lors de compétitions ou assister à d’autres rendez-vous mais c’est la première fois que je suis là pour entrainer des cavaliers et, honnêtement, je suis très satisfait. Cependant, le plus important n’est pas que je sois ravi mais que les cavaliers, entraineurs et coachs le soient à la fin de la journée. J’ai le sentiment d’avoir ici des chevaux formidables et de bons cavaliers. Globalement, ils ont été jusqu’alors entraînés dans la bonne direction mais chacun possède une marge de progression. Ce n’est pas un problème spécifique aux cavaliers français, on retrouve ça dans chaque pays et je suis là aujourd’hui pour apporter un regard extérieur et ainsi leur donner de nouveaux conseils.

Comment se déroule l’entraînement jusqu’ici ? 

L’équipe fédérale s’occupe d’entrainer les cavaliers tandis que je complète avec mon regard nouveau et mes conseils qui, je l’espère, sont source de motivation et d’inspiration. Aujourd’hui (entretien réalisé mercredi, ndlr), les couples ont déroulé des reprises testes et le même travail sera réitéré demain. Pour les deux premiers jours, j’avais suggéré que nous nous concentrions sur les bases afin de pouvoir constater le niveau de chacun. Maintenant, nous nous concentrons sur les détails et, honnêtement, je suis très satisfait des reprises qu’ont déroulé les sept couples de ce matin. Nous avons notamment vu deux jeunes chevaux qui, je l’espère, effectueront une belle saison 2023 et auront, je pense, une chance d’être sélectionnés pour Paris 2024. Nous avons également d’autres bons duos, qui auront sans aucun doute la possibilité d’intégrer l’équipe pour les championnats d’Europe de cette année ou peut-être pour les Jeux olympiques de l’année prochaine. La sélection sera rude !

Ce stage était l'occasion pour l'entraineur allemand d'établir le contact avec les cavaliers français

Ce stage était l'occasion pour l'entraineur allemand d'établir le contact avec les cavaliers français

© FFE/PSV



Quelle est selon vous la particularité des cavaliers et chevaux français que vous avez pu voir ici cette semaine ? 

Il s’agit d’excellents chevaux, avec beaucoup d’esprit et qui, en général, ont été bien formés jusqu’ici. Pour ce qui est des cavaliers, ils ont en général une bonne position en selle, mais il y a quelques détails à rectifier. Cependant, je pense qu’avec le potentiel, l’expérience et l’entrainement qu’ils ont, ces cavaliers ont tout ce qu’il faut pour grandir et évoluer. Je suis optimiste pour le futur de la plupart d’entre eux qui sont aujourd’hui sur la long-list pour les championnats d’Europe (qui se tiendront au Pin-au-Haras du 9 au 13 août, ndlr). Je pense qu’ils sont sur le bon chemin et ont bien été choisis par les sélectionneurs.  

Quel a été votre objectif principal lors de cette semaine ? 

Mon objectif principal était, qu’en ce début d’année, le plus de problèmes techniques possibles soient résolus. C’est important car nous avons désormais devant nous une longue saison et, en février, il faut être sûr d’avoir réalisé un bon travail pendant la trêve hivernale. J’ai pu ainsi vérifier si les gammes avaient bien été répétées et détecter les détails à régler afin que les cavaliers sachent ce qu’ils doivent encore améliorer. Ils peuvent désormais se préparer pour les premiers défis de la saison. Certains vont se rendre en Italie (au CCI 4*-S de Montelibretti, ndlr), voire en Angleterre, et d’autres encore participeront surement au CCI 5*-L de Lexington (du 26 au 30 avril, ndlr). J’espère maintenant qu’ils vont appliquer correctement ce qu'ils ont appris afin d'obtenir de bons résultats en CCI 4*-S/-L  et en CCI 5*-L. 

Grâce aux conseils prodigués par Christoph Hess, les cavaliers ont pu régler les derniers détails avant la reprise des concours

Grâce aux conseils prodigués par Christoph Hess, les cavaliers ont pu régler les derniers détails avant la reprise des concours

© FFE/PSV



Chaque cavalier repart donc de ce stage avec des pistes de travail pour les prochaines semaines ?

Oui, nous avons donné des consignes très spécifiques pour chacun. Ils ont tous leur propre histoire, leur propre expérience et ont donc reçu des conseils personnalisés de la part de l’ensemble de l’équipe et moi-même. 

Quel bilan tirez-vous de ce stage jusqu’ici ?

Pour moi, il était important d’établir le contact avec les cavaliers afin qu’ils me fassent confiance pour que je puisse leur transmettre ma vision des choses et ma philosophie. Je ne voulais pas venir ici, dire ce qui allait, puis rentrer à la maison. Mon but était de leur montrer ce qu’ils pouvaient améliorer et leur apporter de l’inspiration. Je ne voulais pas simplement qu’ils exécutent ce qu’ils sont capables de faire mais plutôt les aider à ouvrir la prochaine porte et s’offrir de nouvelles perspectives.