Kevin Staut et Marie Longem s’accusent mutuellement de violences conjugales

Kevin Staut et Marie Valdar Longem ont tous deux déposé plainte l’un contre l’autre pour coups et blessures dans le cadre d’une dispute conjugale survenue dans la nuit du 2 au 3 février à Bordeaux. Le Normand et la Norvégienne partageaient la même chambre dans l’hôtel réservé aux cavaliers participant au Jumping international de Bordeaux. Dans des circonstances qu’une enquête devra déterminer, une dispute aurait éclaté entre le champion olympique par équipes de Rio et la Scandinave, sélectionnée l’an passé aux championnats du monde de Herning, qui n’était pas engagée sportivement en Gironde.

Selon Me Antonin Lévy, son avocat, Marie Longem aurait été “maintenue au sol et aurait reçu un coup de tête au niveau du visage”, lui occasionnant “un traumatisme, une légère perte de connaissance et d’abondants saignements de nez”, constatés par un médecin. “Après le départ de M. Staut, elle s’est réfugiée dans la chambre d’une amie, a très vite appelé la police, puis s’est rendue le lendemain dans un commissariat de Bordeaux pour porter plainte. À ce stade, soit il n’y avait pas de personnel compétent, spécialisé dans les violences conjugales, soit personne ne parlait anglais. La police l’a dirigée vers une autre commissariat distant d’une heure de transports, mais elle a préféré rentrer en Norvège pour se rapprocher de sa famille. Elle y a porté plainte auprès de la police, qui lui a indiqué qu’elle devait le faire en France, ce que nous avons fait hier.”

De son côté, Kevin Staut explique avoir tenté de se défendre d’une agression physique pendant son sommeil, qui lui aurait occasionné de sérieuses lésions au genou gauche. “Mon client a été réveillé dans son sommeil par une violente agression physique”, déclare Me Carole Guillemin. “Il a fait face à une femme qui avait totalement perdu le contrôle d’elle-même et qui l’a frappé en de multiples points. Après avoir tenté de se protéger, il a quitté sa chambre d’hôtel pour éviter que la situation ne dégénère. Il n’a porté aucun coup à Mme Valdar Longem. Je suis persuadée que l’enquête parviendra à la conclusion que ses constats médicaux sont parfaitement compatibles avec sa version des faits”, dont le cavalier et son avocate réservent les détails aux autorités judiciaires.

Après avoir reçu des premiers soins de la part de thérapeutes présents au Jumping de Bordeaux, le cavalier a pu prendre part à quatre épreuves, dont les deux Grands Prix, concédant quatre points avec Cheppetta, puis huit points sur Visconti du Telman. Le 8 février, de retour en Normandie, “devant la persistance de douleurs”, il a consulté son médecin qui aurait constaté des contusions et griffures au niveau du dos et une blessure au genou, lui prescrivant des examens complémentaires et une incapacité temporaire totale de quinze jours. Cela l’a conduit à déclarer forfait aux CSI organisés ces deux dernières semaines à Lierre et Opglabbeek, où il était engagé avec des chevaux jeunes et en devenir. Selon Me Guillemin, Kevin Staut aurait déposé plainte dès le 9 février. Le 13, un examen par IRM conduit à l’INSEP aurait révélé “des lésions de nature post-traumatique”, selon l’avocate.

Via les fédérations norvégienne et française, les deux parties ont également fait saisir la Fédération équestre internationale (FEI), qui n’a pas estimé nécessaire, à ce stade, de prendre de mesure conservatoire à l’encontre de l’un ou l’autre des deux cavaliers. “L’affaire a été signalée à la FEI qui, conformément au règlement de la FEI contre le harcèlement et les abus, enquête sur le sujet. Comme il est d’usage dans pareils cas, la FEI ne fera pas de commentaires supplémentaires sur l’affaire à ce stade, afin de garantir l’intégrité du processus. Nous pouvons confirmer que les deux parties ont soumis un formulaire et que la FEI enquête sur les incidents présumés conformément aux règles fédérales”, a fait savoir un porte-parole de l’organisation. Kevin Staut doit reprendre la compétition jeudi à Doha. De son côté, Marie Longem a regagné la Californie, où elle a pris part à un CSI 4* le week-end passé à Thermal.

Contacté aujourd’hui, le Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC), que le Normand préside depuis décembre 2017, se dit attentif à l’évolution des enquêtes en cours. “À ce stade, deux versions des faits s’opposent. Une fois que toutes les investigations auront abouti, le cas échéant, nous prendrons des mesures adaptées à la qualification des faits”, assure Eleonora Ottaviani, directrice du club.