Après Genève, McLain Ward et HH Azur mettent Bois-le-Duc à leur botte pour rentrer dans l’histoire

À l’issue d’un barrage qui a réuni pas moins de seize concurrents et presque autant de cracks, McLain Ward et HH Azur Garden’s Horses ont remporté à Bois-le-Duc une deuxième étape consécutive du Grand Chelem Rolex! Pour réaliser cet exploit historique et plus réalisé depuis près de huit ans, tous deux ont dû devancer Julien Epaillard et Donatello d’Auge ainsi que les doubles champions du monde en titre, Henrik von Eckermann et King Edward. Outre le numéro trois mondial, les deux autres Français engagés dans l’épreuve ont aussi réussi de très bonnes performances, puisque Kevin Staut et Simon Delestre ont terminé huit et dixième avec Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie et Cayman Jolly Jumper.



Deux dixièmes de seconde: tel est l’écart qui a permis à McLain Ward et HH Azur Garden’s Horses (SBS, Thunder vd Zuuthoeve x Sir Lui vd Zuuthoeve) de s’imposer face à Julien Epaillard et Donatello d’Auge (SF, Jarnac x Hello Pierreville), de remporter une deuxième étape du Grand Chelem Rolex d’affilée et de rentrer ainsi dans l’histoire de ce circuit né en 2013.. En effet, depuis Scott Brash et Hello Sanctos, qui avaient, eux, carrément accompli le Grand Chelem en remportant consécutivement les Majeurs de Genève, Aix-la-Chapelle et Calgary entre décembre 2014 et septembre 2015, celui de Bois-le-Duc n’étant alors pas encore au programme, aucun cavalier n’avait réussi à remporter deux Grands Prix de la série d’affilée! C’est donc un succès historique que sont adjugé l’Étatsunien et sa jument de dix-sept ans, récompensés pour cet exploit par un bonus de 500.000 euros, qui vient s’ajouter aux 330 000 euros déjà promis au vainqueur de l’épreuve majeure du CSI 5* disputé ce week-end au Pays-Bas. Par ailleurs, grâce à sa baie, très préservée ces dernières saisons et qui n’a (presque) rien raté depuis le début de l'année 2021, le double champion olympique par équipes est en lice pour devenir le deuxième cavalier à réaliser le Grand Chelem depuis sa création. Pour cela, il lui faudrait s’imposer au tout début du mois de juillet dans le mythique stade de la Soers, à Aix-la-Chapelle, et y remporter un Grand Prix dont il a plusieurs fois disputé le barrage avec son Azur, mais où la victoire lui a toujours échappé jusqu’alors… comme à Bois-le-Duc, jusqu’à ce dimanche 12 mars!



Un début de barrage supersonique

Avant que McLain Ward ne soit sacré, le public présent à Bois-le-Duc aujourd’hui a pu assister à un véritable barrage d’anthologie, qui a réuni une tripotée de cracks parmi les meilleurs au monde. Pour preuve: les quatre premiers cavaliers au classement mondial Longines de mars ont pris part à cette finale au chronomètre avec leur cheval de tête. Le premier couple au départ du second acte n’était d’ailleurs autre que celui formé par le numéro un mondial, Henrik von Eckermann, et King Edward Ress (BWP, Edward x Feo de Lauzelle). Les doubles champions du monde de Herning sont partis au grand galop dès le début du parcours raccourci, mais ont de ce fait parfois tourné un peu large, pour finalement couper les cellules en 38”53. 



Juste après eux, ce sont Julien Epaillard et Donatello d’Auge (SF, Jarnac x Hello Pierreville) qui se sont élancés. Déjà vainqueurs cette année de l’étape de la Coupe du monde FEI Longines d’Amsterdam, tous deux ont réalisé un parcours extrêmement rapide et très fluide, ne perdant guère de temps que dans la dernière ligne dessinée par Louis Konickx. Oui, mais voilà, si Martin Fuchs, troisième à s’élancer, n’y est pas parvenu, c’est bien sur cette toute dernière séquence que McLain Ward a su prendre tous les risques - comme il l’avait déjà fait à Genève en décembre et Aix-la-Chapelle en juillet, où Azur avait toutefois commis une très grosse faute - pour abaisser le chronomètre de 38”06 établi par le Normand de deux dixièmes de seconde. Aucun des douze barragistes passés par la suite n’a pu aller encore plus vite tout en laissant toutes les barres sur leurs taquets.



Simon Delestre signe le parcours le plus rapide

Outre ceux réalisés par le trio de tête, six autres doubles sans-faute ont été enregistrés à Bois-le-Duc. Les deux amis suisses Steve Guerdat et Martin Fuchs ont ainsi terminé quatre et cinquième avec la géniale et légère Dynamix de Belheme (SF, Snaike de Blondel x Cornet Obolensky ex- Windows van het Costersveld) ainsi que le surpuissant Leone Jei (ex-Hay El Desta Ali, KWPN, Baltic VDL x Corland), tandis que le jeune Néerlandais Lars Kersten, dernier à s’élancer sur le premier comme sur le second parcours, s’est classé sixième aux rênes de Halilea (KWPN, VDL Zirocco Blue ex-Quamikase des Forêts x Larome). Les trois derniers doubles zéro de l’après-midi ont été à mettre au crédit du multimédaillé Peder Fredricson et Catch Me Not S (SWB, Cardento x Ramiro’s Son), mais aussi de Kevin Staut, avec son partenaire des derniers Mondiaux, Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie (SF, Quaprice Bois Margot*Quincy x Apache d’Adriers), et de Marc Houtzager sur la toute bonne Holy Moley (KWPN, Verdi TN x Warrant).

Si personne n’a réussi à devancer McLain Ward, un cavalier a pourtant bien réussi à aller plus vite que l’Américain: Simon Delestre. Aux rênes de son crack si difficile à monter, Cayman Jolly Jumper (SF, Hickstead ex-Opel x Quaprice Bois Margot*Quincy), il a en effet franchi la ligne d’arrivée en 37”77, établissant ainsi le chronomètre le plus rapide du barrage… mais la première barre du dernier obstacle est tombée sur son passage, ce qui a relégué le Lorrain au dixième rang de l’épreuve.



Un premier tour trop facile?

Avec seize couples ayant accédé à la finale au chronomètre sur les trente-cinq au départ de ce Grand Prix, ce sont 45 % des engagés qui ont trouvé la clef du parcours initial de Louis Konickx, alors qu’on considère souvent que le ratio idéal de sans-faute dans un Grand Prix de ce type se situe autour de 20 %. Si l’on se réfère à cette donnée, le tracé initial de cette étape du Grand Chelem semblait un peu trop facile. Pour autant, était-ce vraiment le cas? Pas si sûr! Sur la piste de Bois-le-Duc, le chef de piste néerlandais avait disposé treize obstacles, dont un triple vertical - vertical - oxer, placé en numéro dix, où les sauts étaient séparés d’une seule foulée, un double oxer - vertical à une foulée en numéro six et un dernier double d’oxers à une foulée longue en tant que douzième difficulté.

Par ailleurs, Louis Konickx n’avait pas lésiné sur la largeur des oxers, qui ont été le lieu de bon nombres de fautes et ont mis quelques chevaux un peu à l’effort, dont le génial Scuderia 1918 Tobago (Z, Tangelo vd Zuuthoeve x Mr. Blue), tenant du titre dans ce Grand Prix.. Passé en numéro un sur le tracé initial avec Daniel Deusser, le petit alezan a ainsi fauté sur l’oxer aux couleurs naturelles et contenant des buissons placé en numéro sept, puis lourdement sur la sortie du triple, ce qui a conduit son cavalier à jeter l’éponge. Peut-être le temps accordé, qui n’a guère pénalisé que Wilm Vermeir et Iq van het Steentje (BWP, Toulon x Kannan), finalement dix-septièmes, aurait-il pu être un peu raccourci, mais c’est sans doute surtout au niveau exceptionnel du plateau présent que l’on doit le nombre important de barragistes du jour.

Résultats complets
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