“Je ne pouvais pas manquer cette occasion!”, François-Xavier Boudant

Beaucoup de personnes se sont inquiétées pour votre santé après Saint-Lô. Que vous est-il arrivé et comment allez-vous ?

Le samedi du salon des étalons de Saint-Lô, je ne me suis pas réveillé comme d’habitude. Pour moi, les grasses matinées, c’est jusqu’à 8h maximum, je n’arrive pas à dormir tard. Là, à midi, mes enfants sont venus me secouer. Je ne comprenais pas comment je pouvais avoir autant dormi. Même la douche ne m’a pas réveillé. C’est là que Marianne, ma femme, s’est inquiétée et a appelé les pompiers. Le lendemain, j’étais encore dans le brouillard mais dès le lundi, tout allait bien. Je pensais avoir une assez bonne hygiène de vie mais désormais, je fais encore plus attention. 

Concrètement, ce problème de santé a-t-il changé quelque chose dans votre vie ?

Les médecins m’ont autorisé à reprendre une vie normale avec un rythme plus léger pendant un mois environ. Je fais donc des journées moins intenses et moins longues et j’ai différé le début de saison des jeunes chevaux de trois semaines. Je monte moins de chevaux à la maison, je peux m’appuyer sur une bonne équipe à l’écurie.

Vous avez repris le chemin des concours très vite…

Oui. Fin février, Henk (Nooren, le sélectionneur des Bleus, ndlr) m’a appelé pour me dire qu’il y avait une place de libre au Saut Hermès et m’a demandé si ça m’intéressait. J’ai tout de suite dit oui. Évidemment si je n’étais pas allé au Saut Hermès, j’aurais reporté ma reprise. J’ai donc emmené trois chevaux au CSI 3*, dont deux sauteront au Grand Palais éphémère ; Brazyl du Mezel (SF, Haloubet de Gorze), propriété de Lionel Maurice, et Éloge de la Tour (SF, Balou du Rouet), propriété de Mme Calais.

Comment vous êtes-vous servi de Royan dans votre programme ?

Je voulais les remettre en route, notamment Éloge qui a eu une pause importante depuis 2022, et Falko de Hus*GFE (SF, Baloubet du Rouet) qui n’avait plus concouru depuis le championnat des sept ans (lors duquel il a été sacré, ndlr). Quant à Brazyl, il se classe deuxième d’une épreuve qualificative pour le Grand Prix, et je faute sur le n°1 dans le Grand Prix mais il a bien sauté.

“J’ai un très beau piquet donc 2023 s’annonce plutôt bien”

Que représente pour vous le Saut Hermès ?

C’est l’un des plus beaux CSI 5* français, qui est devenu mythique. Je suis très motivé à l’idée d’y participer. Certes, il aurait fallu que je participe à un autre CSI 5* avant, mais mon cheval a un bon potentiel. 

Quelles ambitions avez-vous pour ce premier gros rendez-vous de la saison ?

Si je ne me sentais pas capable de le faire, je n’aurais pas accepté l’invitation. Nous avons effectué une bonne séance de préparation à la Forge (près de Deauville, ndlr) avec d’autres cavaliers français sous la direction de Henk. Brazyl a été opérationnel assez vite. Certes, ça ne sera pas facile mais je n’y vais pas pour faire de la figuration. J’ai évidemment moins l’habitude que d’autres de ce niveau, d’autant qu’il y aura la plupart des trente meilleurs mondiaux.

Comment s’annonce votre saison après cette échéance ?

Outre Éloge et Brazyl, Falko va poursuivre sa progression. Je veux l’aguerrir sur les épreuves 1,40m puis 1,45m en seconde partie de saison en privilégiant les belles pistes. Je vais me rendre avec lui à la tournée d’Arezzo pendant deux semaines puis je pense l’engager dans des épreuves réservées aux chevaux de huit ans comme lors des championnats de France, fin avril. Il a été prélevé par le Groupe France élevage (GFE) juste après le championnat l’an dernier, justement pour qu’il se consacre pleinement au sport cette année. Selon son évolution, il pourra ainsi continuer la saison indoor l’hiver prochain. J’ai un très beau piquet de quatre-cinq chevaux de neuf ans capables de s’aligner sur 1,40m et plus, donc 2023 s’annonce plutôt bien !