“Je suis très contente d’être partie, j’apprends énormément en Allemagne”, Lisa Gualtieri

Médaillée trois fois par équipes aux championnats d’Europe Poneys de concours complet, Lisa Gualtieri rêve de poursuivre la même carrière à cheval. Pour cela, la jeune Francilienne a récemment déménagé en Allemagne pour continuer sa progression. Âgée de vingt ans, l’amazone est passée dans les écuries du réputé Dirk Schrade avant d’intégrer celles d’Andreas Dibowski, et a pu mettre à profit tous ces conseils lors de la reprise en compétition à Montelibretti.  



Vous avez récemment repris la compétition à Montelibretti en Italie, comment s’est déroulé ce début de saison? 

Ça s’est très bien passé, nous avions prévu d’y rester pendant quinze jours, mais compte-tenu du mauvais temps et des conditions climatiques, nous avons préféré renter plus tôt. Nous n’avons donc pu concourir qu’une semaine sur deux sur un CCI 2*-S, pour que les chevaux se remettent bien avant le début de la saison. Mes deux chevaux ont très bien couru, ont réalisé de très bonnes reprises de dressage, deux bons parcours d’hippique et deux très bons cross malgré un sol assez approximatif. Je suis très contente, particulièrement car l’un d’eux s’est classé (Vendée Globe Jac, cinquième de l’épreuve, ndlr). Avec l’autre (A D’Aunis, ndlr), j’ai commis une petite faute de direction sur les barres, il n’est donc pas classé mais je suis très contente des deux. Je les sens bien en confiance pour la suite de la saison.  

Vous avez passé quatre mois dans les écuries de Dirk Schrade, cavalier médaillé d’or par équipes aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et aux Mondiaux de Normandie en 2014. Pourquoi vous êtes-vous rendue chez lui et quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

J’avais le choix entre l’Angleterre ou l’Allemagne. Mon choix s’est porté sur l’Allemagne car avec le Brexit, c’était un peu plus compliqué et j’ai eu le contact de Dirk Schrade. Quand je suis allée chez lui, ça a tout de suite fonctionné. J’ai énormément appris, de même pour les chevaux qui ont beaucoup progressé. Ça été une expérience très intéressante. Nous verrons ce que cela donne dans la saison maintenant mais je suis très contente.    

Vous avez annoncé sur les réseaux sociaux être partie de chez Dirk Scharde mais que vous restiez en Allemagne, ou êtes-vous installée?

Je suis toujours en Allemagne, j’ai arrêté mes études car j’aimerais me lancer dans le cheval de façon professionnelle. L’équipe de cavaliers de Dirk était déjà complète donc je suis partie chez Andreas Dibowski, qui est champion olympique lui aussi (par équipes en 2008, à Pékin, mais aussi triple champion d’Europe par équipes, ndlr). Je suis donc chez lui, je vais y rester la saison, et pour la suite je ne sais pas trop ce que l’avenir me réservera.  

Comptez-vous rester à l’étranger à long terme?

Pour l’instant oui, le but étant d’y rester le plus longtemps possible. 



“J’aimerais bien commencer les CCI 4*-L avec mes deux chevaux”

Pourriez-vous présenter les chevaux que vous montez? 

Je n’en ai plus que deux puisque j’ai vendu la petite jument que j’avais au travail dans les écuries de Dirk, Give Me Hope (Chef Rouge x Lute Antique). J’ai donc A d’Aunis (SF, Flyinge Quite Easy 958 x Double Espoir) avec qui j’ai couru les championnats d’Europe Juniors. Avec lui, je tourne actuellement en CCI 3*-L, il est qualifié pour les championnats d’Europe Jeunes Cavaliers. Il est très bon sur les trois tests, donc nous verrons pour la suite. C’est celui que j’ai depuis le plus longtemps, je le monte depuis l’année qui a suivi mes saisons Poneys. Il est finalement assez compliqué, ça été difficile au début mais nous avons désormais bien trouvé les boutons donc c’est top. Et j’ai aussi Vendée Globe’Jac*HDC (SF, Nissan Quality Touch x Shogoun II) qui était chez Nicolas Touzaint auparavant. J’ai pris part aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers avec lui l’année dernière, il est d’ailleurs de nouveau qualifié pour cette année. Nous verrons ce que cette saison nous réserve.  

Quels sont les objectifs avec chacun d’eux?

Cette année, ça sera les championnats d’Europe et espérer ramener une médaille et commencer mes premiers CCI 4*. Ils sont déjà programmés dans la saison, mais tout dépend bien sûr de son déroulement.  

Vous avez récemment acheté une jument comme poulinière, quels sont vos projets ?

En fait, je fais aussi un peu d’élevage avec le poney avec qui j’ai couru les championnats d’Europe trois fois et avec qui j’ai obtenu trois médailles, O Ma Doué Kersidal (SF, Willoway All Gold x Kit). Il est entier donc nous faisons un peu de reproduction de poneys. Nous avions une poulinière qui est désormais arrêtée. Nous avons donc choisi de prendre une jument pour partir dans les chevaux assurer la suite de mes chevaux. Tout s’est très bien déroulé puisque quelques semaines après l’arrêt de notre poulinière, Thomas Carlile a publié une annonce en disant que Epsilon First Lady (AA, Upsilon x Osier du Maury) était à vendre. Elle a été sacrée vice-championne de France des sept ans et elle attend un poulain de Dartagnan de Beliard, qui a le même père que A d’Aunis. Elle est en Allemagne au pré où elle profite de sa vie de poulinière. J’ai aussi ramené Irrésitible d’Aven, la première pouliche d’O Ma Doué que nous avons fait naitre. J’ai pris part au circuit des quatre ans l’année dernière avec elle et l’ai dorénavant confiée à une fille qui concourt en dressage et en saut d’obstacles. Pour l’instant, tous mes chevaux sont en Allemagne.  

La France ne vous manque pas trop?

À certains moments, si, la France me manque beaucoup. Mais j’ai pesé le pour et le contre avant de partir, mais c’est vrai que parfois je suis nostalgique mais je suis très contente d‘être partie, et j’apprends énormément ici.  

Quels sont vos objectifs à plus long terme?

Mes chevaux sont déjà un peu âgés, ils ont treize et quatorze ans. En ce qui me concerne, j’ai encore cette année et l’année prochaine dans la catégorie Jeunes Cavaliers. L’objectif serait de débuter les 4*. Je ne sais pas du tout quand mes chevaux s’arrêteront mais j’aimerais bien commencer les CCI 4*-L avec eux.  

Quels cavaliers sont vos modèles?

Grande question (rires) ! Je dirais les Price, Jonelle et Tim (le couple de néo-zélandais figure aux deux premières places du classement mondial, ndlr) évidemment, pour leur équitation, les valeurs qu’ils partagent.  

Quelques années après, quel regard portez-vous sur vos années Poneys?

C’était vraiment une super expérience, qui apprend vraiment la compétition, à être de “mini-professionnels”. En arrivant à cheval, on se prend tout de même une claque (rires). Ce n’est pas le même sport, mais avoir pris part aux championnats d’Europe Poneys apporte beaucoup d’expérience une fois à cheval. Si c’était à refaire, je ferais la même chose. Il y a pleins de personnes qui préfèrent ne pas participer aux épreuves Poneys et commencer directement à cheval, je trouve cela dommage car ce sont des belles années. Ça m’a permis de travailler avec de très grands professionnels, j’en suis très contente.  

Quelle va être votre prochaine compétition?  

Je fais Kronenberg, la semaine prochaine du 22 au 26 mars. Je vais courir le CCI 3*-S avec mes deux chevaux.