L’École militaire d’équitation : entre tradition et modernité

Rebaptisée en 2016 (auparavant Centre sportif d’équitation militaire), l’Ecole militaire d’équitation de Fontainebleau (EME) est aujourd’hui l’héritière de la tradition équestre militaire. Forte d’environ soixante-dix soldats et cent soixante-dix chevaux, elle est la maison mère de l’ensemble de la filière équestre des armées (exceptée la gendarmerie). Il existe partout en France vingt autres structures équestres placées sous le commandement des régiments de l’armée de terre. 



La place des chevaux auprès des cavaliers militaires

Etant donné le contexte sécuritaire actuel, il paraît évident que le cheval n’a plus sa place sur le champ de bataille et la raison d’être de l’École militaire d’équitation n’est donc plus de former des hommes et des chevaux de guerre. Néanmoins, le cheval peut s’avérer utile dans le domaine de la préparation opérationnelle; il contribue à l’aguerrissement des soldats dans les régiments, il est également employé comme outil de formation au commandement puisque l’équitation nécessite détermination, capacité de décision, courage face à l’adversité… Des qualités que l’on doit retrouver chez le cavalier tout comme chez le futur chef au combat. 

Ce volet opérationnel passe également par le soutien aux blessés de guerre; pour la reconstruction de ces blessés -autant physiques que psychologiques-, l’équitation fait office d’outil pour permettre la réhabilitation et la rééducation de ces personnes. La médiation par le cheval s’inscrit dans le cadre d’une thérapie plus complète en permettant à ces militaires de reprendre confiance en eux et en autrui.

Les cavaliers militaires sont également tournés vers le monde du cheval dans sa globalité ; en participant notamment à de nombreuses compétitions de dressage, de CSO ou de concours complet d’équitation mais aussi en démocratisant l’enseignement équestre militaire auprès du monde civil via les sections équestres militaires et la fédération des clubs de la défense. 

 La vocation principale de l’EME est bel et bien de former des chevaux et des soldats aptes à remplir toutes ses missions. C’est la raison pour laquelle, en tant que centre névralgique des sports équestres militaires, elle propose différentes formations :

Les aides cavaliers soigneurs et maréchaux ferrants: Militaires du rang, ils sont responsables de l’environnement du cheval, c’est-à-dire l’entretien des écuries, les soins. Ils contribuent également au travail des chevaux en lien avec leur cavalier.

Les sous maîtres de manège : ce sont des sous-officiers qui sont à la fois cavaliers et moniteurs d’équitation. Ils sont titulaires d’un diplôme militaire et civil (BPJEPS équitation). Formés en tant que chef de groupe de combat puis moniteurs, ils peuvent se spécialiser dans différents domaines comme l’instruction, la formation des jeunes chevaux ou encore la compétition. 

Bien que résolument attachée à son héritage et à son site historique, l’Ecole militaire d’équitation poursuit sa modernisation afin de relever les nouveaux défis liés à l’évolution du sport : rénovation des infrastructures pour améliorer le bien-être animal, développement de l’équitation éthologique, intervention de techniciens renommés …car « le culte de la tradition n’exclut pas l’amour du progrès » (Colonel P.J Danloux).