Les cinq faits qu’il faut retenir du deuxième acte de la finale de la Coupe du monde d’Omaha
À l’issue d’un deuxième acte palpitant, où plusieurs des grands favoris ont montré des signes de faiblesse, les cartes sont redistribuées pour la suite de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha. Statistiques, changement d’embouchure pour Donatello d’Auge, le profil hors normes de Samuel Overton, le duel père et fils entre Balou du Reventon et Cornet’s Cambridge et les confessions de Victoria Gulliksen, voici les cinq faits à retenir de ce deuxième jour de finale de la Coupe du monde.
Comme hier, les fautes se sont concentrées en fin de parcours
Tout comme hier soir lors de la Chasse, Bernardo Costa Cabral a proposé aujourd’hui, pour le deuxième acte de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha, un parcours où les fautes ont été réparties sur plusieurs obstacles, mais concentrées en bout de course (voir graphique ci-dessous). Il faut dire que les trente-neuf chevaux au départ (Baloucenta, la jument de dix-huit ans de l’Émirati Moufi Owaida al-Karbi, a manqué à l’appel) ont été soumis à des côtes plutôt imposantes et des oxers assez larges. Pour preuve, en termes de statistiques, 82% des barres à terre sont tombées entre le triple 8 et l’oxer 14. La ligne brisée entre le vertical 9 sur bidet et l’oxer 10 sur bidet a notamment occasionné de nombreuses pénalités, représentant 29,5% sur le total des fautes commises. En plus de la technicité de ce parcours, il faut préciser que les obstacles s’enchaînaient particulièrement vite dans cette construction, puisqu’il y avait en moyenne 4’’50 entre chaque saut. Un sacré tempo dans une piste aussi particulière que celle du CHI Health Center d’Omaha!
La répartition des fautes par obstacle au tour initial.
Balou du Reventon reste le patron sur son fils Cornet’s Cambridge
Fait assez rare pour être souligné, depuis hier, un père et son fils disputent le même championnat! En effet, le crack Balou du Reventon, ancien complice de l’Américain Brian Moggre et désormais monté par le Britannique Harry Charles, avec lequel il pointe au septième rang du classement provisoire, courait aux côtés de l’un de ses descendants, qui se comptent désormais par centaines. Partenaire de Nicholas Dello Joio sur la scène internationale depuis début 2022, après avoir été notamment formé par l’Allemand Markus Merschformann, Cornet’s Cambridge a hélas moins connu de chance que son père. Sous la selle de son cavalier américain, le bai de onze ans, d’une mère par Cambridge, a concédé quatre points sur la piste et occupe la vingt-deuxième place du classement provisoire. Quoi qu’il en soit, qu’un étalon compte l’un de ses produits dans le même grand événement sportif que lui constituera un sacré coup de projecteurs sur sa carrière de reproducteur!
Changement d’embouchure réussi pour Donatello d’Auge
Fautif à deux reprises hier dans la Chasse, ce que le chef des troupes tricolores Henk Nooren avait notamment expliqué par un incident survenu au paddock entre le bai et Cicci BJN, le complice de la Suédoise Wilma Hellström (lire ici), Donatello d’Auge a signé aujourd’hui une meilleure prestation, quittant le tour initial sans la moindre pénalité. S’il a concédé deux fautes lors du barrage, dont il a terminé neuvième, le Selle Français de dix ans était aussi “habillé” différemment. En effet, son cavalier Julien Épaillard l’avait hier présenté en pelham, tandis que le fils de Jarnac était aujourd’hui vêtu d’un hackamore. Rien d’inhabituel toutefois pour le couple, qui a plusieurs fois concouru avec des embouchures différentes. Par exemple, au Saut Hermès, dernier concours de préparation avant cette finale, Donatello d’Auge avait été monté en pelham par son pilote normand, tandis qu’il avait affiché un hackamore au Jumping international de Bordeaux, début février. Et visiblement, cela ne semble pas perturber le duo, qui pointe à la quinzième place du classement provisoire et peut encore espérer un bon classement.
Victoria Gulliksen ne lâche pas le morceau!
Certainement signataire de la plus belle saison de sa carrière sur le circuit de la Coupe du monde Longines, ce qui lui avait permis de terminer douzième au classement général de la ligue de l’Europe occidentale, Victoria Gulliksen ne semble pas vouloir lâcher le morceau et aller au bout de son épopée à Omaha! Associée à Equine America Papa Roach, la Norvégienne de trente et un ans a de nouveau fait bonne figure dans ce deuxième acte en signant un superbe double sans-faute. Neuvième au classement provisoire, la fille du cavalier Geir Gulliksen a tout de même avoué ce soir qu’elle avait ressenti une certaine tension à l’abord de sa première finale indoor la veille. “Papa Roach et moi étions vraiment plus en forme et relâchés qu’hier”, a glissé la Scandinave devant les caméras. “J’étais très concentrée aujourd’hui car le parcours était beaucoup plus technique que celui de la Chasse. Je dois dire qu’hier, j’étais à la fois très tendue et excitée d’aborder ma première finale… Mais mon père (qui a déjà couru cinq fois ce championnat, ndlr) m’a conseillée d’être heureuse et de profiter de chaque instant, en vivant la chose jour après jour. J’espère faire encore mieux samedi!”
S’il est hélas éliminé, Samuel Overton peut compter sur un soutien de taille…
Seul cavalier éliminé de la compétition à la suite de deux refus de la part de son Oaks Cassanova sur le mur 7, Jur Vrieling l’ayant lui été pour une chute de Long John Silver à la sortie du double 12, Samuel Overton devra digérer la défaite en équipe… et en famille! En effet, le cavalier australien, qui n’avait jamais disputé de championnat international jusqu’ici, pour la simple et bonne raison qu’il n’est intéressé par le haut niveau que depuis “cinq ou six ans” selon l’intéressé, a la chance et le bonheur de compter son épouse Carly dans son équipe, puisque celle-ci n’est autre que… sa groom! Un fait assez rare pour être souligné, d’autant que le couple, basé en Australie, cultive également la particularité de gérer une entreprise spécialisée dans la climatisation des camions long-courriers en parallèle de leur structure équestre.
D’ailleurs, à ce sujet, on saluera les animations audiovisuelles de la Fédération équestre internationale (FEI), qui présentent à chaque entrée en piste le cavalier, le cheval, ainsi que son soigneur. Une belle reconnaissance pour ces passionnés qui travaillent dans l’ombre et constituent pourtant un maillon essentiel dans la réussite d’un couple.