Les cinq choses à retenir du (nouveau) sacre de King Edward et Henrik von Eckermann
Cette nuit, à 4h et quelques du matin heure française, Henrik von Eckermann et King Edward ont décroché un énième titre mondial en finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha. S’il n’a cette fois-ci pas enchaîné les sans-faute comme aux Jeux olympiques de Tokyo et aux championnats du monde de Herning, l’exceptionnel l’alezan qu’avait déniché Janika Sprunger a une nouvelle fois fait étalage de son talent hors normes. Voici les cinq choses à retenir de sa nouvelle consécration.
Épargné d’un parcours supplémentaire, King Edward a pu compter sur sa fraîcheur
Alors que plusieurs chevaux ont naturellement baissé de pied sur l’ultime parcours du chef de piste Bernardo Costa Cabral, à l’image de Vancouver de Lanlore, Balou du Reventon et Equine America Papa Roach, les montures respectives de Pius Schwizer, Harry Charles et Victoria Gulliksen, King Edward a affiché une forme encore explosive. Le partenaire de Henrik von Eckermann a même probablement signé le meilleur parcours de sa semaine lors de l’ultime manche! En tête mercredi soir à l’issue de la Chasse, l’exceptionnel alezan qu’avait déniché Janika Sprunger, épouse de son cavalier actuel, avait tout de même montré un infime signe de faiblesse dans l’épreuve du jeudi soir, où il avait concédé une faute au tour initial. Mais, avec le recul, ces quatre points ont peut-être permis au couple de s’épargner un barrage et donc un tour supplémentaire, lui permettant d’être un poil plus frais ce soir...
Henrik von Eckermann aura résisté à la pression jusqu’au bout!
“La finale d’Omaha est vraiment mon grand objectif de l’année”, avait prévenu Henrik von Eckermann le 16 janvier, juste après sa deuxième victoire en Coupe du monde Longines de la saison avec King Edward à l’occasion du CSI 5*-W de Bâle. Une chose est de miser sur un événement et de l’annoncer publiquement en grandes pompes, mais réussir ce pari en est une autre… Le Suédois, déjà rompu à la pression des grands rendez-vous, y est arrivé, prouvant une nouvelle fois son indéniable talent de cavalier et son sang-froid. Et pourtant, comme l’avait indiqué Olivier Robert hier soir après la deuxième épreuve, la pression était plus qu’énorme sur les épaules du Scandinave: “Henrik est bien sûr arrivé à Omaha en vainqueur éventuel, et cette pression est difficile à gérer. Ce couple a été sacré double champion du monde de façon incroyable il y a quelques mois, et il a annoncé que cette finale était son objectif de l’année. Henrik s’est peut-être mis une pression supplémentaire par rapport à d’habitude. Il y avait en tout cas un peu plus d’émotion dans les parcours, et ce, dès la Chasse.”
Un fabuleux cadeau d’anniversaire pour son fils Noah
Si cette victoire a dû réjouir tous les membres de la famille de Henrik von Eckermann, ainsi que celle de son épouse, Janika Sprunger, celle-ci revêt aussi une saveur particulière car ces derniers venaient de fêter hier, le 6 avril, l’anniversaire de Noah, le fils du couple de cavaliers! Hélas, le père de famille n’a pas eu d’autre choix que de manquer la chanson et le gâteau d’anniversaire célébrant les deux ans de son petit garçon, resté aux Pays-Bas auprès de ses proches. Nul doute que ce cadeau rendra très fier le petit Noah!
Quatre titres décrochés en même pas trois ans de haut niveau
Cela ne fait que trois ans qu’il appartient au prestigieux cercle des chevaux évoluant en Grands Prix 5*, et King Edward en est pourtant déjà à son quatrième sacre! Champion olympique par équipes à Tokyo en 2021, où il avait terminé à une frustrante quatrième place individuelle mais connu l’honneur de devenir le troisième cheval de l’histoire à conclure des Jeux olympiques avec un score vierge, l’alezan a connu sa plus heure de gloire l’an dernier, aux championnats du monde de Herning. Au Danemark, le bondissant fils d’Edward 28 avait réitéré la performance de n’effleurer aucune barre du début à la fin, arrachant l’or par équipes ET individuel! À treize ans, le BWP, propriété de Georg Kähny, qui avait fait spécialement le déplacement jusqu’à Omaha aujourd’hui, n’a certainement pas fini d’écrire sa légende…
Henrik von Eckermann devient le premier Suédois à soulever ce trophée
Bien qu’elle brille depuis longtemps dans de nombreux grands rendez-vous grâce à Peter Eriksson, Malin Baryard-Johnsson, Rolf-Göran Bengsston ou encore Peder Fredricson, la Suède n’avait jamais fait retentir son hymne en quarante-deux éditions de finales de la Coupe du monde. En dressage, seule Louise Nathhorst l’avait réalisé en 1998, à Göteborg, avec Walk On Top.
Il faut rappeler qu’en jumping, Henrik von Eckermann était passé à deux reprises à un cheveu du Graal: en 2017, à Omaha (!), et en 2018, à Paris. À chaque fois, le Suédois et sa jument de tête de l’époque, Toveks Mary Lou, avaient dû se contenter de la troisième place… Jens Fredricson avait lui réussi à grimper sur la troisième marche du podium l’an dernier, à Leipzig, avec le génial Markan Cosmopolit, tandis que son frère Peder avait réalisé la même performance à Göteborg en 2019, avec Catch Me Not S et H&M All In de Vinck. Rolf-Göran Bengtsson, lui, n’avait jamais fait mieux qu’une cinquième place en 2013, à Göteborg, avec Casall et Quintero. Douglas Lindelöw avait de son côté fini huitième de l’édition 2015, à Las Vegas, avec Casello.