À Miami, Katrin Eckermann double la mise et conserve sa couronne

Concours repoussé, épreuves annulées puis reprogrammées, conditions incertaines… En début de semaine, le CSI 5* de Miami était loin d’être assuré compte tenu des conditions météorologiques désastreuses et des pluies diluviennes s’abattant sur la Floride. Pourtant, ce samedi, c’est sous un immense soleil, face à l’Océan, aux promeneurs en chapeaux, chemises et maillots de bain, sur la plage, que le Grand Prix de la deuxième étape du Longines Global Champions Tour s’est couru. À la vue de la piste idéalement située, à quelques mètres des vagues, difficile d’imaginer que la compétition a failli ne pas avoir lieu! L’on serait passé à côté d’un beau Grand Prix, dont le parcours construit par Uliano Vezzani est à saluer, poussant les couples à la faute un peu partout, notamment sur les combinaisons. Le triple placé en numéro 4 a particulièrement causé du tort à nombre de champions, particulièrement lors de la deuxième moitié de l’épreuve. Marlon Modolo Zanotelli a notamment renversé l’entrée avec Grand Slam VDL, tout comme Beth Underhill et Nikka vd Bisschop ou encore le numéro un mondial Henrik von Eckermann qui avait cette fois misé sur Calizi. Le deuxième élément a, lui, été poussé par Evelina Tovek et Azario Dinero ainsi que Christian Ahlmann et Solid Gold, entre autres. Deuxième combinaison du parcours, le double 9 placé le long des tribunes a privé Darragh Kenny et l’ancien partenaire d’Alexandra Francart, Volnay du Boisdeville, d’un barrage. La palanque 8, placée quelques foulées avant, a, elle, été délogée des taquets par les championnes olympiques par équipes Malin Baryard-Johnsson et H&M Indiana ainsi que Pieter Devos et Mom’s Toupie de la Roque, deuxièmes de l’épreuve qualificative hier.   

Seule représentante tricolore, Nina Mallevaey a quitté la piste avec cinq points avec Cartier SR. Malgré une faute à l’entrée du triple et un peu de temps dépassé, l’élève d’Éric Lamaze a une nouvelle fois montré une équitation tout en finesse qui donne plaisir à voir.     

Finalement, sept couples sur les quarante engagés sont parvenus à déjouer tous les pièges mis en place par le chef de piste italien.    

Pour son premier Grand Prix 5* avec Equine America Spacecake, membre de l’équipe britannique avec Ellen Whitaker lors de la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone en 2022, Khaled Almobty a frappé fort. Premier à s’élancer sur le parcours réduit, le Saoudien a joué le jeu jusqu’au bout. Sa grise, impressionnante de facilité, l’a suivi dans tous ses choix malgré une mésentente durant le demi-tour menant jusqu’au mur après la combinaison, anciennement numéro 11 et 9a et b, où la fille de Stakkatol a cru devoir sauter l’ancien oxer numéro 10. Une hésitation également survenue lors du barrage d’Abdel Saïd et Bonne Amie, qui ont pris le départ juste après. Finalement, ces deux couples ont renversé une barre, sur l’ultime obstacle pour le premier cité et sur le premier élément du double pour le second. Ils se sont classés respectivement six et septième.   

Parti en troisième position, David Will est passé à rien de la victoire. Son My Prins van Dorperheide a survolé le barrage d’un rythme admirable et réalisé des courbes qui l’étaient tout autant, trébuchant même après le mur tant le saut a été remarquable. Pourtant, une malheureuse touchette sur l’ultime obstacle a privé le couple et ses 39’’14 d’un premier succès à ce niveau, finalement relégué au cinquième rang.  

Il a fallu attendre le quatrième barragiste et Eduardo Alvarez Aznar pour enfin voir un double sans-faute. Avec son fidèle Selle Français Bentley de Sury, qui a dignement représenté l’élevage tricolore, l’Espagnol a déroulé un très bon second tour. À l’arrivée, ce dernier a laissé exploser sa joie face à ses 41’’22, tout comme sa groom sur le Kiss and Cry. À ce stade, seuls trois couples pouvaient encore priver le trentenaire d’une victoire. S’élançant juste après, la tenante du titre Katrin Eckermann a rapidement anéanti les espoirs du leader. Avec Cala Mandia, la même jument qui lui avait permis de remporter ce Grand Prix en 2022, elle a réalisé un barrage parfait, sans accros. Son chronomètre de 40’’26 lui a alors permis de prendre la tête, et nul n’a su la déloger! Margie Goldstein-Engle a bien essayé d’avancer et de réaliser des tournants plus serrés mais son immense Dicas, peu maniable, ne lui a pas facilité la tâche. La seule représentante américaine de ce barrage a même été la seule à passer derrière le numéro 10 pour aborder le mur. Avec plus de quatre secondes de retard, elle a pris la quatrième place (44’’74).   

Dernier à s’élancer avec Beauville N.O.P., qui lui avait permis d’accrocher le bronze individuel aux Jeux de Tokyo et aux Mondiaux d’Herning, Maikel van der Vleuten est parti tambours battants. Si son barrage n’a pas manqué de rythme, le bai n’a pu couvrir autant de terrain que Cala Mandia et, avec une foulée de plus à l’abord de l’ultime obstacle, le chronomètre a davantage défilé pour s’arrêter à 41’’35.     

Katrin Eckermann a donc conservé sa couronne à Miami, supplantant Eduardo Alvarez Aznar et Maikel van der Vleuten, respectivement deux et troisième!    

Les résultats