Quelles solutions de financement pour l’achat d’un van ou d’un camion ?

Que ce soit pour des soins, un départ en compétition ou des vacances en bord de plage, tout cavalier peut avoir fréquemment besoin de transporter des chevaux, surtout s’il en est propriétaire. S’il est plus pratique de posséder son propre véhicule que de dépendre d’un tiers, comme du gérant de son écurie ou d’un transporteur, cela s’avère onéreux. Heureusement, diverses solutions de financement existent. Quelles sont-elles ? Que développent les professionnels du secteur pour permettre à un maximum d’équitants de pouvoir transporter leurs chevaux ?



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Devoir financer un véhicule du quotidien est chose courante. Le crédit à la consommation, la location avec option d’achat (LOA), également appelée leasing, ou encore la location longue durée (LDD)font partie des solutions habituelles. Autant de moyens permettant à l’acquéreur de s’offrir un véhicule sans faire fondre ses économies – même pour un véhicule neuf ou très récent et en excellent état de fonctionnement –, et qui se développent dans le milieu    équestre   depuis   quelques    années. Constructeurs et revendeurs, conscients de ces nouvelles habitudes de consommation et des opportunités de vente que ces moyens de financement représentent, ont pris le pliet proposent désormais toutes sortes de solutions sur mesure, en fonction des besoins de chaque client.

 

Tout d’abord, un crédit à la consommation classique peut, bien sûr, être contracté auprès d’une banque ou d’un organisme spécialisé.  Toutefois, grâce à des accords avec des organismes spécialisés, le vendeur ou le constructeur peut lui-même proposer la vente de son véhicule via ce type de crédit, permettant à l’acheteur de n’avoir qu’un seul intermédiaire sans avoir à s’occuper des multiples démarches administratives. Mais l’investissement financier concernant un véhicule peut s’avérer compliqué à maîtriser : au prix d’achat, il faut en effet ajouter les coûts d’entretien et de révision, ceux-ci étant aléatoires. En choisissant de financer sa voiture neuve ou d’occasion par une location avec option d’achat, on choisira un confort et une sécurité financière appréciables : financement sur mesure, formule tout compris, mise à disposition d’un véhicule neuf sans devoir se préoccuper ultérieurement de sa revente. En effet, le leasing est un système de financement se positionnant sur la location d’une voiture neuve ou d’occasion pour une durée déterminée, pendant laquelle le client ne paie qu’une fraction de la valeur du véhicule utilisé, comme un loyer. La valeur de la location est déterminée selon la configuration du produit (modèle, finitions, options, motorisation), qu’il est d’ailleurs possible de personnaliser s’il s’agit d’un véhicule neuf, et selon le nombre de mois pendant lesquels on le conserve (de douze à soixante mois) et le nombre de kilomètres que l’on prévoie de parcourir (en général plafonné à 120 000 km sur toute la durée).

 Il faut ainsi veiller à bien évaluer dès le départ le besoin prévisionnel en kilomètres à parcourir, car au-delà de l’estimation déclarée, la distance supplémentaire sera facturée. À préciser que l’on peut toutefois apporter des modifications au contrat après sa mise en place, en fonction de l’évolution des besoins, et modifier le montant de l’apport (lui-même facultatif). Il est également possible d’opter pour une extension de garantie et des services d’entretien et d’assistance. La valeur résiduelle d’une voiture au terme du contrat sera également communiquée au client à la signature : il devra alors s’en acquitter s’il désire conserver le véhicule, mais ceci ne constitue pas une obligation. En effet, la location avec option d’achat permet de restituer le véhicule au terme du contrat et de le renouveler avec un nouveau véhicule si le besoin s’en fait sentir. Enfin, il est à noter que ce mode de financement, de même que la location longue durée, constituent des solutions plus souples que le crédit à la consommation puisque, contrairement à ce dernier, qui exige de payer les mensualités jusqu’au terme du contrat, il est possible de s’en désengager à tout moment (moyennant d’éventuelles pénalités selon les conditions). Quant à la location longue durée, elle repose sur le même principe que la location avec option d’achat, à la différence qu’il s’agit d’une location pure :  au terme du contrat, le véhicule devra être restitué. Le crédit-bail, lui, est le pendant professionnel de la location avec option d’achat, et fonctionne exactement de la même manière.

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Des contrats flexibles

Cette formule a séduit de nombreux clients, soucieux de contrôler les dépenses liées à leur véhicule. Avec les formules "tout compris", incluant l’entretien et l’assurance, celles-ci n’occasionnent plus de (mauvaises) surprises. Surtout, le leasing permet d’accéder à des modèles davantage haut de gamme et / ou mieux équipés, pour un loyer donné, et de lisser les coûts dans le temps tout en masquant les hausses de prix de vente, moins visibles    lorsqu’elles sont converties en loyers mensuels. Si une location d’option d’achat peut parfois revenir plus cher qu’un crédit, bien que les mensualités de ce dernier soient plus élevées, elle représente aussi une meilleure affaire financière, car, à terme, le client sera propriétaire d’un véhicule qu’il pourra revendre. Des atouts appréciables, alors que le prix des voitures neuves ne cesse d’augmenter, sans parler des taux d’intérêt ! S’expliquant par la remontée des taux auxquels les établissements bancaires empruntent eux-mêmes auprès des banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE), tentant de lutter contre l’inflation liée notamment à la guerre en Ukraine, les taux d’intérêt ont, par exemple, doublé pour l’immobilier et pourraient franchir la barre des 3 % en 2023...

Ainsi, le climat  économique  globalement   incertain  pousse  ménages   et  entreprises  à   favoriser  les  solutions   les  plus flexibles. Les procédés de leasing ont pris une telle ampleur qu’ils concernaient la moitié des moyens de financement pour les ménages, très exactement 52 %, en 2022. Une nette augmentation par rapport à 2014, où ils ne représentaient que 13 % des locations, et 33 % en 2018. Aussi, selon l’Association des sociétés financières (AFS), la location avec option  d’achat  a   représenté 85 % des financements des véhicules neufs accordés  par   les  sociétés  spécialisées.   Au premier semestre 2022, les opérations de ce procédé ont affiché une croissance de 5,6 %. Et pour l’achat de voitures neuves par des particuliers, le leasing a représenté 47,2 % en   2021,  selon  les   chiffres  du  cabinet   C-Ways. Les constructeurs et leurs distributeurs  ont   vu  de  nombreux   avantages  à pousser cette facilité de financement, leur permettant   de  fidéliser  leurs   clients,  reprennant  souvent   une  voiture  de   même marque à l’échéance du contrat. Il permet également aux concessionnaires de continuer à en assurer l’entretien – une activité souvent  plus   lucrative  que  la   vente  elle-même. 

Ce procédé de financement est, par ailleurs, en train de se développer dans le secteur des véhicules électriques, notamment dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique puisque ces derniers sont trois à quatre fois moins émetteurs de CO2que leurs équivalents thermiques en fin de vie. Un essor qui n’est pas près de s’arrêter puisque le président de la République, Emmanuel Macron, a promis à l’horizon du second semestre 2023 de mettre en place la possibilité d’acquérir un véhicule électrique en leasing pour cent euros par mois (mesure réservée aux ménages à revenus modestes).Toutefois, si les voitures électriques représentaient l’an dernier 21,6 % du marché du leasing (dont 13,3 % de voitures 100 % électriques et 8,5 % d’hybrides rechargeables),elles restent plus chères sur ce segment. Par exemple, pour une Peugeot e-208, le loyer moyen mensuel est de 547 euros, contre 355euros pour le modèle essence. La raison ? Les organismes du leasing se montrent prudents face à ce marché dont le développement est encore récent, ce qui les incite à prévoir une décote des modèles excessive par rapport à ce que le marché de l’occasion laisse entrevoir.

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Qu’en est-il du côté des constructeurs et revendeurs dans le milieu équin ?

Si les  solutions   de  financement  pour   voitures sont bien connues du quotidien des Français depuis plusieurs décennies, elles commencent à se développer dans le milieu équestre depuis quelques années seulement, et leur utilisation est encore timide. En effet, il ressort  d’une   consultation  réalisée  auprès de nos lecteurs sur les réseaux sociaux qu’une petite moitié d’entre eux se déclarent propriétaires de leur véhicule afin de transporter  leur  équidé,   et  que  parmi   ceux-ci,70 % l’ont payé comptant. Par ailleurs, ces véhicules sont  pour   la  plupart  d’occasion. Les opinions sont diverses avec des retours positifs, comme : “J’ai acheté un vieux véhicule  que   j’ai  retapé  avec   bonheur  Nous avons   fait  affaire  sur   Le  Bon  Coin   et  nous sommes ravis “... Et du moins bon, comme : “ Je   pensais  faire  une   affaire,  mais  j’ai   déchanté car j’ai découvert de nombreux vices cachés “, ou encore : “ Une branche est tombée sur mon van, l’assurance n’a rien voulu entendre... J’ai tout perdu.“ Parmi  les  lecteurs   bien  informés  qui ont eu recours à une solution de financement, cette possibilité a constitué pour 58 %d’entre eux un facteur décisif de déclenchement de l’achat. “Je dirais que nous utilisons avec de plus en plus de succès ces types de financement depuis six ans “, analyse Jérôme Verdier, responsable des ventes en France chez Fautras. “ La  location   avec  option d’achat et la location longue durée permettent à de nombreux clients de rouler avec un van neuf alors qu’ils disposent initialement d’un budget pour un modèle d’occasion. Ces solutions sont également très intéressantes pour le vendeur, pouvant ainsi fidéliser sa clientèle et renouveler son parc de véhicules d’occasion régulièrement.“ 

À noter que Fautras propose aussi  des  solutions   de  financement  classiques   avec  des  taux   intéressants  sur  de courtes durées – de vingt-quatre à trente-six mois –, sans oublier le “dix fois sans frais“ en périodes promotionnelles, par exemple lors de salons. Même  son   de  cloche  chez   Théault  : “ Nous disposons d’une filiale entièrement dédiée aux solutions de financement. Nous privilégions essentiellement la location longue durée, à travers des contrats allant de vingt-quatre à trente-six mois. Toutefois, nous pouvons proposer un  contrat   de  location  dit “moyenne durée” allant de six à vingt-quatre mois. Les loyers sont définis en fonction du modèle choisi par le client, de la façon dont il veut le personnaliser, des options qu’il choisit, notamment l’entretien et l’assurance, et du versement ou non d’un apport initial. Nous proposons également d’assurer les chevaux transportés. Cette solution permet au client de rouler avec un véhicule qu’il ne serait pas en mesure de s’offrir s’il devait débourser la somme correspondant à sa valeur, de pouvoir régulièrement changer  de   véhicule  et  d’être certain de ne subir aucune mauvaise surprise(panne, etc.). Ces procédés nous permettent de proposer du sur-mesure à chaque client et d’adapter nos propositions aux contraintes de chacun. Actuellement, ils correspondent véritablement à l’attente de notre clientèle. Par ailleurs, nous proposons, avec nos contrats de location longue durée, une assurance permettant à l’acheteur de sous-louer son véhicule  en   courte  durée  sur  notre  plate forme dédiée “Renteo”, lui permettant d’amortir ses loyers », développe Vanessa Gau, directrice générale du groupe. 

Idem chez Cheval Liberté : ” Nous  proposons  des   solutions  de leasing pour nos vans, mais également nos boxes.   Chacun  de  nos  revendeurs  met  en place ses propres offres. Nous pouvons également  proposer   des  paiements  en   plusieurs fois sans frais, ainsi que des solutions de financement classiques avec des taux d’intérêt plutôt intéressants. Par exemple, cela permet à des clients ne disposant que d’un petit budget de s’offrir un van neuf de dernière génération  plutôt  qu’un   modèle  d’occasion  qui risque d’être vétuste ”, explique Raphaël Ruffinoni, responsable commercial au sein de la maison. Et d’analyser : ”Face à la hausse importante des prix, ces modalités de financement  deviennent   quasi  indispensables. L’augmentation  du   prix  des  matières   premières a conduit les fabricants à rehausser leurs prix de vente jusqu’à 50 %, la marge de ces derniers et des revendeurs ne permettant pas d’amortir cette évolution. Autrefois, ces financements  permettaient   principalement la montée en gamme par l’ajout d’accessoires ou le passage à un modèle plus prestigieux. Aujourd’hui, ils deviennent un outil d’accession à l’acquisition d’un van.“



Une large gamme d’offres

Ces  solutions   de  financement  offrent   un confort  non  négligeable   aux  clients,  quine   s’occupent  de  rien   d’autre  que  de  réceptionner  leur   véhicule.  “ Aujourd’hui, le client  attend   la  livraison  d’un   véhicule  clé en  main,   avec  contrat  d’assurance   et  carte grise, sans qu’il n’ait à s’occuper de quoi que ce soit “, développe Brice Andres, directeur commercial  de   la  partie  transports   STX chez Vans Raynaud. “ Nous permettons cela grâce  au   leasing  que  nous   proposons  via notre  filiale   STX  Finance  ;  nos  clients   sont aussi  bien  des   particuliers  que  des   professionnels. Toutefois, cette solution est surtout intéressante pour ces derniers, car ils pourront passer ces mensualités en charges de leur société. Nous collaborons également avec des organismes financiers spécialisés dans le financement de ce type de véhicule, ce que les banques classiques ont du mal à valider, car c’est un produit spécifique qu’elles connaissent mal, et il n’y a pas véritablement de cote Argus de référence.“

 D’autres   avantages   sont    pointés   du doigt, notamment au niveau de la gestion mensuelle  du  budget   de  chacun,  comme l’explique  Maxence   Charton,  directeur  de STX France, dont la gamme est essentiellement  dédiée   aux  professionnels. “Notre gamme va du camion deux places au poids lourd.   Nous  disposons  d’un   large  éventail d’offres  afin   de  répondre  aux   besoins  de chaque client. La majorité de nos ventes se font  via  le   crédit-bail  et  la   location  longue durée, sur des véhicules neufs et d’occasion. Dans le cadre du crédit-bail, les loyers sont plus élevés mais le coût total est moins cher. Dans les deux cas, l’avantage est que le client peut, à partir du coût mensuel du véhicule, anticiper et évaluer précisément un montant fixe  de  refacturation   à  ses  clients   lorsqu’il transporte  leurs  chevaux.   Nous  proposons aussi des financements classiques à travers des partenariats avec des organismes financiers spécialisés. Ces solutions sont très intéressantes  pour  les   professionnels,  car  ils peuvent   ainsi  garder  de   la  trésorerie  pour d’autres   dépenses,  notamment  l’achat   de chevaux. “ 

Autres intérêts, soulignés cette fois par Benjamin Delegue, président de RVU (Remorques Vans Utilitaires) : « Nous  vendons les  marques   Ifor  Williams  et   Krismar.  Nos modèles  vont   du  van  une   place  au  poids lourd. Les solutions de financement permettent   le   déclenchement   des    ventes   :   aujourd’hui, un tiers de nos ventes passent parelles. Les clients en sont friands, car cela leur évite de gonfler leur taux d’endettement. Certains d’entre eux, ayant déjà des dossiers encours avec leur banque, rechignent à la solliciter. Par ailleurs, ils ne s’occupent de rien ; on leur livre un véhicule clé en main. Nous proposons, à l’aide de partenariats avec des organismes  financiers,  des   crédits  classiques allant de douze à cent quatre-vingts mois, sur des   véhicules  neufs  et   d’occasion.  Nous avons également mis au point des solutions de leasing.“ Du côté de nos lecteurs, il ressort toutefois de la consultation sur les réseaux sociaux que les solutions privilégiées sont le paiement en plusieurs fois (43 %) et le crédit(35 %).  Le leasing et la location longue durée sont encore des options timidement utilisées,   puisque  seulement  15   %  des  sondés déclarent  avoir   eu  recours  au   premier,  et 7  %   à  la  seconde.   La  faute  au   manque  de connaissance de ces produits, peut-être dû lui-même à un manque de communication. Certains  sont   en  tout  cas   encore  à  la  recherche de solutions, comme en témoigne ce   commentaire  laissé  par   l’une  des  personnes   sondées  :  “J’aimerais   un  véhicule léger (VL)  pour   remplacer  mon  van,   mais cela coûte cher... Comment trouver une solution de financement ? “ En résumé, si un propriétaire cherche à se doter d’un moyen de transport pour ses chevaux, ou s’il désire mieux s’équiper tout en   préservant  sa  trésorerie,   il  peut  opter pour l’une des nombreuses solutions de financement proposées par les constructeurs et les revendeurs.