“Notre catalogue et la sélection sont orientés vers le sport de haut niveau”, Benjamin Ghelfi
En parallèle du Printemps des sports équestres, hôte d’un CSI 4*, d’un CDI 5* et des championnats de France, l’agence Fences propose ce week-end une vente aux enchères à Fontainebleau. Demain soir, une vente de performers de cinq à huit ans et d’embryons se tiendra en effet au Grand Parquet. Cavalier et président de l’agence Fences depuis 2020, Benjamin Ghelfi détaille le programme de cette quatrième vente de performers, la première en terres bellifontaines.
La vente aux enchères de performers approche à grand pas. Comment se sont passés les essais de chevaux ce matin ?
Très bien ! Nous continuons encore ce soir et demain matin. Nous avons beaucoup de demandes, et pour l’instant, tout se présente bien. Nous n’avons plus qu’à voir comment se passera notre quatrième vente de performers demain. Afin d’éviter tous les petits imprévus, nous ferons par ailleurs une répétition ce soir. C’est la première fois que nous organisons une vente de performers à Fontainebleau, pendant le Printemps des sports équestres. D’ordinaire, les ventes Fences de Fontainebleau se tiennent lors des finales des Cycles Classique. Grâce à ce nouveau rendez-vous au printemps, une date a pu être ajoutée.
Pourquoi avoir choisi une vente de performers et embryons et non pas une vente de jeunes chevaux ?
Notre vente des trois ans élites de fin d’année fonctionne très bien, il n’y avait donc pas d’intérêt à changer ce rendez-vous. De plus, à cette période de la saison, les gens ne sont pas à la recherche de chevaux de trois ans. Vendre des chevaux si jeunes au mois de mars ou en avril serait donc difficile puisque cela ne correspond pas vraiment à la demande. Cependant, les chevaux plus âgés que nous proposons, entre quatre et huit ans, sont le profil d’équidé que les acheteurs recherchent maintenant, et plus globalement tout l’année.
Quel processus de sélection employez-vous pour vos performers ? Les essayez-vous tous ?
Tout d’abord, nous demandons aux personnes voulant vendre leurs chevaux d’envoyer des candidatures via notre site internet. Ils nous font alors parvenir des photos et des vidéos. Nous pouvons ensuite communiquer sur un groupe spécial les candidatures à tous nos associés avec qui nous réalisons une présélection. Celle-ci est basée sur les images qui nous ont été communiquées mais aussi sur les performances des chevaux et le rapport qualité-prix. Si nous estimons qu’un cheval à un intérêt pour nous, nous l’invitons à un rassemblement durant lequel nous l’observerons et le filmons. Les chevaux qui nous plaisent, que nous estimons adaptés à notre vente et que nous pensons surtout parvenir à vendre, sont alors sélectionnés et mis en avant dans notre catalogue.
Quel est le processus pour les embryons ?
Pour les embryons, la sélection est beaucoup plus facile. On nous envoie encore une fois des candidatures, nous communiquons par courriel ou sur les réseaux sociaux. Nous recevons des demandes mais nous démarchons également. Nous savons où trouver les bonnes juments grâce à nos ventes de poulains et autres ventes d’embryons. Nous relançons donc ces personnes pour savoir les embryons dont ils disposent et s’ils sont intéressés pour les vendre lors d’une de nos enchères. Lors de la vente de demain, nous ne proposons que des embryons à naître en 2023. Les intéressés vont donc acheter un embryon samedi soir et auront un poulain dans les semaines ou mois à suivre.
“Acheter dans les ventes aux enchères est entré dans les mœurs”
Parmi les chevaux ou embryons proposés, y en a-t-il qui sortent du lot ?
Concernant les embryons, nous ne proposons que du haut de gamme. Il y en a seulement huit et tous ont de très bonnes origines, on ne peut pas dire qu’il y en a un qui est mieux que les autres. De plus, ils sont tous très différents, certains ne sont pas sexés, d’autres sont sexés mâle ou femelle, tout dépend donc vraiment des envies de chacun. Concernant les chevaux, c’est un peu pareil. Ils vont de cinq à sept ans, donc c’est sûr qu’un sept ans va mieux performer qu’un cinq ans en vue de son expérience. Dans l’ensemble, l’idée est de ne vendre que du haut de gamme. La différence de prix ne vient donc pas du fait qu’il y en a qui sortent du lot, et qui soit donc meilleur, mais vraiment de cette différence d’âge et donc d’expérience.
Sera-t-il possible de suivre la vente en ligne ?
La vente de demain se déroule sur Fences Internet, c’est-à-dire que les intéressés pourront enchérir par le biais du site Fences, mais pas Fences Web car il s’agit de deux plateformes complètement différentes. Sur le site Fences, les potentiels acheteurs peuvent enchérir, suivre les ventes en streaming et tout faire de chez soi. Ce samedi, nous accueillons à la fois du public mais la vente est donc également diffusée. A priori, ce sera la dernière année durant laquelle nous utiliserons deux plateformes différentes car le fait d’en avoir deux porte souvent à confusion. Nous sommes donc en train de tout refaire et de jumeler les deux sites pour l’année prochaine. Concernant demain, les intéressés peuvent enchérir de chez eux et suivre la vente en direct à partir du site Fences, ou être présent en personne.
Quelles sont vos attentes pour samedi ?
Nous souhaitons vendre une majeure partie des chevaux. Nous espérons surtout que les gens passeront une bonne soirée à notre vente. Ce sont nos seuls attentes et objectifs.
Comment se porte le marché du commerce de chevaux ?
Dans l’ensemble, le marché du cheval se porte bien. Nous nous rendons compte que de plus en plus de personnes se dirigent vers le haut de gamme. Ce sont ces chevaux que nous considérons comme “haut de gamme” qui font de plus en plus envie et peuvent un jour, être revendus plus chers. Même les investisseurs se dirigent vers cette gamme car ce sont ces chevaux qui rapportent le plus. En l’occurrence, à Fontainebleau, avec le 4* et le championnat de France, la clientèle se dirige vers le haut niveau. C’est pour cette raison que notre catalogue et la sélection sont orientés vers le sport de haut niveau, qui coûtent assez cher. C’est par ailleurs parce que toutes les gammes d’équidés du marché se vendent bien que le haut de gamme se vend aussi bien. Le marché est dans une belle dynamique et nous essayons d’en profiter.
Qu’avez-vous à ajouter sur cette vente ?
Il y a quelques années, acheter un cheval à une vente aux enchères, que ce soit à l’évènement ou de chez-soi, était moins commun. Aujourd’hui, cela se fait de plus en plus et j’ai vraiment l’impression qu’il y a un développement dans ce secteur. Acheter dans les ventes aux enchères est entré dans les mœurs. Il y en a de plus en plus donc les gens s’y habituent et s’y intéressent plus. Aujourd’hui, acheter des chevaux aux enchères, quelles que soient leurs gammes, est devenu normal. De plus, les ventes aux enchères ont beaucoup d’avantages ! Les intéressés arrivent à Fontainebleau, il y a déjà une sélection de chevaux, les visites sont déjà faites, ils peuvent tous les essayer dans la même journée sans se déplacer et deux jours après ils peuvent déjà les acheter. Surtout, les personnes savent que les chevaux sont à vendre. Pour trouver une sélection comme celle que nous proposons en une journée, il faut des mois en temps normal. Par ailleurs, lors des essais, que nous étalons sur plusieurs jours, nous ne limitons pas les sauts, ce qui nous différencie de la concurrence.