À Fontainebleau, David Giffon s’impose sans débat dans le Critérium Pro 1

Temps fort de la journée, la finale du Critérium Pro 1 se disputait en deux manches. Avec quarante-deux couples au départ du premier acte, la compétition a réservé son lot d'émotions au public venu en nombre pour encourager les athlètes autour de la carrière des Princes. À l’issue de la première manche, vingt duos ont été appelés à réinvestir la piste pour s’affronter dans la phase finale. À ce stade, le podium provisoire était dominé par David Giffon, suivi par Marie Pellegrin et Antoine Ermann. En selle sur Odin van’t Hanegoor, un hongre de neuf ans appartenant à l’écurie Chev’El, le cavalier de vingt-deux ans, ayant essuyé quatre points de pénalité en première manche, a su rectifier le tire et livrer une prestation parfaite lors de son second passage. La faute commise par Marie Pellegrin, qui a toutefois semblé de nouveau à l’aise sur son Deuxcatsix d’Eglefin, a permis au jeune Bourguignon de grimper d’un rang devançant Valentin Marcotte, lui aussi promu avec Diego del Caribe. Dernier à tenter sa chance dans le parcours final, David Giffon n’a pas flanché aux rênes du puissant Amant du Château*GFE, déjà auteur d’une trajectoire parfaite dans le début de ce championnat et avec la complicité duquel le Rhonalpin s’est emparé de la victoire au titre d’un double sans-faute (le seule de l'épreuve !).

Amplement mérité, ce succès est d’autant plus remarquable qu’il intervient alors que le couple est encore en cours de formation. “Je ne monte Amant que depuis cinq semaines, nous n’avons réalisé que six parcours ensemble avant de venir disputer ce championnat. Sa propriétaire, Charlotte Ricci, est une excellente amie, nous avons une quinzaine de chevaux ensemble et cela fait dix ans que nous collaborons. Nous avons une vraie relation de confiance et c’est en partie grâce à elle si j’en suis là. Elle le montait en début d’année, mais elle a décidé de me le laisser pour le voir participer à de belles épreuves. Lorsque je l’ai essayé, je me suis tout de suite bien entendu avec lui”, a expliqué David Giffon à l’issue de sa victoire.

“L’an dernier à cette date, je n’avais plus du tout de chevaux. Comme quoi, d’une année à l’autre, tout peut changer”, David Giffon

“Au départ, je devais venir à Fontainebleau avec mon cheval de tête, Canabis de la Folie (troisième du Grand National de Vichy il y a quinze jours, ndlr), mais comme j’aimerais essayer de concourir dans de plus grosses épreuves en CSI 3* avec Amant, j’ai finalement décidé de l’emmener”, a complété le cavalier. “C’est un cheval incroyable, puissant, souple et doté d’une réelle intelligence de la barre. En selle, on ressent toute sa générosité et son envie. D’ailleurs, plus il sent son cavalier motivé, plus cela le galvanise et c’est ce qui s’est produit au cours de ce championnat. Nous étions déjà bien partis le premier jour en terminant deuxièmes à seulement sept centièmes de seconde du vainqueur. J’ai trouvé les parcours très intéressant. Ils étaient conçus de manière à nous obliger à rester concentrés jusqu’au bout, ce qui ajoutait un peu de pression. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en championnat, j’avais seulement participé deux fois au championnat de France Pro 2, mais c’est la première fois à ce niveau. En venant à Fontainebleau, j’étais tout de même très confiant, car je n’avais pas de doute sur les capacités de mon cheval. Je savais qu’il n’y avait pas de raison pour que je n’y arrive pas, mais malgré toute la motivation que l’on peut avoir, cela reste un championnat et une faute est vite arrivée”. Au cours des prochaines semaines, le bai de treize ans va pouvoir bénéficier d’une période de repos méritée. “J’avais prévu d’aller à l’Hubside Jumping de Grimaud pour participer au CSI 3* dans quinze jours, mais finalement, je pense que je vais plutôt le laisser souffler. J’ai en tout cinq chevaux capables de concourir à ce niveau cette année, donc je suis bien équipé”, s’est réjouit son cavalier. “Ce titre représente pour moi une grande satisfaction, d’autant plus que j’ai toujours eu des chevaux uniquement destinés à la commercialisation, qui dès qu’ils devenaient un peu performants, quittaient mes écuries. L’an dernier à cette date, je n’avais plus du tout de chevaux. Comme quoi, d’une année à l’autre, tout peut changer”.

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