Edward Levy se pare d’or à Fontainebleau devant un chouette trio de cavalières

Edward Levy a été sacré champion de France Pro Élite de saut d’obstacles pour la première fois de sa carrière, ce midi à Fontainebleau, où le Printemps des sports équestres s’achève ce soir. Il s’agit du quatrième et plus beau titre national du Parisien établi de longue date en Normandie, champion de France Cadets avec Iguana de Fontaine à Fontainebleau en 2010, puis Jeunes Cavaliers sur Belle Rock au Mans en 2013, année où il avait aussi conduit Starlette de la Roque au titre de championne des chevaux de sept ans à Fontainebleau. Le stade équestre du Grand Parquet, profondément modernisé depuis lors, réussit donc plutôt bien au cavalier de vingt-huit ans, même s’il n’avait terminé que cinquantième du championnat Pro Élite l’an passé, associé à l’excellent étalon Catchar Mail.

Cette année, Edward Levy a misé sur Broadway de Mormoulin, un autre étalon Selle Français, qu’il avait déjà valorisé par le passé et qu’il remonte depuis le début de la saison extérieure après que Stéphane Saunier, son propriétaire, l’avait confié au Belge Jérôme Guéry, puis à son compatriote Thibault Philippaerts et enfin au Portugais Duarte Romão avec l’objectif réitéré d’une commercialisation. Celle-ci se faisant toujours attendre, l’ancien élève d’Éric Louradour et Patrice Delaveau prend du plaisir en selle sur ce fils de Kannan et petit-fils de For Pleasure, âgé de douze ans, et également monté par Régis Bouguennec, Pénélope Leprevost et Aymeric de Ponnat par le passé. Sur la Carrière des Princes, actuel “Court central” du stade équestre du Grand Parquet, en attendant l’aplanissement et le ré-engazonnement du Terrain d’Honneur, le précis cavalier et le puissant bai ont réussi une bonne Chasse, quoique fautive, vendredi, se classant dixièmes, avant de signer le seul double sans-faute de la finale disputée ce matin sous pluie, puis ce midi sous un timide soleil, mais au sec.

Si ce couple-là a pu remonter de la dixième à la première place, c’est que les excellents parcours dessinés par Alain Lhopital, délicats de bout en bout, se sont avérés fort sélectifs, sans toutefois mettre les chevaux en difficulté physique. Rien de tel pour nourrir le suspense, qui a été au rendez-vous jusqu’au bout de ce championnat. Franchement, le chef de piste international 2*, qui n’a encore jamais officié en CSI 5*, mérite un grand, grand coup de chapeau. Même si elle a fauté sur le 9a, entrée du second double (de verticaux) de la manche décisive, avec sa formidable Arqana de Riverland, sûr que Juliette Faligot a pris du plaisir à monter cette finale, dont elle a d’ailleurs survolé la première manche, comme quinze autres concurrents. En tête depuis la Chasse, les lauréates, l’été dernier, du Grand Prix CSI 3* du Longines Deauville Classic, parmi bien d’autres distinctions, ont fini avec un total de quatre points, gagnant une médaille d’argent amplement mérité.

Une seconde manche des plus palpitantes

Deuxièmes après la Chasse, puis pénalisées ce matin en première manche sur le vertical 7c défendant la sortie du triple formé de barres de Spa et deux verticaux, l’excellente Maelle Martin et la charmante et volontaire Bise des Bardellières ont été le premières à sortir sans encombre du dernier acte, ce qui leur a finalement offert le bronze. L’emploi du “finalement” n’est pas galvaudé tant le money-time a réservé de surprises, avaries et autres coups de sort. Juste après l’exploit de Maelle et Bise, Mégane Moissonnier et Bracadabra ont buté sur le 6b, sortie du premier double (oxer-vertical) de cette seconde manche, terminant dixièmes. Au mérite d’un sans-faute aux obstacles, arraché malgré trois touchettes sur les trois dernières difficultés et pénalisé d’un point de temps dépassé, qui les a finalement privées de podium, Charlotte Spaas Levallois et Dream de Beaufour n’en ont pas moins créé “LA” sensation du jour, terminant à une superbe quatrième place.

Maelle Martin repart plus que satisfaite de sa médaille de bronze avec Bise des Bardellières.

Médaillés de bronze l’an dernier, Philippe Leoni et Miss Marie van’t Winnenhof ont souffert ce midi, cédant sur la palanque 6b et les deux éléments du 9, et terminant dix-neuvièmes… Une faute sur le 6b a également relégué Kevin Staut et Beau de Laubry au neuvième rang. Les oxers 1 et 7 sont tombés au passage d’Édouard Chauvet et Zia Mia de la Bonn, quinzièmes. Titouan Schumacher et Carera des Brimbelles ont renversé les mêmes barres que Philippe et Misse Marie, finissant quatorzièmes. Les fautifs 6b et 9a ont respectivement sapé les espoirs de Julien Épaillard et Alexis Goulet, six et huitième sur Chana de Valème et Cordico, également pris par le chronomètre.

À cet instant, Maelle Martin était donc toujours en tête. Une minute plus tard, Edward Levy la lui a reprise, mais il restait encore trois couples en lice. On attendait un nouveau clear round de Simon Delestre, tant I Amelusina R 51 avait survolé la première manche. Pourtant, le 6b l’en a empêché, repoussant la paire à la cinquième place. Pour Cédric Hurel, cette seconde manche a pris la forme d’une terrible désillusion, puisque Fantasio Floreval s’est littéralement bloqué plus de dix mètres avant l’abord de l’oxer 8. Incapable de repartir de l’avant, le Francilien a finalement abandonné… “En première manche, j’ai monté ma rivière en partant de trop loin. Mon cheval a répondu à ma demande, mais celle-ci était exagérée et il s’en est ému. En seconde manche, il nous fallait sauter un oxer, mais la courbe était identique et à la vue de la rivière, Fantasio a refusé d’avancer…” Souhaitons à ce couple attachant et prometteur de vite dépasser cette frayeur. Dans la foulée, Juliette Faligot a donc perdu l’or mais sauvé l’argent. Un sentiment aigre-doux qui laissera vite place à celui d’un devoir accompli, en attendant d’autres occasions et d’autres objectifs, à portée internationale cette fois.

Le classement final
Les résultats de la finale en deux manches
Les parcours