Zoom sur notre sélection mensuelle de livres

Découvrez la dernière sélection littéraire de la rédaction de GRANDPRIX



Gagner en confiance, dépasser ses peurs et repousser ses limites grâce à la méthode de dépolarisation

Pierre David (Éd. Eyrolles) - 178 pages. 19 €

Préfacé par Victor Sebastiao, consultant et entraîneur depuis plus de quinze ans, cet ouvrage s’adresse aussi bien aux sportifs amateurs qu’aux athlètes de haut niveau en quête de performances. Au fil des cent soixante-dix-huit pages, Pierre David, préparateur mental au sein de l’Académie de la haute performance notamment, donne des conseils pour atteindre ses objectifs et développer son acuité. À travers sa propre méthode qu’il nomme “dépolarisation”, l’auteur donnera des clés au lecteur pour éliminer sa peur de l’échec, vaincre ses freins émotionnels et renforcer sa confiance en lui.



Dissociée

Alba Meulier (Éd. de l’Onde) - 136 pages. 15 €

 Dans cet ouvrage touchant, bouleversant et profondément utile, Alba Meulier raconte son histoire. Celle d’une femme abîmée par les viols et multiples violences qu’elle a subis pendant son adolescence de la part de son ex-moniteur d’équitation, dont elle est restée sous l’emprise durant dix ans. Avec des mots aussi bien choisis que très difficiles à lire, l’ancienne cavalière de club, aujourd’hui enseignante et mère de famille, décrit la manipulation, dont elle a été victime, de cet homme, jugé coupable début 2021 et condamné à douze ans de prison. Un livre, aussi bien destiné aux jeunes cavalières (et cavaliers) qu’à leurs parents, permettant de mieux comprendre ce que sont les violences sexuelles commises sur des mineurs sous emprise. 




La nuit des Pur-sang

Xavier de Moulins (Éd. Flammarion) - 283 pages. 20 €

On entre dans ce livre comme sur un hippodrome : avec la volonté farouche d’aller au bout de la course. D’une traite. Comme le passionné suit son cheval depuis les boîtes de départ jusqu’au poteau d’arrivée, jumelles vissées aux yeux, le lecteur ne peut reposer le livre sans savoir la destinée d’Alexandre. Parviendra-t-il à remonter le cours de sa vie pour sortir de sa douleur ? Si Alexandre est bien le personnage principal de ce roman, les chevaux y sont la catharsis, les confidents, les béquilles des vies cassées que l’on croise au fil des pages. Ainsi en est-il de Tony, ancien jockey aux mains en or, chuchoteur à l’oreille des Pur-sang rétifs : “Pourquoi moi je parvenais toujours à les transformer en gagnants ? Parce que je prenais le temps de les regarder, d’être à poil et poli avec eux, d’essayer de les comprendre, de les rassurer, de leur redonner confiance et le moral aussi.” Indéniablement, le cheval s’impose ici encore comme une bouée dans les ténèbres des âmes blessées, un ami silencieux, un phare dans la nuit. La nuit des Pur-sang…



(RE) DÉCOUVRIR UN CLASSIQUE

Les cavaliers

Joseph Kessel (Éd. Gallimard) - 590 pages. 11,50 €

Jehol, “Le Cheval Fou”, est le héros de ce roman épique, tout comme son cavalier, l’orgueilleux Ouroz. Sous la plume de Joseph Kessel, c’est toute la confrontation de ces deux corps et de ces deux âmes qui se déchirent, se soumettent, s’entendent, s’épuisent ou se comprennent. Au coeur de l’âpre Afghanistan, dans cette terre rude et crue, l’amour et la violence des hommes et des bêtes se jaugent et se matent dans une éternelle galopade. Fou, le sublime cheval noir de ces pages ? Fou, surtout, l’homme dont le pouvoir s’assoit et s’affiche d’abord en selle, envers et contre tout. Contre tous. Car dans les célèbres joutes du bouzkachi – sport équestre nomade de l’Asie centrale – tous les coups sont permis pour être le vainqueur. Mais la fierté des hommes peut être un fardeau… et les mener au bout de l’enfer… Oh ! L’orgueil est aussi le grand héros de ce roman ! Sans filtres, avec toute la dureté du quotidien de ses personnages, Joseph Kessel a peint ici un chef-d’oeuvre. Longtemps après avoir refermé ce livre, Jehol hantera les rêves et les pensées des lecteurs. Longtemps soufflera dans leur tête, la plainte du vent des steppes arides. Longtemps résonneront les chevauchées ardentes du bouzkachi. Longtemps, enfin, garderont-ils en mémoire “le mariage du cavalier infirme et du coursier merveilleux”.