“Le Jumping international de Cannes retrouve sa splendeur”, François Bourey
Du 8 au 10 juin, le stade des Hespérides accueillera la quarantième édition du Jumping international de Cannes, l’un des concours hippiques les plus prestigieux et historiques de l’Hexagone. La plus chic station balnéaire de la côte d’Azur recevra la sixième étape du Longines Global Champions Tour et de sa Ligue (GCL). Nouveau programme sportif, animations, dotation du Grand Prix en hausse, tenue concomitante avec le Jumping international de La Baule, etc. François Bourey, président d’honneur et directeur de l’événement, évoque les enjeux de cette édition anniversaire.
Comment se prépare l’édition 2023 du Jumping international de Cannes, qui fêtera son quarantième anniversaire, du 8 au 10 juin?
Très bien. La formidable équipe que nous formons avec Global Champions (GC) met tout en œuvre pour que cette édition soit digne de ce nom, et je suis convaincu qu’elle le sera, qu’il s’agisse de la participation des cavaliers comme de l’accueil des chevaux et de la présence renouvelée de nos partenaires et diffuseurs. Cette année, nous essayons d’apporter un véritable plus à l’événement, y compris en termes d’esthétique. Cannes retrouve sa splendeur après quelques années difficiles où notre événement a été confronté à tous les problèmes qu’ont rencontrés les organisateurs de concours. À cinq semaines de cette édition anniversaire, toutes les loges où nos partenaires recevront leurs invités sont remplies, ce qui est une bonne nouvelle. Nous nous attachons à améliorer l’expérience des cavaliers et soigneurs, en matière d’organisation et d’hébergement des chevaux, mais aussi du public. Beaucoup de choses sont faites pour hisser notre CSI 5* à un niveau encore supérieur.
Avez-vous prévu des festivités particulières pour cette édition anniversaire?
Oui, nous avons prévu un spectacle équestre de grande qualité, concocté par un artiste équestre à la renommée mondiale, qui sera présenté chaque soir. Les journées seront bien remplies, entre nos CSI 2* et 5*. Nous n’aurons pas beaucoup de temps pour célébrer cet anniversaire, mais nous programmons une soirée le mercredi pour accueillir les cavaliers comme il se doit et souffler les bougies de notre gâteau. Nous organiserons probablement aussi quelque chose sur la piste, afin de partager avec notre public.
Comment est né le Jumping international de Cannes?
À l’époque, notre société familiale organisait un salon nautique à Cannes en début d’été. La municipalité cherchait à développer des événements de prestige. L’idée de créer un concours de saut d’obstacles international en parallèle du salon nautique nous est alors venue. Une année, le concours s’est tenu en même temps que le légendaire Festival de cinéma. Nous avions d’ailleurs reçu la visite de Catherine Deneuve et Clint Eastwood!
Comment l’événement s’est-il ensuite développé?
Le succès a été immédiat même si au début, nous faisions avec les moyens du bord. Le concours se déroulait déjà au stade des Hespérides, mais sur l’herbe car les techniques actuelles d’aménagement des sols équestres n’existaient pas encore. Peu à peu, le Jumping a pris de l’ampleur. Lors des premières éditions, nous avions une nation invitée, puis quatre et nous sommes devenus un CSI 4*, équivalant à l’actuel niveau 5*. En 1988, nous avons créé le Renault Jump, qui regroupait plusieurs concours et dont la finale se déroulait au Salon du cheval de Paris. Nous avons vécu de grands moments et organiser cet événement a toujours été fantastique.
Depuis quelques années, le Jumping international de Cannes, dont vous demeurez le président d’honneur et le directeur, est coorganisé par Global Champions (GC). Comment cela fonctionne-t-il?
Les sports équestres ont toujours souffert d’un manque cruel de partenaires, d’impact médiatique et de diffusion audiovisuelle. Lorsque Jan Tops a lancé le LGCT en 2006, j’avais la même idée en tête: créer des événements grand luxe avec des dotations très importantes dans des villes de renommée internationale et des loges dédiées aux sponsors. Jan Tops était la personne idéale pour créer un tel circuit. Cannes a logiquement fait partie des étapes incontournables dès le début. Cette année, l’organisation revient aux équipes de Jan et je garde la casquette de président du concours. Je leur laisse les rênes en toute confiance. La réussite d’un concours réside dans la qualité de ses équipes et la solidité financière de son comité d’organisation. En ce sens, cette passation est pour moi une garantie de continuité et de qualité. Les équipes avec lesquelles nous travaillons sont absolument formidables. Il est important d’être entouré de professionnels dans chaque domaine, ce qu’apporte précisément GC, ce qui est formidable pour moi.
“Il n’y a pas de contre-indication au fait que le CSIO 5* de La Baule se tienne le même week-end que notre événement”
Quels sont vos meilleurs souvenirs au fil de ces quarante ans?
Il y en a beaucoup. Sportivement, il y a la victoire de John Whitaker et Milton en 1989, et le doublé d’Edwina Tops Alexander avec Itot du Château en 2010 et 2011. En termes d’organisation, il y a tous les partenaires qui ont permis au jumping de Cannes d’être ce qu’il est. Je citerai d’abord l’arrivée de Marina Picasso en tant que sponsor en 1995. Elle a contribué à faire de Cannes quelque chose de grandiose. Grâce à elle, le Jumping est devenu un des concours le mieux dotés au monde avec 500.000 euros en jeu, ce qui était exceptionnel à l’époque. Ensuite, il y a le partenariat avec Anny Courtade, sûrement la plus grande femme d’affaires de la côte d’azur. Son soutien a été exceptionnel pendant près de trente ans. Elle est désormais invitée d’honneur du concours. Enfin, je retiens mes rencontres avec les différents maires de Cannes, qui ont tous des personnalités incroyables. C’est aussi grâce à eux que le concours perdure.
Aujourd’hui, les organisateurs doivent faire face à la difficulté de trouver des partenaires financiers et médiatiques, un cadre adéquat dans une ville de renom et gérer l’accueil des participants, de leur entourage et du public, etc. En France, beaucoup de très bons organisateurs ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs, faute de moyens. Ici, la ville s’investit énormément. Elle nous soutient financièrement depuis quarante ans. De ce fait, le Jumping international de Cannes est l’un des événements sportifs majeurs de la ville, qui joue le jeu pour que cela perdure, aussi bien financièrement que matériellement. C’est une chance fabuleuse pour nous.
Cette année, le programme des étapes du Longines Global Champions Tour (LGCT) et de la GCL a changé, chaque “produit” ayant désormais son jour dédié. À Cannes, les deux manches de la GCL auront lieu le vendredi, et le Grand Prix LGCT le samedi. Comment avez-vous accueilli ces évolutions?
Ce changement n’a engendré aucun impact négatif, bien au contraire. Cela nous permet d’avoir de belles épreuves. Et avec Global Champions aux manettes, tout est géré de façon optimale.
La dotation du Grand Prix passe de 300.000 à 500.000 euros. Une autre source de satisfaction, n’est-ce pas?
Oui, bien sûr. L’impact ne peut être qu’extrêmement positif pour notre événement. Nous devons cette augmentation à Longines, partenaire de notre Grand Prix et partenaire titre du Global Champions Tour, dont nous ne pouvons que saluer l’engagement continu au service des sports équestres.
En tant qu’organisateur français, n’êtes-vous pas embêté que le CSI 5* de Cannes et le CSIO 5* de La?Baule tombent le même week-end, cette année?
Non. Nous en avons discuté avec la Fédération française d’équitation. D’abord, il était difficile de répondre négativement à la demande du CSIO 5* de La Baule (qui se tenait historiquement en mai, ndlr). Nous aurions préféré que le Jumping de La Baule se tienne à un autre moment, mais lorsqu’ils ont demandé à s’installer à la même date que notre événement, après mûre réflexion, nous sommes parvenus à la conclusion qu’il n’y avait pas de contre-indication à cela. En tant qu’organisateurs, nous avons le devoir de nous entraider face à un calendrier international extrêmement chargé. Il est important que chacun trouve sa place et que les concours qui se “gênent” le moins puissent se partager le même week-end. Dans ce cas précis, il n’y a pas d’interférences. D’abord, nos événements se déroulent à mille deux cents kilomètres l’un de l’autre. Et je peux garantir que cela n’affectera le Jumping international de Cannes ni en termes de participation des cavaliers ni en nombre de spectateurs.
En quelques mots, qu’attendez-vous de cette édition?
Que le public soit nombreux, et je pense qu’il le sera car les réservations vont bon train! Nous attendons également du grand sport, une belle finale et un très beau Grand Prix. Pendant trois jours, nous nous attacherons à donner du bonheur à tous: cavaliers, spectateurs et partenaires.