Tout va bien dans la maison Selle Français

Le Stud-book Selle Français a tenu ce jeudi son assemblée générale ordinaire, non élective. Les comptes sont bons, le nombre d’adhérents et de naissances est en hausse et toutes les résolutions ont été adoptées à l’unanimité lors de cette réunion qui s’est déroulée en visioconférence.



Un "boom des naissances"

L'équipe du stud-book Selle Français

L'équipe du stud-book Selle Français

© DR

Après l’approbation à l’unanimité du procès-verbal de l’assemblée générale 2022, le président du stud-book Selle Français a tenu à rendre hommage aux éleveurs et sympathisants disparus depuis l’année dernière, en l’occurrence Gilbert Doerr, Mélina Lebourgeois, Albert Lebrun, Omer Legoupil, Claude Letablier et Eugène Vincent.

Dans son rapport moral, Pascal Cadiou rappela les bonnes performances des chevaux Selle Français, qui permettent au stud-book d’occuper la deuxième place en saut d’obstacles et en concours complet en 2022, ainsi que la première place par les gains en saut d’obstacles selon le site Hippomundo. Le président constate également « un boom des naissances historique » avec plus de huit mille naissances en 2022, alors que le SF était descendu à cinq mille huit cents naissances en 2014, ainsi qu’une demande des acheteurs qui progresse, avec des prix plus en adéquation avec le prix de production.

Fort de ces bons résultats, Pascal Cadiou souhaite que le stud-book continue et renforce ses actions: “Pour conforter tous ces voyants au vert, notre organisme de sélection se doit de continuer à évoluer pour davantage encore répondre aux attentes de nos adhérents.” Pour ce faire, il veut notamment renforcer les outils d’aide à la sélection, améliorer la caractérisation notamment sur la descendance des jeunes reproducteurs, densifier et diversifier les bases de données zootechniques, sensibiliser et convaincre les acteurs nationaux et internationaux en matière de traçabilité du matériel génétique, ou mesurer plus finement le progrès génétique. 

 Pascal Cadiou a insisté sur la diffusion de l’information, avec le développement des sites Internet étalonsf.fr (base d’informations et de données sur les étalons approuvés SF), formationsf.fr (dédié à la formation des juges et Jeunes Éleveurs), ainsi que le dernier né, mediasf.fr, qui permet “de se plonger dans l’histoire du Selle Français et de notre association, à travers toutes nos publications, nos magazines, nos guides, nos webinaires, nos colloques, etc.” Le président a également mentionné la participation du stud-book Selle Français à un projet de recherche sur la génomique dans lequel sont associés les secteurs courses, sport et équidés de travail de la filière, pour développer les outils de demain d’aides à la sélection des races françaises. 



Une bonne santé financière

L’expert-comptable et le commissaire aux comptes ont salué la bonne santé financière du stud-book Selle Français, avec un résultat excédentaire pour l’année 2022 de 208.088 euros contre 63.230 en 2021. Le trésorier Lionel Saivres soulignait “le résultat excédentaire pour la cinquième année consécutive, grâce à une gestion rigoureuse et une bonne maîtrise des charges. Cela a pour effet une reconstitution des fonds propres, un fonds de roulement en augmentation et une trésorerie saine. Les recettes propres constituent 78% de nos recettes totales, contre 22% de subventions.”

Le tarif des cotisations 2024 restera inchangé par rapport à 2023, tout comme le tarif des engagements pour les différents événements, en ce qui concerne les adhérents. Le règlement zootechnique européen interdisant désormais d’imposer une adhésion pour la participation aux événements rentrant dans le cadre du contrôle des performances, le stud-book Selle Français appliquera donc en 2023 un tarif d’engagement pour les non-adhérents qui sera doublé par rapport à celui des membres de l’association. 

Yves Gay, vice-président évoqua ensuite les projets 2024, avec notamment une réflexion pour redynamiser le circuit des trois ans sport qui stagne quelque peu; la rédaction d’un cahier des charges d’organisateur permettant d’harmoniser les concours d’élevage; une étude sur l’influence de l’âge des reproducteurs sur les performances des produits, ainsi qu’une réflexion sur la promotion du Selle Français Originel. À ce sujet, Pascal Cadiou regrettait que, malgré les incitations, “force est de constater que, malgré un certain nombre d’efforts qui ont été réalisés en termes d’encouragement financier pour l’utilisation des étalons SFO, le nombre de SF Originel qui naissent continue à baisser. C’est dommage, parce que l’on a besoin de conserver un creuset d’individus qui sont le fruit d’une sélection historique. Il y a un groupe de réflexion qui travaille sur le projet afin de mettre en place très rapidement, dès 2024, des dispositions qui répondront à l’attente des éleveurs. J’espère que les encouragements auront un effet de levier, mais, au final, ce sont les éleveurs qui font leurs choix. Le dispositif mis en place pour l’utilisation de la jeune génétique a été très bénéfique, donc on espère obtenir les mêmes résultats pour le Selle Français Originel.”

Bérengère Lacroix, directrice du Stud-book, évoqua les nouvelles actions 2023, avec, en particulier, un séminaire pour former les équipes de rond, ou la participation au projet WBFSH Global Trophy. Ce projet consiste à créer un championnat des stud-books par équipes de quatre ou cinq chevaux dans différentes catégories d’âge: de cinq à huit ans, ainsi que pour les étalons de huit et neuf ans. Les modalités de participation et d’organisation de ce projet, qui devrait se dérouler à Valkenswaard à l’automne, restent encore à préciser. 

Pour conclure, Pascal Cadiou donna la parole à Michel Guiot, président de la Société Hippique Française, maison-mère des chevaux et poneys de sport. Celui-ci tint à souligner que “ce qui a été fait par le stud-book Selle Français va dans le bon sens et le binôme Selle Français/Société Hippique Française fonctionne plutôt bien, avec la présence de nombreux administrateurs présents dans les deux associations. Par rapport aux enjeux à venir – environnementaux, fiscalité, PAC, etc. -, il est important de rester unis pour défendre l’ensemble de notre filière.”