Mélody Théolissat s’impose en Diva (de Jalima) à Castelsagrat

Hier à 5h30, dans la nuit et le froid – il ne faisait que 6°C – de Castelsagrat, trente-deux couples ont pris le départ d’une CEI 3* longue de 160km, également support d’une Amateur Élite Grand Prix. Dans le Tarn-et-Garonne, on a compté vingt et un cavaliers français et onze autres défendant les couleurs de l’Argentine, du Brésil, des Pays-Bas, de l’Italie, de l’Espagne, de la Belgique, de la Suisse, de l’Autriche et de l’Australie. Dès la première assistance, quarante minutes plus tard, une dizaine de couples avaient pris de la distance avec le reste du peloton. Environ cinq minutes les séparent. Devant, la Française Mélody Théolissat mène la danse avec Diva de Jalima, suivie de Nicolas Ballarin Anir de la Teulière et de l’Espagnol Luque Moral Alex sur Elshir. Julia Montagne, numéro un au classement mondial d’endurance édité par la Fédération équestre internationale, n’est pas loin, juste derrière en quatrième place avec Bailaora MC 52.54, jument expérimentée de treize ans.

Les pistes sont vallonnées, souvent étroites. On tourne, monte, descend et galope dès que le terrain en offre l’opportunité. Un véritable travail de maîtrise pour le cavalier et de bravoure pour sa monture. La première arrivée à l’intermédiaire ne s’est pas fait attendre. Les plus rapides ont couru à 16,6 km/h et franchi la ligne d’arrivée à 7h15. Beaucoup d’eau fraîche, un coup d’éponge et on mesure le rythme cardiaque du cheval. Soixante-quinze secondes plus tard, contrôle vétérinaire. La Française Camille Garbet prend la tête du classement, accompagnée de Baltika d’Aurabelle, une femelle de quatorze ans déjà confirmée en CEI 3* 160km. L’écart entre les deux pelotons ne cesse de se creuser derrière l’Italienne Perrine Campanini et Elliot J, alors dixièmes. Ces cavaliers ne dépassent pas les 14,9 km/h. Les Français Julien Goachet et Karine Féral sur ne remettent pas pied à l’étrier, Dubiana de Coatfrity et Sun Bestway étant éliminés en raison d’un rythme cardiaque supérieur à 64 battements par minute, le maximum permis au contrôle vétérinaire.

Un nouveau chronomètre s’enclenche lorsque les cavaliers se rendent au contrôle vétérinaire. Il faut remonter à cheval dans quarante minutes. Juste le temps de reprendre des forces, d’effectuer des réglages et de réviser les objectifs de course avant de repartir. Au hasard, certains cavaliers sont choisis pour passer à la pesée: 75kg minimum (matériel compris) sont demandés pour tous, équité oblige. Enfin, depuis quelques années, on procède à des tests d’hyposensibilité du pied, un nouveau moyen de déceler le dopage du cheval.

Cette nouvelle boucle de 30km, les chevaux la courent à la même vitesse. Arrivés à 9h46, Martina Spelanzón en selle sur Explosive de Venelles et Luque Moral Alex font bande à part une dizaine de mètres devant le premier groupe de neuf couples. L’Argentine ne repartira pas pour cause de boiterie, libérant la première place provisoire à son compagnon de voyage espagnol. Derrière lui, nombre de Français visent le podium: Camille Garbet (Baltika d’Aurabelle), Virginie Atger (Cham de la Palud) et Melody Théolissat, puis, derrière Perrine Campanini, Julia Montagne, Lisa Riou (Sindkia), Pauline Boitel (King de Bozouls), et Nicolas Ballarin. Derrière lui, le même écart demeure avec le reste des concurrents.

“J’ai retrouvé mes terres natales et cela a l’air de plutôt bien me réussir!”, Mélody Théolissat

La vitesse a augmenté crescendo. Les têtes de peloton conservent leurs places et se disputent la première au contrôle vétérinaire, plus que sur les chemins. Il ne faut pas plus de soixante-dix-sept secondes à Camille Garbet pour y présenter la Pur-sang Arabe Baltika d’Aurabelle. Pour Tahlia Franke (Cindhaka) et Ana Jaio Oar (Vavel de la Tave), le périple s’arrête après 90km, l’Australienne et l’Espagnole se retirant de la course au moment du contrôle vétérinaire.

Une fois la quatrième boucle terminée, soit 120km au total, les cavaliers encore en lice et en quête de podium augmentent la cadence dans les deux dernières, longues de 20km. Nicolas Ballarin court la cinquième à 21,4 km/h. Sixième au provisoire, il sent la victoire à portée de main. L’écart entre les couples qui cherchent la victoire et ceux qui visent seulement une qualification pour les championnats, est d’environ une heure. Ainsi, à 16h29, lorsque Camille Garbet finit cette avant-dernière boucle, Paul Vandekerckhove s’élance sur celle-ci.

Le podium se joue dans les vingt derniers kilomètres. Cinq compétiteurs sont en chasse, mais Camile Garbet a perdu sa place devant. Melody Théolissat remonte rang par rang et mène la course, suivie de très près par Virginie Atger. Une fois le dernier point d’assistance franchi, une symphonie de klaxon se fait entendre, accompagnée de cris d’encouragement des équipes des deux concurrentes. Elles se jaugent, mais Virginie ne parvient pas à revenir. “Elle n’était vraiment pas loin, peut-être trente secondes derrière moi”, raconte Mélody Théolissat . De son côté, Virginie Atger témoigne de la qualité des chevaux: “Je gagnais du terrain dans les montées, mais elle en regagnait dans les descentes, où sa jument se montre plus forte et légère.”

La cavalière de Diva de Jalima franchit la ligne d’arrivée à 18h18 avec une vitesse moyenne de 17,5km/h. Dix-neuf secondes derrière elle, Virginie arrive deuxième. Dix minutes plus tard, Nicolas Ballarin s’offre la troisième place avec Anir de la Teulière en 17,2km/h. Un podium 100% bleu-blanc-rouge. “Je suis ravie pour mon cheval, pour moi et pour mes propriétaires. J’ai retrouvé mes terres natales et cela a l’air de plutôt bien me réussir!”, témoigne l’heureuse gagnante à l’arrivée. Perrine Campanini et Elliot J se sont classés quatrièmes, devançant Camille Garbet, Julia Montagne, Lisa Riou et Pauline Boitel. Emmanuelle Philibert a été la seule des trois concurrents de l’Amateur Élite Grand Prix à finir l’épreuve.