Après Aix, Gerrit Nieberg met Hambourg à ses pieds

Révélé aux yeux du monde entier grâce à sa victoire dans le légendaire Grand Prix du CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle en début d’été dernier, alors qualifiée à juste titre de surprenante, Gerrit Nieberg a gagné un moins d’un an un statut qui interdit d’utiliser le même adjectif pour qualifier son triomphe aujourd’hui dans l’épreuve majeure du CSI 5* de Hambourg. Sur l’immense et également légendaire piste en herbe de la deuxième plus grande ville allemande, qui a désuni son destin de celui des circuits de Global Champions cette année, le fils de Lars Nieberg et son Ben ont dû se défaire de quarante-trois concurrents pour décrocher la deuxième plus belle victoire de leur carrière. 

Grâce à un parcours parfaitement étudié comme il sait les imaginer, Frank Rothenberger a d’abord réussi à détacher un nombre parfait de douze couples du lot présent, pour douze classés. Partis en avant-dernier dans la finale au chronomètre, les futurs vainqueurs ont tenté crânement leur chance dès le premier enchaînement du parcours raccourci, osant aborder la deuxième difficulté du tracé sur une distance vraiment longue. S’il n’a pas énormément ralenti, Gerrit Nieberg s’est ensuite permis de soigner quelques séquences de son barrage, et a malgré cela franchi la ligne d’arrivée en 46”63, soit avec cinquante-neuf centièmes d’avance sur son dauphin, Ben Maher.

Déjà deuxième du Grand Prix 5* disputé en contre-bas du château de Windsor dimanche dernier, le champion olympique individuel en titre n’avait cette fois pas misé sur son complice de Tokyo, Explosion W, ni même sur Faltic HB, qui lui a permis de prendre la quatrième place des derniers championnats du monde. Non, il avait choisi aujourd’hui la Selle Français Dallas Vegas Batilly, une jument formée en France et notamment sous les selles de Mégane Moissonnier et Nicolas Delmotte avant de le rejoindre à la fin de l’été dernier. Tous deux ont conclu leur barrage en 47”22, une performance d’autant plus remarquable que le cavalier a expliqué qu’il “montait de nouveau depuis environ trois semaines” seulement, ayant été victime d’une blessure à l’épaule à Wellington en début d’année. Il a devancé très largement Michael Duffy, qui montait une Che Fantastica semblant retrouver une seconde jeunesse sous sa selle après avoir été longtemps montée par Philipp Weishaupt, et ce alors qu’elle ne prenait part qu’à son deuxième concours avec l’Irlandais!

D’ailleurs, l’ancien cavalier de l’alezane n’est pas passé loin de la victoire, aujourd’hui à Hambourg! En effet, le lieutenant de Ludger Beerbaum a réalisé le barrage le plus rapide du Grand Prix aux rênes de Coby, mais une faute sur la cinquième difficulté de ce parcours raccourci l’a relégué au cinquième rang, juste derrière Nicolas Pizarro et Pia Contra. Ces derniers ont été les auteurs du dernier double zéro du jour. S’ils n’ont pas réussi à aligner deux parcours parfaits, il convient également de noter les excellentes performances de quelques cavaliers germaniques bien moins habitués à évoluer dans les plus hautes sphères du saut d’obstacles mondial que les concurrents qui sont finalement montés sur le podium. Ainsi, la double championne olympique par équipes de concours complet Sandra Auffarth a terminé septième, n’ayant fait tomber qu’une barre lors de son second passage avec Quirici H alors qu’elle disputait là le tout premier Grand Prix CSI 5* de sa carrière! Elle a devancé son compatriote Jens Baackmann, deux-cent-quatre-vingtième au classement mondial, alors que Stefan Engbers, onzième de cette classique allemande, ne pointe qu’au trois-cent-quatre-vingt-dix-huitième rang du Longines Rankings! 

Côté français, en ayant signé le plus lent des parcours initiaux à quatre points, Julien Anquetin n’a pu accrocher une meilleure place que la vingt et unième avec Z Ice Cube.

Résultats complets
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