“Nous n’avons pas l’habitude d’être confrontés à ce genre de barème”, Julien Épaillard

Voici la réaction de Julien Épaillard, lauréat du Grand Prix 4* de Bourg-en-Bresse avec Donatello d’Auge, dans lequel vingt-cinq (!) couples sont repartis en seconde manche. 



Félicitations pour cette victoire au terme d’un Grand Prix inhabituel, puisque tous les couples ayant quitté la piste avec quatre points en première manche ont été repêchés pour la seconde, ce qui a mené à vingt-cinq le nombre partants dans le second acte ! 

Nous n’avons pas l’habitude d’être confrontés à ce genre de barème. Je ne suis pas sûr que cela ait été une volonté de la part de l’organisation (il s’agit en effet d’une erreur de programme, ndlr). Des erreurs peuvent arriver lorsque l’on organise un concours, il y a tellement de choses auxquelles penser. Il y a certainement eu une petite faute de frappe ! Malgré tout, nous avons vécu un beau Grand Prix, au terme duquel les trois premiers ont tous signé un double sans-faute. Cela a permis au public de voir de nombreux cavaliers dans le deuxième acte et le spectacle a été là. Malheureusement, certains ont pris le départ de la seconde manche pour rien. C’est le jeu, je pense que l’erreur ne sera pas renouvelée l’année prochaine ! Lors de la deuxième manche, nous pouvions tout perdre. C’est pour cela que j’ai pris le risque d’être un tout petit peu moins rapide en abordant le dernier oxer, car je savais que certains couple ayant commis une faute étaient allés très vite. En passant la ligne d’arrivée, je me suis toutefois rendu compte que même avec quatre points j’aurais été le plus rapide. Nous n’avons pas l’habitude de courir de telles épreuves. Tactiquement, j’aurais peut-être choisi d’enlever une foulée avant le dernier obstacle dans un barrage classique.
Plusieurs cavaliers ayant signé un sans-faute en première manche ont tout perdu dans la seconde. C’est ainsi ! Il est vraiment très difficile d’organiser un concours et je dois dire que tout le reste était formidable, nous avons passé une excellente semaine. Les terrains sont vraiment bons, toutes les conditions ont été réunies pour que tout se passe bien. Nous avons assisté à une grande fête équestre !

Donatello d’Auge signe ici un retour gagnant après sa dix-huitième place dans sa première finale de la Coupe du monde Longines, début avril à Omaha. Qu’avez-vous pensé de son comportement ? 

Après la finale de la Coupe du monde, qui ne s’est pas très bien passée, j’ai laissé une bonne pause à Donatello. Je le sentais un peu fatigué. Il a repris à Deauville, où il a sauté une épreuve à 1,30m, une à 1,35m et le Grand Prix, où je n’ai pas couru le barrage. Après deux semaines sans concours, il a repris vendredi sur une épreuve un peu plus sérieuse. Il a signé un parcours à quatre points mais je ne lui ai pas du tout mis la pression, j’avais décidé que je ferai l’impasse sur le barrage même si j’avais signé un sans-faute. Je visais le Grand Prix, même si je savais qu’il n’était pas à cent pour cent en condition. Malgré tout, compte tenu de son expérience, il arrive tout de même à remporter un tel Grand Prix. J’ai hésité longuement à le faire sauter sur l’herbe cette année mais j’ai finalement décidé de ne pas le faire. Dubaï du Cèdre courra sur l’herbe avec Dubaï de Soie. Donatello va plutôt être orienté vers des concours très intéressants et bien dotés, dont celui de Monaco notamment. Cela sera un objectif, puis j’aimerais l’emmener à la finale des Coupes des nations de Barcelone. Par la suite, j’aimerais lui faire courir à nouveau le circuit indoor avec ensuite en ligne de mire les Jeux olympiques de Paris l’année prochaine. 

Pour Dubaï du Cèdre, envisagez-vous de l’orienter vers l’objectif des championnats d’Europe de Milan, fin août ? 

Nous allons commencer par le début (rires) ! Elle courra à Rome la semaine prochaine, puis La Baule en juin. Nous y verrons ensuite un peu plus clair et verrons si cela est envisageable ou non. Elle progresse en ce moment, même si nous ne sommes pas suffisamment réguliers à mon goût. Je suis pour l’heure sur la liste longue, j’aimerais pouvoir intégrer la short-list. En tout cas je travaille pour que cela arrive !

Vos chevaux étant déferrés, comment allez-vous adapter leur ferrure en vue des compétitions sur herbe ? 

Je travaille avec Delysis, une boîte bordelaise qui commercialise des fers en plastique. Ceux-ci sont scannés sur le pied et les fers sont faits sur mesure grâce à une imprimante 3D. Cela permet d’avoir un fer très léger, fin et flexible. Cela me plaît beaucoup. Nous avions déjà utilisé ce système à Dinard l’an dernier et cela avait bien fonctionné, tout comme à Madrid. Nous allons continuer ainsi.

Le compte-rendu de l’épreuve



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