La folle soirée de Wiesbaden couronne Isabell Werth et sourit aux Français

Depuis le début de ce week-end de Pentecôte, le CHI Longines de Wiesbaden attire chaque jour un public très nombreux. Surtout, c’est la foule de spectateurs réunie depuis vendredi autour du rectangle de dressage monté devant le château baroque de Biebrich ainsi qu’aux abords du paddock, où les gens n’hésitent pas à s’installer pour pique-niquer, qui impressionne. L’Allemagne n’est décidément pas le pays du dressage par excellence pour rien….et hier soir, l’ambiance lors du Grand Prix Libre de ce concours traditionnel n’a pas déçu. “Magique”, “chaleureuse”, “unique”, sont des adjectifs qui ont fusé pour la décrire et qui la caractérisent parfaitement. D’ailleurs, plusieurs sont les cavaliers à avoir souligné dès samedi qu’une émotion forte les envahissait au moment de monter la côte séparant la piste de détente de l’arène de compétition. Une impression sans doute encore décuplée en nocturne et devant un public plus qu’emballé par le spectacle qui lui a été proposé.

C’est donc une folle soirée, unique en son genre mais rappelant sous certains airs celle du samedi soir à Aix-la-Chapelle, le château en plus et quelques milliers de spectateurs en moins, que le public présent hier à Wiesbaden a vécu. Elle s’est, qui plus est, terminée en beauté avec la huitième victoire dans cette Libre d’Isabell Werth, qui s'élançait en dernière position et a également remporté treize fois le Spécial de ce CDI 4*! Associée à Emilio, qui n’avait jamais concouru dans la capitale du Land de Hesse à dix-sept ans, la cavalière la plus titrée de tous les temps a présenté sa désormais traditionnelle reprise sur des airs de Puccini et Verdi. Déclenchant des applaudissements en cadence du public dès son entrée sur le rectangle, le couple a notamment présenté de superbes pirouettes au piaffer, mais a en revanche commis plusieurs fautes dans les changements de pied au temps et une dans ceux aux deux temps, si bien que son score final n’a été “que” de 81,180%. On notera, par ailleurs, que les moyennes sont allées de 78,100% pour Christoph Umbach, placé en B et seul juge à ne pas avoir attribué la victoire à Isabell Werth dans son classement personnel, à 84,100% pour Katrina Wüst, qui présidait le jury.

Evelyn Eger de nouveau au rendez-vous

La jeune Evelyn Eger, vingt-cinq ans, avait terminé troisième du Grand Prix qualificatif pour cette Libre avec le très expérimenté Westminster, dix-huit ans. Hier, elle a gagné un rang, pour le plus grand plaisir du public de Wiesbaden, dont elle est originaire. Malgré une faute dans les changements de pied aux deux temps, la cavalière des écuries Kasselmann a établi son nouveau record personnel à cette occasion, atteignant les 79,150%. Elle a ainsi devancé la double championne olympique par équipes Dorothee Schneider. Émue aux larmes un peu plus tôt dans la journée après le retour victorieux de Showtime dans le Grand Prix qualificatif pour le Spécial, la cavalière a dû composer avec une Sisters Act MT franchement tendue en début de reprise libre, qui est notamment partie au galop dans une transition entre le passage et le piaffer. Elles aussi fautives dans les changements de pied au temps et aux deux temps, qu’elles ont cependant exécutés correctement sur leur ligne joker par la suite, les deux partenaires sont sorties de pistes avec un score de 77,650% pour devancer de 0,305% seulement…. Arnaud Serre!

“La France découvre Wiesbaden”

C’est la formule qu’a choisie Dirk Alexander Lude, commentateur de ce Grand Prix Libre qui recueillait les impressions de chaque cavalier à la fin de sa prestation, pour mettre en avant la venue de quatre dresseurs tricolores, mais aussi de cinq cavaliers de jumping ou encore de deux complétistes et d’un voltigeur représentant la France à Wiesbaden ce week-end. Pour autant, le thème de la soirée d’hier a bien plutôt semblé être “Wiesbaden confirme son amour pour les cavaliers français et leur réussit bien”. En 2012, déjà, Jessica Michel-Botton avait remporté le Spécial de ce traditionnel concours aux rênes de sa fidèle Riwera de Hus. Ce dimanche, ce sont deux cavaliers tricolores qui ont performé sur le rectangle du château baroque aux couleurs rouge et blanche. 

Quatrième à s’élancer, le Commandant Guillaume Lundy a atteint le deuxième meilleur score de sa carrière internationale avec un Tempo*IFCE en pleine forme. Accompagnés par une musique aux accents épiques, tous deux ont, en effet, été évalués à 73,030%, et ont eu droit à une véritable ovation du public lors du tour d'honneur. “Mon cheval était encore plus disponible que lors du Grand Prix et s’est réellement prêté au jeu, s’est réjoui l’écuyer du Cadre Noir. J’ai ressenti beaucoup d’émotion en prenant part à cette Libre car elle a lieu dans une atmosphère très  particulière, face à ce château et ce public qui aime profondément le dressage. C’est vraiment plaisant et j’ai hâte de continuer à vivre de tels concours en compagnie de Tempo!” Un peu plus tard dans la soirée, c’est Arnaud Serre qui a frappé très fort! En compagnie de James Bond de Massa, qui disputait ce week-end le deuxième concours international de sa carrière sur le Grand Tour et sa toute première Libre à neuf ans seulement, l’Arlésien a marqué les esprits en atteignant les 77,305%, battant ainsi largement son record personnel établi à 74,450% avec Alquazar de Massa lors du CDI 3* de Compiègne l’an passé. Son jeune fils de Bravour B a obtenu ses meilleurs notes techniques pour sa double pirouette au galop à droite et a également montré des très bonnes choses dans le piaffer. “Mon cheval a semblé saisi par l’ambiance, mais je suis absolument satisfait de son comportement”, a résumé Arnaud Serre après sa prestation.

Résultats complets
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