“Participer à des championnats est toujours un objectif, c’est à moi de faire mes preuves”, Olivier Perreau

Membre de l’équipe de France dans la Coupe des nations du CSIO 5* de Saint-Gall le week-end dernier et à nouveau sélectionné pour le CSIO 5* de La Baule avec GL events Dorai d’Aiguilly, le Tricolore Olivier Perreau amorce un tournant décisif dans sa saison. Pour autant, le Ligérien garde un œil sur l’avenir grâce à son élevage à l’affixe d’Aiguilly. Il présente son calendrier chargé et ses jeunes recrues prometteuses.



Vous rentrez du CSIO 5* de Saint-Gall, où GL Events Dorai d’Aiguilly a pris part à sa première Coupe des nations de CSIO 5*, conclue avec une seule faute en première manche. Quel est votre bilan ?

Je suis très content de Dorai. Elle a très bien sauté les deux parcours, malgré une faute au premier tour sur l’avant dernier obstacle, un double qui était un petit peu le joker de l’épreuve. Nous nous sommes ensuite très bien rectifiée au second tour, lors duquel elle a signé un très beau parcours sans faute. Les Coupes de nations sont des épreuves très intéressantes, que j’aime beaucoup, et j’étais très content de pouvoir prendre part à ce rendez-vous, tout comme au concours global, qui est un super évènement. 

Vous avez aussi présenté Calypso des Joanins, GL Events Dolce Deceuninck, Gamechanger Aiguilly et Flore des Cabanes. Quel bilan tirez-vous de votre week-end ?

De manière générale, c’était un bon week-end. Calypso, un cheval de neuf ans qui est arrivé sous ma selle cette année, a signé un sans-faute dans le petit Grand Prix samedi. Gamechanger et Flore, agés de sept et huit ans, ont pris beaucoup d’expérience. C’était un très bon concours et l’équipe de la Coupe des nations était sympa. Nous avons un peu loupé notre première manche, mais tout le monde est bien remonté dans la deuxième, c’était une très bonne expérience. 

Olivier Perreau et Calypso des Joanins au CSIO 5* de Saint Gall

Olivier Perreau et Calypso des Joanins au CSIO 5* de Saint Gall

© Sportfot



Votre sélection avec GL events Dorai d’Aiguilly pour la Coupe des nations du CSIO 5* de La Baule a été officialisée le week-end passé, comment avez-vous réagi ?

J’étais content, c’est une super nouvelle. Dorai arrive à un certain niveau de maturité et elle est dans la pente montante de sa carrière. Elle est vraiment en train d’acquérir de l’expérience sur des épreuves de ce niveau. 

Vous allez participer au CSIO 5* de La Baule pour la première fois, prendre le départ de ce concours était-il un objectif pour vous ?

C’est un concours emblématique. Actuellement, avec Dorai, je pense avoir une jument sérieuse pour me lancer sur des épreuves de haut niveau. Cette année, j’ai envie de participer aux plus beaux concours et de performer au maximum.  

Quel programme avez-vous élaboré pour ce rendez-vous ?

Je n’aurai malheureusement pas de cheval pour courir le Derby, ce qui m’aurait bien plu. J’y concours avec Dorai, mais également Venizia, qui prendra le départ de deux épreuves. Il y a aussi O.Zizeo DB, une jument de neuf ans que je monte depuis un peu plus de deux mois. Elle est très compétitive et a signé deux beaux classement dans des épreuves à 1,50m au CSI 5* Windsor. Au sujet de Dorai et de la Coupe des nations, nous attendons que les noms des quatre cavaliers qui représenteront la France dans la Coupe soient annoncés. Le but est d’être bon tout le weekend, Venizia et Dorai sont en super forme et O.Zizeo aura une occasion supplémentaire de prendre de l’expérience, cela me permettra également d’apprendre à mieux la connaitre. 



Quels sont vos objectifs cette saison avec chaque cheval ?

Tout d’abord, il y a Dorai, ma jument de tête, avec qui j’avance petit à petit et espère aller le plus loin possible. Bien évidemment, il y a également Venizia qui a déjà amplement fait ses preuves et remporté de nombreuses épreuves. Elle prend tout doucement de l’âge et j’essaie donc de la ménager pour pouvoir encore participer à de belles épreuves avec elle, car elle reste très compétitive. Je peux aussi compter sur Dolce, qui se consacre principalement aux épreuves de vitesse, ainsi qu’un piquet de chevaux de sept, huit et neuf ans, que nous commençons à amener sur des beaux concours afin qu’ils prennent de l’expérience et arrivent tout doucement à haut niveau. Il est aussi important de garder en tête que nous sommes une écurie de commerce, il faut donc également vendre des chevaux, ce que nous continuons de faire. Le but est d’arriver à construire un piquet de chevaux qui nous permet de rester à haut niveau, tout en continuant le développement de l’écurie. 



“Venizia est une jument très importante pour moi”

GL Events Dorai d’Aiguilly prend dont le relai de GL Events Venizia d’Aiguilly, jusqu’alors votre jument de tête ?

Venizia est là pour aider Dorai et va l’épauler lors des gros concours à venir. Nous jonglons comme cela et avançons en fonction des concours. Nous mettons les chevaux dans des épreuves adaptés à leur niveau et faisons en sorte qu’ils arrivent toujours frais au concours afin de pouvoir être compétitifs. Venizia m’a offert beaucoup de très belles victoires, dont ma première en Grand Prix 5* (à Valence, en août 2021, ndlr) et mes premiers sans-faute en Coupe du monde (à Rabat, El Jadida, et Lyon, ndlr). C’est une jument très importante pour moi et, lorsqu’elle en aura fini avec le sport, elle restera à la maison et sera destinée à l’élevage. Nous avons toujours refusé de nous en séparer et n’avons jamais regretté ce choix parce qu’elle a apporté beaucoup de belles choses, des expériences et énormément de bonheur. Elle finira ses jours aux écuries et à l’élevage à nos côtes. Venizia m’a bien lancé et j’espère progresser et aller encore plus loin avec Dorai. Dans tous les cas, ce sont deux juments de l’élevage avec lesquelles je me fais grandement plaisir à haut niveau, je vis un rêve. 

Comme GL Events Venizia d’Aiguilly, GL Events Dorai d’Aiguilly est issue de votre élevage. Quelle est son histoire ?  

Dorai est une fille de Kannan, dont la mère, Bijou Orai, est par Toulon. À l’époque, Bijou était aux écuries et j’avais fait un transfert d’embryons après avoir imaginé le croissement, qui a donné Dorai. À l’époque, Kannan était bien à la mode et je pensais qu’il serait un excellent complément avec Bijou. Maintenant, Dorai est là et nous espérons aller le plus loin possible ensemble. L’important quand on élève, c’est de rêver, si on ne rêve plus, on élève plus.

Il y a également des frères et sœurs de Dorai qui arrivent progressivement, dont le prometteur Game Changer, qui, je pense, sera aussi un cheval destiné à courir de belles épreuves. C’est un étalon de sept ans, qui a signé deux très beaux parcours sans faute à Saint-Gall. Il est en apprentissage et j’espère pouvoir l’amener à haut niveau pour préparer la relève. Je pense également que les frères et sœurs de Dorai peuvent devenir une lignée très prometteuse. Grâce à tous les jeunes chevaux de l’élevage, j’espère pouvoir me maintenir dans de beaux concours et à haut niveau. 

Olivier Perreau et GL events Venizia d'Aiguilly ont notamment remporté Le Saut Hermès en 2019

Olivier Perreau et GL events Venizia d'Aiguilly ont notamment remporté Le Saut Hermès en 2019

© Scoopdyga



Visez-vous une participation aux championnats d’Europe de Milan ou, à plus long terme, une sélection pour les jeux de Paris 2024 ?

Tout cavalier pense à ces échéances et en rêve. Je suis conscient du stade où je suis aujourd’hui, mais je connais aussi le nombre d’excellents cavaliers et chevaux qu’il y a en France. Participer à des championnats est toujours un objectif, c’est à moi de faire mes preuves. Nous verrons si je suis assez bon et si les résultats sont au rendez-vous, il n’y a que les résultats qui comptent. Pour l’instant, je vais avoir accès à de beaux concours et il n’y a plus qu’à performer. Pour la suite, on verra. Bien sûr, l’échéance des championnats d’Europe est proche mais il reste pas mal de concours entre temps. Seuls les meilleurs couples seront sélectionnés, c’est à Dorai et moi de prouver que nous en faisons partie. 

Pour préparer ces grandes échéances, suivez-vous un programme particulier avec Henk Nooren, sélectionneur et entraineur de l’équipe de France ?

Bien sûr, on nous a demandé de sauter sur l’herbe en début d’année, ce que j’ai fait au Sunshine Tour, afin d’habituer les chevaux au terrain. Ensuite, tout le monde était présent à Fontainebleau. Il y a également beaucoup de concours au calendrier ces prochaines semaines, c’est l’occasion pour les sélectionneurs de faire tourner les couples et de donner la chance à plusieurs duos. Ils ajusteront leurs listes de semaine en semaine en fonction des résultats. Je ne travaille rien de particulier, je me concentre sur l’amélioration des détails techniques. Dorai est une grande jument, a qui nous avons laissé beaucoup de temps, il fallait que son physique se construise à son rythme, elle avait besoin de finir sa croissance. Elle arrive bientôt à maturité et nous travaillons sur les petites choses à améliorer, il y en a toujours. Elle reste assez facile à monter et s’adapte facilement, comme elle l’a prouvé à Lyon ou à Bordeaux, où elle a signé un sans-faute dans la Coupe du monde. Elle est à l’aise à l’intérieur comme à l’extérieur, sur des pistes en sable comme sur des grands pistes en herbe et reste une jument assez facile. 

Comment évolue votre partenariat avec GL Events ? 

Je connais Sylvie Robert depuis un bon moment et c’est un véritable plus d’avoir les équipes de GL Events à mes côtés. Ce partenariat a commencé en 2019, lorsque que Venizia et moi commencions à performer à haut niveau, et depuis, Sylvie m’encourage beaucoup et m’a aidé à avoir une place dans pas mal de concours. Je me sens très soutenu et bien aidé par les équipes de GL Events, nous nous entendons très bien et je les remercie de leur soutien.



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