Camille Judet-Chéret continue à progresser, Jean Morel juge qu’elle doit encore faire ses preuves

“Nous n’avons pas que quatre couples français capables de réaliser de bonnes choses à ce niveau”

“Nous avons vraiment profité des cinq semaines qui se sont écoulées entre notre dernière sortie en compétition à Compiègne et le CDI 3* de Geesteren pour mettre l’accent sur le travail des bases comme la qualité des allures, la rectitude et le rassembler”, expose Camille Judet-Chéret, qui a dépassé par deux fois la note de 71% à Geesteren avec Herelja Higgins. “J’ai l’impression que le fait de nous concentrer sur ces aspects et de prendre du recul sur les exercices a vraiment payé. Mon cheval a incroyablement mûri durant cette période. Ce que nous avons présenté en piste à Geesteren était beaucoup plus solide et contrôlé qu’auparavant, alors que nous n’avons pas concouru dans des conditions idéales le premier jour. Il y a eu un problème informatique alors que j’étais déjà autour de la piste, donc j’ai dû attendre environ cinq minutes avant de commencer ma reprise. Or, il faisait très chaud et on ne peut pas continuer à trotter et galoper dans ces conditions avec un cheval qui a déjà effectué sa détente. En revanche, il faut conserver sa concentration, ce qui représente un défi, et je suis ravie de la façon dont nous l’avons relevé. Aujourd’hui, dans le Spécial, j’ai trouvé Higgins encore meilleur et plus disponible que dans le Grand Prix. Il est désormais plus posé, plus serein et plus constant dans le piaffer et le passage, qui sont ses points forts, dans lesquels il obtient régulièrement des 8. En parallèle, et c’est le plus important pour moi, il a vraiment progressé là où il obtenait des notes un peu inférieures auparavant, comme dans les appuyers ou les allongements au trot. Les changements de pied et les pirouettes sont également meilleurs, donc j’ai vraiment l’impression que le fonctionnement et l’attitude de Higgins s’améliorent de manière générale. Il a encore une vraie marge de progression et devrait donc pouvoir obtenir des résultats encore meilleurs lorsqu’il sera plus fort physiquement, mais nous sommes vraiment sur une bonne voie et il cherche toujours à donner la bonne réponse, quoi qu’on attende de lui.

Concernant la suite de notre programme, nous ne sommes vraisemblablement sélectionnés ni pour la Coupe des nations de Rotterdam (où la France alignera Alexandre Ayache, Morgan Barbançon Mestre, Pauline Basquin et Corentin Pottier avec Holmevangs Jolene, Habana Libre A, Sertorius de Rima*IFCE et Gotilas du Feuillard, ndlr) ni pour celle d’Aix-la-Chapelle. Je ne remets pas en cause les couples sélectionnés. Je suis la première à soutenir les paires qui sont régulièrement choisies. Pour autant, je trouve un peu dommage que l’équipe ne s’ouvre pas à davantage de couples, et surtout que mon cheval et moi n'ayons pas davantage accès aux concours de niveaux 4* et 5*, qui favorisent l’intégration de le Goupe 1 selon les conditions fixées par la Fédération française d’équitation (où trois résultats supérieurs à 70% en Grand Prix sont requis pour rentrer dans le Groupe, contre trois performances à plus de 72% pour les couples évoluant en CDI 3*, ndlr). Higgins et moi avons obtenu 70,869% au CDI 4* de Lierre et nous sommes classés deuxièmes du Spécial au CDI 4* du Mans (avec 69,255%, ndlr). Nous ne sommes peut-être pas le seul couple concerné. Pour autant, nous ne nous décourageons pas, et nous allons continuer à tout faire pour progresser sereinement sur tous les aspects.”

“Nous n’arriverons à performer aux JO qu’avec un collectif soudé”, Jean Morel

Joint par téléphone, le sélectionneur des Bleus Jean Morel a expliqué “prendre note des performances de incille.”“Elle progresse, ce qu’elle fait est très bien et nous en sommes très contents”, a-t-il poursuivi. “En obtenant 71% dans le Grand Prix de Geesteren, ce qui la place au même niveau que les autres cavaliers (tels que Morgan Barbançon Mestre, Pauline Basquin et Corentin Pottier, qui ont tous dépassé ce score cette saison, contrairement à Alexandre Ayache et Holmevangs Jolene, dont la meilleure performance dans la Grand Prix international a été évaluée 70,609%, ndlr), sauf qu’eux obtiennent ces scores dans des CDI 4* ou 5*, tandis qu’elle évoluait en 3* aux Pays-Bas. Il ne faut pas minimiser sa performance, d’autant que lorsque l’on regarde son Spécial, on voit qu’un juge lui a donné 75%, et peut-être qu’elle confirmera aussi en 4*, ce pourquoi nous allons essayer de l’envoyer sur de beaux concours. En ce qui concerne la liste longue pour Paris 2024 (composée pour l’heure des duos également choisis pour le CDIO 4* de Rotterdam, ndlr), elle n’est, bien sûr, pas définitive, et nous avons aujourd’hui plusieurs couples qui pourraient être susceptibles d’y rentrer, dont celui formé par Camille et Higgins, mais aussi Arnaud (Serre, ndlr) et James Bond de Massa ainsi que Stéphanie Brieussel, qui va bientôt ressortir Devonport (noté à 70,935% lors du Grand Prix du CDI-W de Lyon fin octobre, qui reste pour l’heure sa dernière sortie en compétition, ndlr), et d’autres cavaliers encore. Je ne veux, en tout cas, pas inscrire un cheval sur cette liste pour l’en effacer trois mois après. Les critères pour y rentrer sont plus ou moins les mêmes que pour intégrer le Groupe 1, mais pour faire partie de cette liste, nous prenons aussi en compte la manière dont les cavaliers se comportent en équipe. Aujourd’hui, nous avons un groupe homogène et je suis convaincu que nous n’arriverons à performer aux JO qu’avec un collectif soudé, donc je ne veux pas faire rentrer d’individualité au sein de l’équipe, d’autant que personne n’obtient des moyennes vraiment supérieures à celles des autres à l’heure actuelle.”