Shane Breen plante un Trèfle sur la pelouse du stade François-André

Shane Breen a remporté le Derby de la région des Pays-de-la-Loire cet après-midi à La Baule, où le CSIO 5* bat son plein jusqu’à demain. Associé à Scarteen, l’Irlandais s’est imposé devant Julien Gonin, deuxième sur Caprice de Guinfard, et le Franco-Suisse Romain Duguet, troisième avec Bel Canto de Boguin. D’ici l’an prochain, les organisateurs promettent de travailler pour avoir plus de onze couples au départ.



Onze couples… Jamais on n’avait compté si peu de partants dans le Derby de l’Officiel de France. Ils n’étaient déjà que treize en 2021 et quatorze en 2016 et 2022, mais onze, c’est vraiment trop peu. “C’est une vraie déception pour nous”, a admis Pierre de Brissac, le très volontaire et clairvoyant président de la Société des concours hippiques de La Baule. Il semble communément admis que le nombre idéal s’établit entre quinze et vingt partants, ce qui garantit une durée d’environ quatre-vingt-dix minutes. Épreuve historique du Jumping international de La Baule, épreuve reine à une époque que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, ce Derby, soutenu de longue date par la région des Pays-de-la-Loire, est aujourd’hui encore considéré comme le deuxième temps fort du CSIO 5*, entre la Coupe des nations Barrière du vendredi et le Grand Prix Rolex du dimanche. Et il a vocation à le rester. Les organisateurs comme le public de ce magnifique événement équestre en sont convaincus.

Cependant, il n’y a pas de sport sans athlètes, et donc pas de saut d’obstacles sans cavaliers et chevaux. Cet après-midi, onze couples se sont donc mesurés au parcours de Frédéric Cottier. Un parcours à 1,45m long d’un kilomètre et comprenant vingt-six efforts. C’est un peu moins de deux Grands Prix CSI 2*, pour le résumer ainsi. Et c’est moins exigeant, bien moins exigeant même, qu’il y a dix ou quinze ans, les obstacles naturels ayant été rabotés avec le temps et le niveau du terrain, désormais d’une qualité exceptionnelle, s’étant élevé d’environ vingt centimètres. Certes, ce Derby est financièrement moins bien doté qu’autrefois. Après avoir atteint 61.500 euros en 2015, l’enveloppe s’est stabilisée à 40.000 euros depuis 2016, ce qui est peu pour une épreuve majeure dans un tel concours, comparé au Grand Prix, où il y aura 500.000 euros à se partager demain. Cependant, ce n’est pas le seul facteur expliquant la relative désaffection des cavaliers pour cette épreuve si spectaculaire et populaire. “Cette année, nous avons accueilli dix équipes dans la Coupe des nations, ce qui fait dix cavaliers d’équipes en plus, et donc dix individuels en moins. Généralement, environ la moitié des individuels sélectionnés ou invités à La Baule monte ce Derby”, a argué Frédéric Cottier, directeur sportif du Jumping.

Ce n’est évidemment pas la première fois que le sujet revient sur le tapis, et peut-être pas la dernière, mais Pierre de Brissac entend bien le traiter pour revenir dès l’an prochain à un plus grand nombre de candidats au départ. “Il y a des moyens d’y parvenir. Nous allons les évaluer. Je ne peux pas encore en dire plus, mais nous allons vite nous mettre au travail.” On croise les doigts, avec le public, et on ne peut que saluer cet engagement à rester fidèle à l’histoire des sports équestres et à celle de ce concours à nul autre pareil. Coup de chapeau aussi aux cavaliers qui ont tenté leur chance dans ce Derby cet après-midi.

Depuis 2009, le nombre de partants oscille presque du simple au double d’une année à l’autre.

Depuis 2009, le nombre de partants oscille presque du simple au double d’une année à l’autre.

© GRANDPRIX



Julien Gonin lance idéalement l’épreuve

Julien Gonin, premier à s’élancer sur la pelouse du stade François-André, a signé un très probant sans-faute avec Caprice de Guinfard, un hongre de onze ans par Mylord Carthago et une mère par Socrate de Chivré qui a déjà exprimé son talent jusqu’à 1,60m, finissant notamment treizième du Grand Prix de la ville de Bordeaux en février dernier. La messe était-elle déjà dite? Non, et heureusement pour le spectacle. Quatrième à s’élancer sur Scarteen (Cardento x Chellano), un hongre de dix ans inscrit au micro-stud-book irlandais BE/SIES (Breeders Elite Studbook for Irish & European Sporthorses Limited), Shane Breen a fait ce qu’il fallait pour prendre la tête sans toutefois multiplier les risques. Vainqueur l’an passé du prestigieux et corsé Derby de Hickstead, où il est installé, l’Irlandais s’est surtout comporté en grand spécialiste de ces épreuves de demi-fond.

Les autres concurrents n’ont pas démérité. Le Luxembourgeois Victor Bettendorf et Edipson du Chêne, neuf ans, ont peut-être payé leur inexpérience, se classant cinquièmes avec trois fautes. Nicolas Delmotte a concédé deux fautes sur Denerys du Montceau, deuxième l’an passé et quatrième aujourd’hui. Quant au Franco-Suisse Romain Duguet, dernier à tenter sa chance, il y a cru jusqu’au bout… et le léger recul de Bel Canto de Boguin à l’abord du lac, avant-dernière difficulté du parcours, s’intercalant à une belle troisième place. Shane Breen a donc planté un Trèfle irlandais à La Baule. Un trèfle que l’on espère à quatre feuilles pour l’avenir du Derby.

Les résultats

Toutes les épreuves du Jumping international de La Baule sont retransmises en direct sur GRANDPRIX.tv

Revivez le parcours des vainqueurs de l’épreuve (sous la photo)

Julien Gonin, premier à s’élancer, a signé un sans-faute impeccable avec Caprice de Guinfard, finalement deuxième.

Julien Gonin, premier à s’élancer, a signé un sans-faute impeccable avec Caprice de Guinfard, finalement deuxième.

© Dirk Caremans/Hippofoto




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