Castelsagrat se prépare à accueillir les championnats du monde d’endurance Jeunes

Qui aurait pu imaginer qu’un joli village Tarn-et-Garonnais de cinq cent soixante-dix âmes puisse être l’épicentre de l’endurance mondiale pendant un jour ? Certainement pas les trois fondateurs de l’association organisatrice des championnats du monde Jeunes, Anne Donzelli, Jean-Jacques Donzelli et Franck Verbrugge ! Depuis seize ans, Castelsagrat bâtit sa réputation de course bien organisée, technique et très conviviale, où flotte une énergie particulière. Anne Donzelli et Francine Fillatre, la mairesse de la commune, évoquent l’événement mondial réservé aux Jeunes, qui se tiendra le 2 septembre.



Pourquoi avez-vous candidaté pour organiser les championnats du monde Jeunes le 2 septembre à Castelsagrat ?

Anne Donzelli : En fait, nous n’y avions pas du tout pensé, même si avec Jean-Jacques (Donzelli, ndlr), nous avions évoqué l’idée d’un championnat d’Europe. C’est la fédération qui nous a sollicités. Manuel Bandeira de Mello (ancien directeur de l’endurance à la Fédération équestre internationale (FEI), ndlr) souhaitait une course technique aux parcours variés. Nous avons donc candidaté pour ces championnats du monde sans vraiment penser que nous serions choisis, nous n’étions pas sûrs de nous.

À l’annonce de la bonne nouvelle, qu’avez-vous ressenti?

AD : Une grande reconnaissance ! Face à nous, il y avait sept pays avec beaucoup plus d’expérience et de moyens. Immédiatement, je me suis mise en quête d’hébergements, car à Castelsagrat, il n’y a pas d’hôtel. Il fallait donc en trouver un pas trop loin de la course à privatiser pour les juges et les officiels, étant donné que nous avons quatre-vingts personnes à loger. Compte-tenu du fait que la course traverse six communes, il a ensuite fallu monter le dossier avec les autorisations, les accords etc… 

Des modifications techniques sont-elles apportées au site, au tracé de la course?

AD : À la suite du test-event en 2022, la FEI nous a demandé certains aménagements : agrandir la zone de test d’hyposensibilité, bétonner la zone de pesage, changer le départ, les zones d’assistance sur la course… Chaque année, nous faisons des améliorations et achetons du matériel. Nous avons aussi modifié la sortie du vet gate (l’aire réservée aux contrôles vétérinaires, ndlr) car les chevaux croisaient ceux qui y entraient. Pour le championnat, le site sera aménagé différemment pour que tout soit plus accessible. Il y aura aussi plus de commissaire, même si nous en avons déjà plus que demandé. La FEI est exigeante mais compréhensive: il faut obligatoirement quatre écrans géants pour un championnat, mais à Castelsagrat, ça ne sert à rien. Il y aura donc un écran géant, et trois très grands. Il en va de même pour les engagements définitifs, qui se bouclent normalement quatre jours avant la course. Pour nous, ce n’est pas possible car il faut monter tous les boxs. La clôture se fera donc à huit jours. Les échanges avec la FEI sont très fluides et constructifs. 

Un tel événement nécessite des hommes et des sponsors. Comment êtes-vous organisés?

AD : Nous sommes trois décideurs et douze personnes (toutes bénévoles, ndlr) travaillent à l’année sur la course pour préparer les dossards, le balisage etc… Il y a cent kilomètres de piste à broyer ; les agriculteurs nous prêtent certaines de leurs parcelles et nous aident. Pendant l’épreuve, une centaine de bénévoles – souvent locaux – participent. Pour les championnats, nous aurons des “bénévoles éclairés” qui sont des cavaliers d’endurance. Par exemple, le médecin pratique l’endurance. Tout sera encore plus cadré que d’habitude!

Côté sponsors, les institutionnels tels que le CRE Occitanie, la région Occitanie, le département du Tarn-et-Garonne, ainsi que la commune de Castelsagrat nous suivent, tout comme des partenaires locaux. Il y a une réelle implication locale!

Comment comptez-vous faire de ce championnat une fête populaire?

AD : Nous échangeons beaucoup avec les organisateurs de Monpazier, dont nous sommes proches, et nous allons appliquer une de leurs idées. Un fascicule donnant les horaires d’arrivée probables sur le site sera remis au public, qui pourra ainsi voir les chevaux sans altérer la course. Il y aura un circuit et un parking, plus l’écran géant, car la course sera suivie par un drone et les chevaux auront des GPS. Il y aura des interviews en français, en espagnol, en anglais et sûrement en arabe. La cérémonie d’ouverture se fera sur la place du village, avec un grand écran, et celle de clôture sera aussi sur la place, suivie d’un dîner. Il y aura aussi des surprises! Ce que je peux dire, c’est que ce sera très identifié Sud-Ouest, très Castelsagrat! Le lundi, les juges déjà présents découvriront la région en bus. Nous comptons bien sûr sur les médias pour relayer cet événement unique dans la région. 

Outre les nations habituelles, quels drapeaux seront représentés?

AD : Nous attendons environ quatre-vingts participants pour vingt-cinq nations, dont l’Inde, l’Ouzbékistan, les États-Unis, ou encore la Malaisie, qui n’étaient jamais venus avant l’annonce de ce championnat. 



“Le 2 septembre, les projecteurs seront braqués sur Castelsagrat”, Francine Fillatre

Castelsagrat s’apprête à être temporairement la capitale de l’endurance. Que ressentez-vous en tant que maîresse?

Francine Fillatre : Je tiens tout d’abord à dire que les organisateurs sont exceptionnels et je ressens une grande fierté. Je croyais en la tenue de ce championnat car il se murmurait depuis quelques temps que Castelsagrat pourrait accueillir une échéance majeure ; la FEI les a sentis capables d’assumer un tel événement. 

Vous êtes vous-même très impliquée!

FF : C’est vrai ! Lorsque j’étais adjointe au maire, j’étais déjà bénévole sur cette course en 2014 car je distribuais les petits papiers du chronométrage. Désormais, je fais les sandwichs pour le traditionnel casse-croûte de Montjoi. Tout le monde est impliqué, jusqu’aux conseillers municipaux qui installent les tables pour le repas de clôture! Ce championnat du monde apportera beaucoup à Castelsagrat et aux alentours. Des centres équestres, des entraîneurs accueilleront les chevaux pour leur mois de quarantaine. Les retombées économiques seront conséquentes, car tous, du cafetier de Castelsagrat aux hôtels et gîtes environnants travailleront intensément. Le 2 septembre, les projecteurs seront braqués sur Castelsagrat!