Les championnats d’Europe du Pin arrivent au galop, et la préparation bat son plein

À moins de deux mois des championnats d’Europe de concours complet, qui se tiendront du 9 au 13 août, le Haras national du Pin, dans l’Orne, a ouvert ses portes pour dévoiler ses toutes nouvelles infrastructures. À cette occasion, Valérie Moulin, présidente de l’association Ustica, Guillaume Blanc, directeur du concours, Arnaud Rousseau, secrétaire général du Haras, et Pierre Le Goupil, chef de piste du cross, ont planté le décor de ce magnifique événement estival.



Le prestigieux Haras national du Pin accueillera les championnats d’Europe Seniors de concours complet organisés par Ustica, du 9 au 13 août dans l’Orne. Le nom de l’association rend honneur à l’une des meilleures juments de la famille Le Goupil, fondatrice du Grand Complet. Avec elle, Pierre Le Goupil, chef de piste de ce sommet continental, avait fait ses preuves en tant que cavalier il y a plusieurs décennies sur la piste du Haras. Aujourd’hui présidée par Valérie Moulin, Ustica, qui organise des compétitions nationales et internationales de longue date au Pin après s’être développée à Martinvast, s’est lancé son plus grand défi il y a quelques années: organiser des championnats d’Europe sur ce site normand emblématique, qui avait accueilli les Européens en 1969, à l’hippodrome de la Bergerie, puis les tests de dressage et de cross du complet des Jeux équestres mondiaux de 2014. “Comme nous étions un peu fous, nous nous sommes dit que nous devions aller plus loin. C’est pourquoi nous avons postulé en 2018 pour organiser les championnats d’Europe”, explique avec enthousiasme Guillaume Blanc, directeur du concours et membre de l’association depuis ses débuts. “Nous avons été bien accueillis par la Fédération équestre internationale (FEI) parce que ce site a toujours attiré beaucoup de cavaliers, ce qui montre qu’il y a un réel attachement. Le Pin a l’avantage d’être très accessible depuis l’Outre-manche. De fait, le Grand Complet est le concours français le plus simple d’accès pour les cavaliers installés au Royaume-Uni.”

En janvier 2022, des travaux ont débuté sur la partie haute du Haras afin de créer de nouvelles infrastructures de qualité permettant d’accueillir les quelques quatre-vingts couples qui viendront en découdre cet été. Ce projet d’envergure a été financé en très grande partie par le département de l’Orne et la région Normandie, sans oublier la participation du Fonds Éperon, pour un coût total de 24 millions d’euros. Ces nouvelles installations, bientôt terminées, comprennent un espace restauration et bar pour le public, des nouvelles écuries spacieuses et modernes, ainsi que quatre carrières et deux ronds de longe, et s’étendent sur une surface d’environ quinze hectares. “Nous avons travaillé avec les collectivités, ce qui n’a pas toujours été facile, mais nous sommes tombés sur un accord très positif”, confie Guillaume Blanc. “Ces Européens seront l’un des premiers concours où les chevaux seront accueillis dans d’aussi belles infrastructures, avec des boxes de 12 m2 et des écuries spacieuses et sécurisées. Ils pourront également bénéficier d’une équipe d’experts vétérinaires en permanence. L’objectif est de montrer qu’en complet, le cheval est un partenaire auquel on tient. Il suffit de regarder l’âge moyens des chevaux dans cette discipline à haut niveau pour comprendre à quel point les cavaliers et propriétaires sont attachés à leur longévité.”



Le Pin 2023 n’aura rien à voir avec Le Pin 2014

Soucieux de fédérer tous les acteurs du territoire, les organisateurs ont fait le choix de travailler en étroite collaboration avec le monde de l’élevage. “Nous sommes dans un Haras, donc l’élevage est aussi au cœur de notre activité, c’est pourquoi nous avons voulu travailler avec les associations d’éleveurs”, explique le directeur du concours. “Entre le complet et l’élevage français, il y a une véritable histoire d’amour. Il suffit de regarder les résultats des Jeux olympiques de Tokyo, où l’on dénombrait six chevaux français parmi les sept premiers, représentant cinq nations différentes.” Pour valoriser cette filière d’excellence, deux concours d’élevage seront organisés en parallèle du sommet continental, l’une destinée aux poulains et l’autre qui présentera les Espoirs du complet, âgés de trois ans.

Sur le plan sportif, cette compétition comportera un enjeu de taille. À un an des Jeux olympiques de Paris 2024, cinq équipes espéreront décrocher l’un des deux tickets mis en jeu. Pour les nations déjà qualifiées, dont la France, la compétition sera l’occasion de faire un point sur l’état de forme des chevaux et de se mesurer à un parcours de Pierre Le Goupil, qui orchestra également le cross olympique dessiné dans les jardins du château de Versailles. Habitué à construire ses obstacles lui-même, avec sa propre équipe, le Normand a cette fois choisi de s’entourer de la société Jump 1, dirigée par le Britannique Dominic Moore. “Le Haras du Pin est un site sur lequel les terrains sont délicats à préparer pour le cross”, partage le chef de piste. “Le seul est très argileux. Par le passé, ce terrain a parfois pu s’avérer difficile car trop dur ou trop mou. Nous en avions d’ailleurs vu les limites lors des Jeux équestres mondiaux de 2014, une année particulièrement pluvieuse. Depuis, des aménagements ont été effectués de façon à maîtriser l’hygrométrie des sols.”

Pour la journée du cross, le samedi 12 août, 20 ou 30.000 spectateurs sont attendus dans ce domaine parfois surnommé le Versailles du cheval. “En plus des passionnés, nous invitons les non-initiés et familles à venir découvrir le complet sur ce merveilleux site”, a déclaré Valérie Moulin, présidente d’Ustica. “Ce sera également l’occasion d’aller à la rencontre des producteurs locaux qui seront présents dans notre village Coup de cœur. Les mordus de complet vont pouvoir découvrir une compétition incroyable, à seulement un an des JO de Paris, avec un accès relativement facile et un tarif très abordable (16 euros pour la journée du cross tout comme celle de l’hippique, ndlr). C’est une occasion unique d’admirer quelques-uns des meilleurs cavaliers et chevaux du monde.”

Vis-à-vis de ceux qui garderaient, à juste titre, un souvenir amer du concours complet des Jeux équestres mondiaux de 2014, organisé par des équipes qui s’étaient malheureusement avérées incompétentes en termes d’accueil du public, Valérie Moulin se veut très rassurante. “En 2014, l’équipe en charge des JEM avait hélas péché par méconnaissance du site. Quand il pleut plusieurs jours de suite, celui-ci change d’aspect: certaines zones deviennent rapidement inaccessibles. À cette période-là, la météo avait été assez difficile. À notre échelle, nous œuvrons pour que cette image soit gommée et nous allons de l’avant tout en tenant compte des expériences passées.” Disons-le plus clairement: en termes de restauration ou comme de sanitaires, Le Pin 2023 n’aura rien à voir avec Le Pin 2014. La fête sera belle, et il ne faut la manquer sous aucun prétexte.

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