Koen Vereecke vient à bout d’un Grand Prix délicat à Sopot et s’offre sa plus belle victoire
Deux doubles sans-faute, quatre-vingt-dix-neuf centièmes d’écart et, au bout du compte, une première victoire en Grand Prix 5*. En début de soirée, à Sopot, le Belge Koen Vereecke a tiré le ticket d’or et s’est offert le Grand Prix du CSIO polonais aux rênes de Lector vd Bisschop. Promise à la Mannschaft, la coupe est finalement tombée dans l’escarcelle du Plat-Pays. Auteur, pour l’heure, d’une saison extérieure remarquable, Gerrit Nieberg n’est pas passé loin d’un nouveau succès. Mais avec son Blues d’Aveline, le talentueux Allemand s’est contenté du deuxième rang. Sans la moindre barre à terre mais piégé par le chronomètre, Mariano Ossa et Elton van het Exelhof ont complété le podium de cette épreuve délicate qui a révélé quelques surprises.
Seulement cinq sans-faute à l’issue de la première manche et, finalement, deux doubles zéro sur les quarante-neuf partants au départ. Un bref résumé du Grand Prix du CSIO 5* de Sopot qui s’est achevé en début de soirée. Si certains couples ont créé la surprise, les deux meilleurs font pourtant partie des têtes d’affiche de ce week-end polonais, en concurrence directe avec de nombreuses autres compétitions, dont le CSI 5* de Stockholm.
Dernier concurrent à s’élancer dans cette épreuve en deux manches lors de laquelle les douze meilleurs couples du premier acte ont pu s’élancer dans le second, Koen Vereecke a mis tout le monde d’accord. Avec son si bon Lector vd Bisschop, le Belge avait le champ libre vers la victoire, un seul double sans-faute seulement ayant été enregistré jusqu’alors. Sans pour autant partir à toute vitesse, il a intelligemment monté son étalon, coupant notamment très court pour aborder le vertical 4 en passant devant un autre obstacle. Une option qui a payé et qui lui a permis de passer les cellules du chronomètre en 49’’04, bien assez pour s’imposer! Et si ce couple s’était -entre autres- adjugé le Grand Prix 3* du CSIO de Knokke en 2022, c’est bien ce soir qu’il a obtenu son plus beau succès en CSI 5*. Décidemment, Sopot semble bien être une terre où les rêves se réalisent pour les cavaliers. Rappelons que, l’année dernière, le Danois Andreas Schou avait, lui aussi, décroché sa première victoire à ce niveau en remportant le Grand Prix polonais.
Cette fameuse option qui a permis au Belge de l’emporter, Gerrit Nieberg, lui, a fait le choix de ne pas la prendre. Vainqueur du Grand Prix 5* d’Hambourg il y a quelques semaines avec son Ben 431, c’est cette fois avec Blues d’Aveline, lauréat du Grand Prix de la Coupe du monde Longines de Leipzig en janvier, qu’il s’est illustré. Premier cavalier avec un score vierge à revenir en piste en seconde manche, le nouveau visage de cette brillante jeunesse allemande a démontré toute ses qualités. Conduisant son gris à la perfection, il a pris la tête des opérations avec le premier double zéro de l’épreuve et ses 50’’03. Malheureusement pour lui, il a finalement été délogé!
Neuvième à l’issue de la première manche avec deux points de temps au compteur, Mariano Ossa a certainement réalisé LA bonne opération du jour. Ne pouvant espérer devancer les pilotes avec un score vierge mais s’autorisant un léger retard pour rester devant ceux qui comptabiliseraient quatre points, l’Argentin a pris son temps. Avec Elton van het Exelhof, il a assuré une bonne place, sans mettre son hongre, propriété de son compatriote José Maria (Jr) Larocca, dans le rouge. À l’arrivée, un point de temps supplémentaire mais trois points au total. Et, grâce aux fautes commises par les cavaliers le devançant initialement au classement, il a pu remonter au troisième rang!
Une étonnante deuxième manche
Mais avant d’espérer courir la deuxième manche, les cavaliers ont dû se frotter au parcours initial imaginé par le chef de piste polonais Szymon Tarant. Et si le tour n’a pas semblé irréalisable, hormis un triple placé en numéro 4 qui a engendré quelques fautes, le principal ennemi a été le temps. Il faut dire que peu de couples sont parvenus à rentrer dans les 78’’ accordées, vingt et un seulement, soit moins de la moitié!
Premier à revenir en seconde manche, Emanuele Gaudiano a renversé l’oxer numéro 1 placé dans un virage dos à la porte avec le bien nommé Crack Balou. Cumulant huit points sur l’ensemble des deux manches, il a finalement pris la dixième place. Juste après, Rene Dittmer a signé le premier sans-faute de ce deuxième acte. Avec Corsica X, il a cependant préféré assurer, tout en tournant assez court, afin de maintenir son compteur a quatre points, terminant huitième. Avec seulement un point de temps au compteur, le Hongrois András Jun. Kövy aurait pu réaliser une très bonne opération. Malheureusement, une barre d’E-Up sur le vertical 7 l’a relégué au neuvième rang. On a compté onze points supplémentaires pour Massimo Grossato et Cash du Pratel, douzièmes, devancés par Wojciech Wojcianiec et Naccord Melloni, ayant également mis deux barres à terre.
La très grosse surprise de ce début de soirée a certainement été signée Martin Fuchs. Comme il a parfois pu le montrer dans le passé, son Commissar Pezi a refusé de s’élancer sur le numéro 1 qui, rappelons-le, était placé dos à la porte. Réussissant à relancer son bai brun, le Suisse a finalement été éliminé après avoir décidé de repasser ce même obstacle à l’issue de son parcours, synonyme de douzième place. Ses compatriotes Elian Baumann et Bryan Balsiger ont cependant accroché les quatre et cinquième places avec Little Lumpi E et le très prometteur Chelsea Z. Le premier cité, pénalisé d’une barre en première manche, a rendu copie parfaite le tour suivant et accroché le meilleur chronomètre des parcours à quatre points, 49’’33. Le second a connu un scénario inversé, fautant sur la sortie du double 5 (52’’10). L’Autrichienne Katharina Rhomberg, l’une des cinq à avoir signé un parcours parfait en première manche, a cette fois emporté le vertical 7 aux rênes de Cuma 5, sixième.
Enfin, saluons la septième place de Przemyslaw Konopacki. Depuis plusieurs mois, le Polonais ne passe pas inaperçu avec sa si délicate Home-Run. Aujourd’hui, il a été le premier à boucler un parcours vierge de toute pénalité en première manche. Lors de la seconde, il n’a pu éviter une faute sur l’oxer 5b. Mais quelle aisance de la fille de Spartacus, quelle maîtrise de la part de son cavalier, et quels progèrs réalisés en quelques mois seulement! À n'en pas douter, l’avenir s’annonce radieux pour ces deux-là.
La France, qui n’a pas coché l’étape polonaise à son tableau des Coupes des nations, comme beaucoup d’autres, n’a été représentée dans ce Grand Prix que par Olivier Robert. Aujourd'hui, son Iglesias D.V. s'est magnifiquement comporté et semble avoir gagné en maturité. Malheureusement, deux fautes, sur la rivière et la palanque 12, ont écarté le couple de la deuxième manche.
Tous les parcours du CSIO 5* de Sopot sont à revoir sur Clipmyhorse.tv