Après Fontainebleau et Castelsagrat, Mélody Théolissat met Compiègne à sa botte

Trois CEI 3* et trois victoires pour Mélody Théolissat. La cavalière de Digne-les-Bains, dans les Hautes-Alpes, n’a pas attendu 2023 pour révéler ses talents de cavalière, au sens large du terme, mais force est de constater qu’elle vit une première partie de saison époustouflante. Après avoir triomphé à Fontainebleau fin mars avec Kaïs de Jalima, puis à Castelsagrat fin mai sur Diva de Jalima, elle a célébré sa troisième victoire de l’année sur 160km, la distance reine de l’endurance équestre, samedi à Compiègne avec le bien nommé Yalla de Jalima, Yalla signifiant “Allez”, en arabe. En deux jours, à l’invitation de Lawal Endurance, cent soixante-dix couples (dont la moitié d’étrangers), représentant vingt et une nations, se sont retrouvés au Stade équestre du Grand Parc, dans l’Oise, à l’occasion de CEI 3* 160km et 140km, CEI 2* 120km et CEI 1* et CEI 1* réservée aux chevaux de sept ans. Compte tenu des pluies récentes et malgré la chaleur ambiante, les pistes de la forêt de Compiègne leur ont offert des conditions sportives de grande qualité.

Et samedi, c’est donc Mélody Théolissat qui est sortie victorieuse de l’épreuve reine de 160km grâce à Yalla de Jalima, un hongre Pur-sang Arabe de neuf ans par Djevar des Graves et une mère par Piruet né chez Jean-Claude Guillaume, éleveur à succès à qui il appartient toujours. Le couple a couru les six boucles à une vitesse moyenne de 18,8km/h, allant plutôt decrescendo. “À Fontainebleau, j’avais gagné alors que c’était la première 160km de Kaïs. Là, c’est l’apothéose en termes de performance. J’ai mis le cheval dans la vitesse et il été au merveilleux. Je remercie de tout mon cœur Jean-Claude Guillaume que je considère bien plus comme mon grand-père que mon propriétaire. Travailler avec lui, ce n’est que du bonheur.”

Géraldine Brault s’est classée à une très belle deuxième place sur Gronwel Assan, son hongre PsA de treize ans, né en son haras familial, en Bretagne. Le couple affiche une moyenne générale de 18,7km/h. L’Italienne Costanza Laliscia a complété le podium avec Fara du Barthas, qui a fini à 17,958km/h. Deux autres couples français se sont classés dans le top dix: Klervi Lefèvre Bocher, quatrième sur Eljaz de Kerrougant, et Paul Bidei, septième avec Desiris du Paradou. Seuls onze des trente-quatre couples au départ (en comptant les deux engagés en Amateur Élite), ont bouclé cette épreuve, soit 32%, ce qui est très peu.

“J’ai couru les deux premières boucles en tête, puis j’ai fait très attention”, Sabrina Arnold

Ce taux a été meilleur, de l’ordre de 55% (douze sur vingt-deux) dans la CEI 3* 140km, remportée par l’Espagnole María Dulcet Molina avec Ga Eira, femelle PsA de dix ans. La plus française des Allemandes, Sabrina Arnold, a fini deuxième avec Easy el Boheira, jument PsA de neuf ans. “J’ai couru les deux premières boucles en tête, puis j’ai fait très attention, car mon objectif avec ma jument était de me qualifier pour les championnats d’Europe à Ermelo (prévus en septembre aux Pays-Bas, ndlr). La boucle rose était particulièrement difficile avec ses nombreux dénivelés. Il était impossible de galoper à ces moments-là. Si j’avais pu, je pense que j’aurai gagné! Mon prochain challenge sera la CEI 3* de Monpazier fin août avec une jeune jument.” Rappelons que ce site accueillera les championnats du monde Seniors l’an prochain. La troisième est la Française Sandrine Foiry, qui a couru à la même vitesse moyenne que Sabrina avec Djinno de Fignols, un hongre PsA de dix ans.

Hier, quarante des quatre-vingt-quatre couples au départ de la CEI 2* 120km ont fini l’épreuve dans les conditions réglementaires de récupération et sans boiterie. La Française Aurélie Develay l’a emporté sur Diablo Feuillée, un hongre DsA de dix ans issu de son élevage, qui bouclé l’épreuve à 22,2km/h de moyenne. “J’étais très impressionnée, car il y avait du beau monde. Je me suis retrouvée toute seule sur la dernière boucle. Il faut dire que Diablo est très grand et qu’il galope très vite. Ce site jouit d’un très bel environnement et des pistes exceptionnelles qui m’ont toujours bien réussi.”

À noter que les éliminations, toutes épreuves confondus, ont été majoritairement dues à des boiteries et non à des problèmes métaboliques, ce qui semble attester d’une équitation respectueuse des chevaux par cette chaleur torride.

Les résultats de la CEI 3* 160km
Les résultats de la CEI 3* 140km
Les résultats de la CEI 2* 120km