Treize ans après son triomphe avec Cedric, Laura Kraut inscrit Bisquetta au palmarès du Grand Prix de Chantilly

En 2010, la victoire de Laura Kraut et Cedric dans le Global Champions Tour de Chantilly avait profondément marqué les esprits. Il faut dire que l’Américaine et son emblématique petit gris avaient signé un sublime triple sans-faute, infligeant plus de deux secondes de débours à Pénélope Leprevost et Mylord Carthago ainsi qu’à Edwina Tops-Alexander et Itot du Château. Nick Skelton, l’heureux compagnon de Laura, et Ludger Beerbaum, deux des plus grands cavaliers de l’histoire du saut d’obstacles, avaient alors dû se contenter des quatre et cinquième places avec les extraordinaires Carlo 273 et Chaman. Un barrage d’anthologie, un parterre de stars. Le tout devant un public en liesse, face aux Grandes Écuries que le monde envie à la France.

Treize ans plus tard, Laura Kraut a inscrit son nom pour la deuxième fois au palmarès de l’épreuve reine du Jumping international de Chantilly, relancé en 2023 après une année blanche par GRANDPRIX Events. Même si le Grand Prix de cette première édition n’était coté “qu’à” 1,55m, hauteur classique au niveau CSI 4*, la magie a opéré de la même manière pour l’Américaine, dix-neuvième et meilleure femme au classement mondial Longines des cavaliers. Tête de série numéro un de ce superbe rendez-vous estival, elle a fait respecter la hiérarchie cet après-midi, dans l’Oise. Cedric coulant des jours heureux à la retraite à l’âge de vingt-cinq ans, c’est Bisquetta qui a accompagné la chevauchée victorieuse de Laura. Petit clin d’œil touchant, cette jument Z de neuf ans par Bisquet Balou C et une mère par Takashi van Berkenbroeck, née Bisquetta Squalls Estate, appartient à Margaret Duprey, la bienfaitrice qui avait sauvé le couple formé par Laura et Cedric d’une vente alors inévitable. Admirable, cette fidélité entre deux authentiques passionnées.

Sur un parcours imaginé par l’Espagnole Elena Boix Gracia, assistée par son génial mentor Santiago Varela Ullastres, dix-sept couples ont signé un sans-faute au tour initial. Un temps imparti un peu plus serré aurait peut-être permis de limiter le nombre de barragistes à treize, le nombre de classés, mais le spectacle offert lors de cette finale au chronomètre n’en a pas moins ravi le public. Et le parcours de ce tour initial a eu le mérite de causer des fautes un peu partout et de ne pas mettre inutilement les chevaux à l’effort.

Valentin Marcotte et Roger-Yves Bost au rendez-vous

Ouvreurs de la finale au chronomètre, Cédric Hurel et l’Allemand Marco Kutscher ont fauté respectivement sur l’oxer 2 et le vertical 12 avec Fantasio Floreval et Aventador S, treize et quatorzième. Le Suisse Niklaus Rutschi, la Britannique Jane Annett et le Breton Nicolas Layec ont ouvert le compteur des doubles sans-faute sur Cardano, Impala et Bulgarie d’Engandou, se classant sept, neuf et huitième. Deux fautes pour Stanislas de Malet et Zambo M, dix-septièmes après un tour initial somptueux. Fautifs respectivement sur les verticaux 1 et 15 (le 5 qu’il fallait sauter en sens inverse) et l’oxer 13, placé juste avant le 15 sur ce parcours réduit, l’Irlandaise Emily Turkington, le Rhônalpin Bruno Garez et la Nordiste Juliette Faligot ont fini seize, onze et douzième avec Cornet, United Sunheup et Arqana de Riverland.

Valentin Marcotte a alors ouvert une série de cinq doubles sans-faute. Associé à Diego del Caribe, le Nordiste établi près d’Amiens, vainqueur en mai du Grand Prix CSI 3* Butet de la ville de Compiègne, a signé un nouvel exploit au niveau supérieur, se classant à un superbe quatrième place. Bien lancé, Edward Levy a fait un poil moins bien avec Broadway de Mormoulin, sixième. Laura Kraut a offert une leçon de tracé et de cadence avec Bisquetta, abaissant de presque une seconde le temps de référence. Et le sien s’est avéré imbattable pour les derniers concurrents. Roger-Yves Bost, qui a eu un tout petit peu de mal à guider l’excellent Delph de Dénat*HDC dans la dernière ligne a ravi le public d’un de ces barrages dont il a le secret, finissant à seize centièmes du chrono de Laura pour une troisième bien méritée. Giavanna Rinaldi et Parrandero ont fait encore mieux, s’intercalant en cadence à la deuxième place. Chapeau! Enfin, une faute sur le 12 a relégué la Britannique Millie Allen et Crazy Daisy 13 à la dixième.

Ainsi s’est achevée cette belle semaine de sport. Dès demain, les courses de galop, première raison d’être du plus bel hippodrome du monde, reprendront leurs droits à Chantilly. Et l’on a déjà hâte de revenir vivre la deuxième édition de Chantilly Classic. Rendez-vous en 2024, juste avant les Jeux olympiques. 

Les résultats
Le parcours

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Revivez le barrage gagnant de Laura Kraut et Bisquetta (sous la photo)