Martin Fuchs et Conner Jei inatteignables dans le Grand Prix CSIO 5* de Falsterbo
À Falsterbo, Martin Fuchs à eu de quoi célébrer. Membre de l’équipe victorieuse dans la Coupe des nations qui s’est tenue vendredi, le Suisse s’est adjugé cet après-midi la victoire du Grand Prix Longines du CSIO 5* suédois aux rênes du même Conner Jei. Le duo a devancé le Néerlandais Willem Greve, associé à Highwat M TN, tandis que la troisième place est revenue à l’Italien Emanuele Camilli, en selle sur Odense Odeveld.
Voilà qui devrait réjouir Martin Fuchs, ayant fêté son trente-et-unième anniversaire jeudi dernier et qui n’aurait sûrement pas pu rêver meilleur cadeau ! Sur l’immense piste en herbe du CSIO 5* de Falsterbo, en Suède, le Suisse s’est imposé dans le Grand Prix Longines à 1,60m qui se disputait en deux manches. À l’issue du premier acte, vingt-cinq pour cent des concurrents, soit les treize meilleurs couples sur les cinquante au départ, allaient être appelés à réinvestir la piste. S’agissant bien d’un second parcours au barème A et non d’un barrage, il n’était pas indispensable pour les concurrents en lice de réussir un sans-faute pour pouvoir décrocher leur place en finale. Ainsi, le Suisse Andreas Schou, son compatriote Elian Bauman ou encore le Brésilien Yuri Mansur, auteurs des trois parcours les plus rapides de la phase initiale, auraient tout à fait pu empocher leur ticket. C’était sans compter sur le fait que quatorze couples sont parvenus à quitter la piste sans pénalité, ôtant au moins rapide d’entre eux, le Belge Rik Hemeryck et Morphine de Muze (BWP, Nabab de Rêve x Tinka’s Boy) (85’’94), sa chance prétendre à la victoire.
Le parcours, dessiné par le chef de piste allemand Frank Rothenberger, avait pour premier élément un mur disposé face aux tribunes. Cette subtilité, plutôt rare, n’a toutefois pas semblé intimider la majorité des couples qui s’y sont élancés, contrairement au vertical numéro cinq situé en sortie de virage, ainsi qu’au double vertical-oxer placé en numéro 9, qui se sont avérés particulièrement fautifs. C’est d’ailleurs en renversant le second élément de ce dernier qu’Olivier Robert, premier représentant français à s’élancer avec Iglesias D.V, a ajouté quatre points à son compteur. Auteur d’un parcours en 85’’47 pour un temps accordé de 87’’00, le Girondin a finalement conclu à la vingt-sixième place. Crédité du même score avec Cocaïne du Val, pour laquelle il s’agissait du premier Grand Prix CSIO 5*, Grégory Cottard a quitté la piste en 86’’07 et terminé en vingt-huitième position. En selle sur Z Ice Cube Z, sa monture dans la Coupe des nations qui s’est tenue vendredi, Julien Anquetin a quant à lui essuyé le score de douze points. Pour tenter sa chance dans ce Grand Prix, Kevin Staut avait choisi Darco de Padoue, un Selle Français de dix ans manquant manifestement d’expérience à ce niveau, que le Normand compte dans ses rangs depuis le mois de mai. Ancienne monture d’Alexandre de Rothschild, le hongre n’avait encore participé à aucune épreuve au delà du niveau CSI 3*. Après deux refus de l’alezan –le premier sur le vertical numéro 5 et le second sur l’entrée du double numéro 9–, la cloche a retenti pour signifier l’élimination du couple. Pour Mathieu Billot, le scénario n’a guère été plus réjouissant. Juché sur le vaillant Quel Filou 13, il a d’abord renversé le vertical numéro 5 avant de s’arrêter, alerté par le public, alors que des membres du personnel de piste gênaient la sortie du triple qu’il s’apprêtait à franchir. Si les bénévoles s’empressaient visiblement de remettre en place des pots de fleurs tombés à plusieurs reprises à cause du vent, le cavalier, apparemment agacé et sûrement conscient que sa place en finale n’était plus à jouer, a préféré se diriger vers la sortie.
Martin Fuchs et Conner Jei dominent la concurrence
Auteur d’une prestation parfaite lors de la première phase, le Portugais Adir Dias de Abreu a dû retenir son souffle en attendant le passage des huit concurrents qui lui ont succédé. Dernier qualifié pour la seconde manche, il a été le premier à réinvestir la piste aux rênes de Dartanion. Au terme d’un second parcours sans faute, il a franchi la ligne d’arrivée en 54’’24, ce qui ne lui a pas permis d’accéder au podium, mais n’en reste pas moins l’une des plus belles performances de sa carrière. Après les doubles sans-faute de Willem Greve et Rolf-Goran Bengtsson venus ajouter à la pression, Martin Fuchs n’avait d’autre choix que de prendre tous les risques pour tenter d’empocher la victoire. Rompu au jeu de la vitesse et comptant sur le talent de son impressionnant Conner Jei, qui avait déjà offert un double sans-faute à son équipe dans la Coupe des nations samedi, le Suisse a osé une distance très longue sur l’oxer numéro 7 avant de filer vers les deux derniers obstacles pour franchir la ligne d’arrivée en 45’’70. Aucun des couples suivants parvenus à quitter la piste sans pénalité n’est parvenu à égaler ce chronomètre. Associé à Odense Odeveld, l’Italien Emanuele Camilli a pris la troisième place en 48’’68, tandis que la deuxième marche du podium est revenu à Willem Greve et son fidèle Highway M TN.