À soixante-douze ans, Pierre Tran a montré qu’il n’y avait pas d’âge pour réaliser ses rêves à Lamotte-Beuvron

Si la majeure partie des participants au Generali Open de France, dont l’édition 2023 s’est achevée ce 29 juillet, sont des adolescents, de nombreux adultes ont pris plaisir à participer au plus grand rassemblement équestre d’Europe. À bientôt soixante-treize ans, Pierre Tran était le doyen de cette vingtième édition. Cavalier de TREC et membre de l’équipe des “Trecosmiques” de l’écurie euroise des Gâtines, il s’est classé sixième sur vingt-deux de l’épreuve Club 1 équipe.



“J’ai commencé à monter à cheval en 2012”, raconte Pierre Tran. “C’était un vrai rêve d’enfant, car j’ai grandi à une époque où tous les héros montaient à cheval, entre les cow-boys, les indiens, les chevaliers… Petit, quand je voyais passer des cavaliers, j’avais envie de faire comme eux! Les aléas de la vie ont fait que j’ai dû attendre d’avoir soixante-deux ans pour réalise mon rêve de m’y mettre à mon tour. Depuis, c’est devenu une véritable passion. Je préfère l’équitation d’extérieur car je suis je suis un homme des bois; la carrière, ça me soûle assez vite (rires).” Le choix de la discipline du TREC, dont l’acronyme signifie Techniques de randonnée équestre de compétition, semble ainsi logique. “J‘ai eu envie de me mettre à cette discipline car une monitrice me l’a fait découvrir dans l’écurie où j’ai débuté l’équitation. Au début, je faisais l’accompagnement, et en regardant les cavaliers de TREC évoluer, j’ai appris beaucoup. Étant d’un naturel autodidacte, je me suis lancé à mon tour! J’ai commencé en individuel afin de progresser, avant de faire partie d’une équipe pour privilégier l’aspect convivial et rendre service à mon écurie lorsqu’elle a besoin d’un coéquipier de plus. Le classement compte peu pour moi, le principal est de s’amuser et de passer un bon moment.” Le cavalier en est à son cinquième Generali Open de France; il en avait déjà couru deux en individuel et deux par équipes. “J’aime être en équipe et cela me dérange pas du tout d’être avec des cavaliers plus jeunes que moi, à partir du moment où l’on s’amuse!”, ajoute-t-il.



Un autre rêve réalisé... sur Le Bon Coin

Il y a trois ans et demi, Pierre a même franchi le pas de devenir propriétaire de Fabuleux Fuego, un cheval trois-quarts selle roumain et un quart Pur-sang Arabe; le rêve ultime d’une majorité d’équitants. “J’ai vu qu’il était à vendre sur Le Bon Coin (site web dont l’un des artisans, Philippe Léoni, est d’ailleurs cavalier international amateur, ndlr) et, comme j’avais un déplacement à faire non loin de là où il se situait, j’en ai profité pour aller le voir”, se souvient le cavalier amateur. “Quand je suis arrivé dans son pré, il m’a comme fait un câlin, et je me suis dit que c’était un signe, que c’était lui! D’ailleurs, j’aime dire que c’est mon cheval qui m’a choisi, pas l’inverse. À l’époque, il avait quatre ans et demi et était à peine débourré, seulement longé avec la selle, mais j’ai eu tout de suite confiance en lui! Pour moi, Fuego est davantage un compagnon qu’un outil de compétition. J’aime passer du temps avec lui dans son pré, sans forcément faire quelque chose. C’est un cheval très calme et gentil, mais un peu feignant. Cela dit, il faut dire que je ne le sollicite pas trop car nous faisons surtout de la randonnée! Je privilégie la relation que j’ai avec mon cheval plutôt que la compétition et les classements.”

Devenu cavalier à soixante-deux ans, Pierre Tran a ensuite rencontré et acheté Fabuleux Fuego il y a trois ans.

Devenu cavalier à soixante-deux ans, Pierre Tran a ensuite rencontré et acheté Fabuleux Fuego il y a trois ans.

© Collection privée



Bientôt le tir à l’arc?

Depuis son arrivée dans la famille Tran, Fabuleux Fuego est hébergé dans l’écurie des Gâtines, dirigée par Marie Henniquant, dans l’Eure. “Avec Pierre, nous sommes plus amis qu’autre chose. Depuis le début, il se débrouille tout seul, et c’est un cavalier qui n’a vraiment peur de rien (rires). Par exemple, quand il a acheté Fuego, il a dû faire deux ou trois séances en longe monté avant de partir en promenade tout seul avec lui, sans même me prévenir! Tout s’est évidemment bien passé, et Pierre et Fuego se sont bien trouvés. Je pense qu’ils aiment tous les deux l’extérieur. Aujourd’hui, même s’il est très autonome, Pierre fait vraiment partie de notre écurie car il aime rendre service, est très pédagogue, et il adore expliquer les choses aux plus jeunes.” En plus du TREC et de la randonnée qu’il affectionne tant, Pierre envisage désormais de se mettre au tir à l’arc à cheval, comme les Indiens qui le faisaient rêver quand il était enfant…