“Les Français et les Allemands sont à peu près au même niveau, et les Britanniques sont très forts”, Christoph Hess

Intervenant en dressage auprès de l’équipe de France de concours complet depuis le début de l’année, Christoph Hess a conseillé les Tricolores à quatre occasions. Ancien juge international 4* en dressage et 3* en complet, l’Allemand, rencontré le 2 août à Saint-Martin-de-Bréhal, revient sur les aspects qu’il a abordés lors de ces sessions et salue la progression de certains des couples sélectionnés. Aidant aussi les équipes d’Allemagne et de Grande-Bretagne, il a livré son regard avisé sur les rapports de force qu’il entrevoit à quelques heures du coup d’envoi des championnats d’Europe du Pin-au-Haras.



Organisation du travail

“Les championnats d’Europe ayant lieu dans quelques jours, l’entraînement est désormais tourné vers cette échéance. J’ai travaillé pour la première fois avec les cavaliers français en février, à Lamotte-Beuvron. Là, j’ai observé tous les chevaux et nous nous sommes concentrés sur les bases. Huit semaines plus tard, je suis venu à Saumur et nous avons alors consolidé ces bases, mais les cavaliers ont aussi commencé à présenter des reprises car la première Coupe des nations (disputée mi-mai au CCIO 4*-S de Chatsworth, ndlr) approchait, et les Français l’ont d’ailleurs remportée (et Stéphane Landois s’est aussi imposé en individuel, ndlr). Ensuite, lors du Master Pro à Vittel (le troisième week-end de juin, ndlr), je me suis vraiment concentré sur la présentation des reprises en m’appuyant sur la base que représente le travail de fond, dans le but que les cavaliers obtiennent les meilleurs résultats possibles au dressage, mais aussi globalement en compétition. À Saint-Martin-de-Bréhal, le 26 juillet, j’ai voulu observer dans quel état de forme se trouvaient les chevaux, et j’ai été très content de ce que j’ai vu. Nous avons de nouveau travaillé les bases, et le 1er août, nous avons fait la même chose, mais en orientant cet entraînement plus précisément vers la reprise que les couples présenteront au Pin. Et le 2 août, il s’est agi de dérouler cet enchaînement comme aux championnats d’Europe, avec une heure de départ prédéfinie et en se concentrant bien lors de la détente.”



De vraies qualités à faire valoir

“Diabolo Menthe, qui n’est que le cheval de réserve de Nicolas Touzaint pour Le Pin, mais qui monte en puissance en vue des JO de Paris l’an prochain et devrait disputer le CCIO 4*-L de Boekelo à l’automne, a réussi une très belle prestation. Je pense qu’elle valait autour de 75%. Gireg Le Coz m’a aussi laissé une bonne impression, même s’il est un peu embêté car il a subi une chute juste avant de venir et ne peut donc pas agir de façon symétrique à cheval. Je lui souhaite du fond du cœur de retrouver toutes ses capacités d’ici le Jour J. Ensuite, ce que propose Héloïse Le Guern (finalement écartée de la sélection en raison d’une gêne à un antérieur de Canakine du Sudre, ndlr) me plaît beaucoup. Son cheval n’est pas extrêmement doué, mais formé très justement, et elle-même monte de manière juste, avec beaucoup de sentiment. Pour moi, elle est une vraie cavalière d’avenir pour la France. Karim Laghouag ne présente pas des choses spectaculaires, mais très solides. Je pars du principe qu’il peut apporter un bon résultat à l’équipe, même si je ne pense pas qu’il puisse remporter une médaille individuelle. Il est très important pour le collectif, également d’un point de vue psychologique. Gaspard Maksud, qui est installé en Angleterre, a une très, très bonne jument et fait bien les choses. Il y a encore quelques détails à parfaire pour qu’il soit dans les tous premiers lors du dressage, mais il se montre très enthousiaste et je crois que lui aussi a un brillant futur devant lui.”



Les Britanniques favoris

“Concernant les autres nations avec lesquelles je travaille, je dirais que les Allemands sont à peu près au même niveau que le collectif français, même si Michael Jung n’était pas là lorsque je suis allé les faire travailler à Warendorf (quelques jours avant sa dernière venue à Saint-Martin-de-Bréhal, ndlr), parce qu’Ingrid Klimke et Julia Krajewski ne font partie de l’équipe cette année. Cela dit, Sandra Auffarth m’a fait bonne impression avec son cheval français (Viamant du Matz, ndlr), mais les autres, tout en étant bons, ne m’ont pas semblé extraordinaires non plus. En revanche, les Britanniques, que j’ai aussi aidés, sont forts, très forts même. Bien sûr, comme les autres, leurs chevaux doivent rester en bonne santé jusqu’au bout, réaliser un bon cross et un bon test de saut d’obstacles, mais c’est une excellente équipe. Selon l’impression que j’ai eue en les entraînant, ils me semblent favoris pour ces championnats.”



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