La Suède et la Suisse se baladent, tandis que la France rame à Milan
La Chasse des championnats d’Europe de saut d’obstacles a vu la Suède et la Suisse livrer de superbes performances individuelles et collectives, cet après-midi à Milan. Au coude-à-coude, ces deux nations semblent bien parties pour se disputer le titre par équipes, même si le plus dur reste à faire. Distancée de plus de deux fautes par ces deux collectifs, la France devra enchaîner les parcours parfaits demain et vendredi pour espérer se frayer un chemin jusqu’au podium.
L’ESSENTIEL
La Suède et la Suisse ont signé une Chasse quasiment parfaite cet après-midi à Milan, où les championnats d’Europe de saut d’obstacles ont débuté sous un franc soleil et dans une ambiance quelque peu intimiste. Sur le rectangle d’herbe aménagé au cœur de l’ovale de galop de l’hippodrome de San Siro, les champions olympiques et du monde en titre et la nation lauréate en 2023 des Coupes de Saint-Gall, Aix-la-Chapelle, Falsterbo et Dublin se sont livré un magnifique duel à distance, se jouant des difficultés d’un parcours délicat et diablement bien conçu par l’Italien Uliano Vezzani. Ayant placé ses quatre équipiers parmi les douze premiers de cette épreuve de vitesse, le royaume scandinave a prouvé, au moins aujourd’hui, qu’il était capable de briller sans Peder Fredricson et Malin Baryard-Johnsson, deux de ses trois champions olympiques de Tokyo. La prestation de Jens Fredricson et Markan Cosmopolit, en tête de la compétition individuelle, a été absolument exemplaire en tout point, mais celles de Henrik von Eckermann et Iliana, sixièmes malgré une faute sur l’oxer d’entrée du premier des trois doubles, placé en 3, de Rolf-Göran Bengtsson et Zuccero, septièmes sans la moindre émotion apparente, et de Wilma Hellström et Cicci BJN, douzièmes au mérite d’un tour parfait en tout début d’épreuve, ont suscité l’admiration du public.
Il en fut de même pour la Suisse, deuxième grâce à un parcours inaugural parfaitement maîtrisé de Bryan Balsiger et Dubaï du Bois Pinchet, onzièmes, à la chevauchée toute en puissance de Martin Fuchs et Leone Jei, deuxièmes, et à la leçon d’équitation de Steve Guerdat et de sa Selle Français Dynamix de Belhême, quatrièmes presque sans forcer. Le tour doublement fautif d’Édouard Schmitz et Gamin van’t Naastveldhof, battus sur l’oxer 8 et le palanque du char romain placé en 13 et débarrassé ce matin – à la demande des chefs d’équipe – de deux chevaux blancs qui l’entouraient, n’a pas compté. Ces deux escouades devancent d’un moins d’une faute l’Allemagne, troisième, d’un peu plus d’une faute l’Irlande, quatrième, l’Autriche, étonnante cinquième, et l’Italie, sixième, et d’un peu plus de deux barres le Danemark, la France et la Belgique.
LES BLEUS
Habituée à dominer les épreuves de vitesse des grands championnats, la France a plutôt ramé aujourd’hui en Lombardie. Personne ne s’attendait à voir Simon Delestre et Kevin Staut, partis tous deux dans un très bon tempo, concéder respectivement trois et quatre fautes, soit douze et seize secondes, avec Dexter Fontenis et Dialou Blue PS. Fort heureusement, Mégane Moissonnier et Julien Épaillard ont mieux vécu cette Chasse, concédant seulement une faute chacun, respectivement sur l’entrée et la sortie du double d’oxers placé en 10 avec Cordial et Dubaï du Cèdre, trente-six et cinquième au classement provisoire individuel. Rien n’est perdu pour les Bleus, qui courent toujours après leur premier titre collectif aux championnats d’Europe, mais ils devront aligner les sans-faute demain et vendredi… et compter sur les défaillances de leurs rivaux pour espérer se hisser sur le podium par équipes. À noter que Henk Nooren a choisi de conserver le même ordre de départ pour l’épreuve par équipes. Saluons le sans-faute d’Olivier Perreau, venu récompensé un parcours empreint de maîtrise du Rhônalpin avec son excellente Dorai d’Aiguilly*GL events, sélectionnée uniquement en individuel et quatorzième au provisoire.
LES TOPS
Outre les excellents parcours déjà mentionnés, félicitons les très belles Chasses de l’Allemand Philipp Weishaupt, troisième avec Zineday, un hongre âgé seulement de neuf ans, de l’Irlandais Eoin McMahon, voisin d’écurie de Weishaupt et huitième sur Mila, l’ancienne partenaire de leur patron Ludger Beerbaum, tout jeune retraité du sport, sans oublier les superbes prestations de l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar, neuvième sur le merveilleux Selle Français Bentley de Sury, et de l’Italien Emanuele Camili, qui a ravi son public avec Odense Odeveld, dixième avec l’art et la manière.
LES FLOPS
La France n’a pas été la seule grande nation historique à souffrir cet après-midi, à en juger la performances collectives de la Belgique, neuvième, sauvée par Wilm Vermeir et IQ van het Steentje mais plombée par les relatives contre-performances des jumeaux Olivier et Nicola Philippaerts sur H&M Miro et Katanga van het Dingeshof. Ce fut plus dur encore pour la Grande-Bretagne, dixième malgré les parcours fautifs rapides de Harry Charles et Ben Maher, champion olympique en titre, associés à Casquo Blue et Faltic HB, et plus encore pour les Pays-Bas, douzièmes et portés à bout de bras par Jur Vrieling et de sabots par Long John Silver 3, treizièmes, alors qu’on pouvait attendre de bon résultats de Maikel van der Vleuten et Harrie Smolders, associés à O’Bailey van het Brouwershof et Uricas van de Kattevennen. Rien n’est toutefois perdu. Tout dépendra grandement de la sélectivité des prochains parcours d’Uliano Vezzani.
Le classement individuel provisoire
Le classement par équipes provisoire