En bronze aux championnats d’Europe, l’Autriche triomphe dans la finale des Coupes des nations Longines EEF à Varsovie
L'équipe d’Autriche a largement dominé les débats dans la finale du circuit des Coupes des nations Longines de la Fédération équestre européenne (EEF), cet après-midi à Varsovie. À peine plus de deux semaines après avoir remporté une médaille de bronze historique aux championnats d’Europe de Milan, les cavaliers de la petite nation centre-européenne ont confirmé leur nouveau statut, devançant la Belgique et l’Ukraine pour s’imposer dans la capitale polonaise ce dimanche. Les Français, handicapés par l’abandon de Jeanne Sadran et l’élimination de Juliette Faligot en seconde manche, ont terminé à la neuvième place.
L’Autriche ne fait peut-être pas encore figure de poids lourd incontesté de la planète saut d’obstacles, mais cet après-midi, son équipe figurait bel et bien parmi les favoris au départ de la finale des Coupes des nations Longines de la Fédération équestre européenne (EEF) à Varsovie. Sur la piste en sable de la capitale polonaise hôte pour la deuxième fois consécutive du dénouement du circuit qui a remplacé les Coupes des nations de deuxième division européenne de la Fédération équestre internationale (FEI), l’équipe, fraîchement parée de bronze à l’issue des championnats d’Europe de saut d’obstacles de Milan et représentée par les quatre mêmes couples ce dimanche, n’a pas déçu. Confortablement installé en tête du classement à l’issue de la première manche grâce aux copies parfaites rendues par Gerfried Puck et Equitron Naxcel V, Katharina Rhomberg et Cuma, et par son pilier Max Kühner aux rênes d’Elekric Blue P, le pays d’Europe centrale n’a pas flanché dans le second acte. Troisième cavalière à s’élancer pour son pays dans l’ultime exercice, Alessandra Reich aurait certes pu épargner au maestro Max, onzième cavalier mondial, une seconde apparition si elle n’était pas sortie de piste avec le lourd score de vingt-cinq points, mais l’heure n’est pas au pinaillage: l’Autriche, pour laquelle Angelika May était chef d’équipe à Varsovie, a conclu sa finale avec trois double sans-fautes et un score vierge de toute pénalité, lui conférant ainsi une victoire large et on ne peut plus méritée!
L’aisance des cavaliers autrichiens tout au long de la compétition ne doit pas pour autant faire oublier l’exigence du tracé dessiné par le chef de piste français Grégory Bodo, finale oblige! De nombreux cavaliers, ont notamment fait les frais de la dernière ligne imaginée par le Mosellan: un triple au couleurs de Longines suivi d’un vertical surmonté d’une palanque en guise de dernier effort. Des difficultés dont le Belge Wilm Vermeir et son étalon Joyride S ont su s’extirper par deux fois pour signer un nouveau double sans-faute après celui qui leur avait offert la victoire dans le Grand Prix de ce CSIO 4* vendredi et contribuer ainsi grandement à la belle deuxième place de leur pays aujourd’hui. Emmenés par la chef d’équipe Fabienne Daigneux-Lange, les Diables Rouges ont terminé la compétition avec douze points aux compteurs. Outre Wilm Vermeir, ils étaient également représentés par Rik Hemeryck, auteur de deux parcours à quatre points avec le toujours bondissant Navarro van het Eelshof, Gilles Thomas, auteur d’un sans-faute aux rênes de Luna van het Dennehof avant de commettre une faute en deuxième manche, ainsi que par Virginie Thonon, qui a préféré abandonner dans le second acte après avoir engrangé huit pénalités aux côtés de Just The Way lors de son premier passage.
Au coude-à-coude avec la Belgique à la fin de la première manche, la surprenante Ukraine, emmenée par Alisa Danilova et Coccinelle, Mykola Pylypeiko et Karat, Anastasia Bondarieva et Calder, ainsi qu’Oleksandr Prodan et Moneymaker van’t Meulenhof, a, certes, cédé un peu de terrain sur sa concurrente directe par la suite puisqu’elle a ajouté dix-sept points à son compteur en deuxième partie d’épreuve pour en totaliser vingt et un, mais elle est tout de même repartie de Pologne avec une prometteuse troisième place! Sixième l’année passée, les cavaliers polonais ont pour leur part dû se contenter d’une frustrante cinquième place. Le double sans-faute d’Adam Grzegorzewski, ouvreur de cette équipe avec son jeune Issem, qui avait déjà séduit de nombreux observateurs aux championnats d’Europe de Milan, aura tout de même été porteur d’espoir pour un public venu en masse, mais le manque de régularité de ses coéquipiers a finalement entériné les chances de médaille de la sélection polonaise.
La France prend l’eau
Triomphante lors de la demi-finale du circuit EEF organisée dans le cadre du CSIO 3* de Deauville mis sur pied par les équipes de GRANDPRIX Events, où elle était représentée par Nicolas Delmotte (Baladin des Matis), Jeanne Sadran (Dexter de Kerglenn), Cédric Hurel (Fantasio Floreval) et Mathieu Billot (Quel Filou 13), l’équipe de France s’est montrée bien moins à l’aise ce dimanche 17 septembre en Pologne. Même si le duo constitué par Julien Gonin et Caprice de Guinfard, ouvreur du collectif tricolore, a su donner le ton avec deux beaux parcours pénalisés seulement d’une petite faute en début d’exercice dans les deux manches de cette Coupe des nations, les Tricolores ont même complètement manqué leur rendez-vous, ne terminant que neuvièmes sans avoir pu aller au bout de la compétition. Pénalisé de vingt-quatre points lors de leur première apparition, où elles ont notamment commis deux très grosses fautes dans le triple puis une sur le dernier obstacle, Juliette Faligot et sa belle Argana de Riverland ont vécu un cauchemar lors de leur deuxième parcours. Après avoir écopé d’un refus sur le mur en milieu de tour, la Nordiste n’a pu éviter une nouvelle grosse faute en milieu de triple, empêchant cette fois sa jument de sauter le dernier élément et entraînant l’élimination du couple. Fautive à deux reprises dans ce même triple dans le premier acte avec Kosmo van Hof ter Boone, Jeanne Sadran a pour sa part été contrainte à l’abandon dans la seconde manche après une très grosse faute sur la triple barre. Auteurs d’un beau parcours pénalisé d’une petite faute sur son premier tour, Marie Pellegrin et Deuxcatsix d’Eglefin, derniers équipiers français engagés, n’ont quant à eux pas pris part à la deuxième manche, la France étant déjà éliminée avant leur passage puisqu’elle avait perdu deux de ses couples. Sale journée pour les Français, donc, qui ont terminé leur finale à la neuvième place, ce qui ne doit cependant pas éclipser la très belle saison réalisée par les représentants du Coq sur le circuit Longines EEF.
Après des débuts compliqués en raison d’une inauguration au beau milieu de la pandémie de COVID-19, celui-ci aura d’ailleurs offert du beau sport durant plusieurs mois. Organisées dans le cadre de CSI 3 et 4* aux quatre coins de l’Europe, les étapes de la série ont une nouvelle fois permis à de jeunes talents de prendre de l’expérience en vue de se préparer aux plus belles échéances mondiales, aux stars en reconstruction de donner de l’expérience à leurs chevaux d’avenir, mais aussi aux cavaliers méritants et réguliers ayants eu le malheur de naître dans un pays richement pourvue en talents de défendre leurs couleurs nationales.
L’intégralité des épreuves du CSIO 4* de Varsovie sont à (re)voir sur ClipMyHorse.tv