À Barcelone, les Allemands sont les meilleurs et les Bleus tirent leur épingle du jeu
Cet après-midi, le dénouement de la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone est allé dans le sens de l’Allemagne, qui s’est imposée face aux sept autres nations avec une grande facilité puisqu’elle fut la seule à comptabiliser trois sans-faute. En dépit d’avoir enchaîné trois parcours à quatre points, dont un fut effacé grâce au splendide sans-faute offert par Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly*GL events, les Bleus sont parvenus à se hisser sur la deuxième marche du podium. La Belgique a complété ce trio de tête, suivie du Brésil, qui est parvenu à décrocher son ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Comme en 2022, et en 2018, l’équipe de France de saut d’obstacles a accroché une belle deuxième place dans la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone. Après s’être inclinés devant la Belgique l’année dernière, c’est cette fois-ci devant l’Allemagne que les Bleus ont dû s’avouer vaincus cet après-midi. Il faut bien reconnaître qu’avec trois parcours à quatre points et un seul sans-faute, terminer deuxième derrière une nation qui a aligné le score parfait à trois reprises est déjà une belle opération, tant la chance ne semblait pas sourire aux Français en début d'épreuve.
Parti en ouvreur de l’équipe comme de l’épreuve, Simon Delestre s’est sorti de toutes les difficultés du parcours de Santiago Varela, mais a hélas buté une nouvelle fois sur la rivière, qu’il a pourtant montrée à I Amelusina R 51 en rentrant en piste après sa faute de jeudi. Le Lorrain entend déjà travailler sur l’obstacle d’eau lorsqu’il reprendra le travail à la maison, et peut se réjouir d’avoir trouvé en l’étalon un nouveau partenaire pour les épreuves à 1,60m. De la même manière, François-Xavier Boudant et Brazyl du Mezel ont sensiblement connu le même cas de figure qu’il y a trois jours en déroulant un magnifique parcours… entaché malheureusement d’une faute sur le vertical surmonté d’une palanque en numéro 12. Pour un premier rendez-vous de ce niveau, le duo n’a vraiment pas à rougir, bien au contraire! Cette régularité pourrait même laisser espérer une participation à de futurs championnats… Après avoir écopé de huit points jeudi, Olivier Perreau avait probablement à cœur de prouver qu’il ne s’agissait que d’un moment de faiblesse, surtout après les somptueux championnats d’Europe qu’il a réalisés à Milan. Associé à sa fidèle Dorai d’Aiguilly*GL events, le Rhônalpin a produit un nouveau parcours beau, propre, serein, et surtout, sans faute! Le seul de l’équipe finalement, puisque Julien Épaillard et Dubaï du Cèdre, derniers à s’élancer, ont péché sur le même vertical qui aura fait du tort à François-Xavier Boudant.
En puis, alors que les mines semblaient quand même déçues de voir les quatre points s’ajouter au compteur, le scénario a tourné. En effet, les scores ont été si serrés jusqu’au bout que tous les espoirs de remontada reposaient sur les nations étrangères qui comptabilisaient également huit points. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, la faute du Britannique Harry Charles sur Aralyn Blue a propulsé la France sur le podium. Un accessit qui aura le mérite de redonner le sourire à l’équipe de France et à ses supporters, et qui vient clôturer une saison extérieure 2023 teintée de prouesses, promesses, et déceptions.
L’entraide a vaincu
Pas vraiment préoccupés par les performances de leurs adversaires, les Allemands étaient loin devant les autres. Pourtant, la compétition n’avait pas si bien commencé pour les cavaliers d’Otto Becker, puisque la talentueuse Jana Wargers n’a pu empêcher une faute sur la sortie du double 11, avec Dorette. Alors que l’Allemande avait signé un sans-faute le premier jour, permettant à Richard Vogel de ne même pas avoir besoin de s’élancer pour que l’équipe soit qualifiée pour la finale, l’inverse s’est produit aujourd’hui. En effet, Christian Kukuk, Hans-Dieter Dreher et Richard Vogel ont tour à tour bouclé le score parfait, associés à leurs respectifs Checker 47, Elysium et United Touch S. “En signant un sans-faute jeudi, Jana m’a permis de ne pas prendre le départ et de pouvoir conserver la fraîcheur de United Touch, donc à chacun son tour d’aider l’autre!”, s’est exprimé Richard Vogel en conférence de presse. “Aujourd’hui, j’avais vraiment envie de mettre ma pierre à l’édifice, parce que j’avais jusqu’ici l’impression de ne servir à rien (rires)… Je suis d’autant plus heureux que le parcours ne semblait pas être idéal pour mon cheval, qui a une grande amplitude. Quand j’ai fait la reconnaissance et que j’étudiais les combinaisons, j’ai même dit à Otto Becker que cela me donnait mal à la tête… et il m’a simplement répondu de prendre une aspirine (rires). United Touch n’a peut-être pas la meilleure technique, mais il a énormément de talent et des moyens gigantesques.”
Pour rappel, la dernière victoire de l’Allemagne dans cette finale des Coupes des nations (et la seule depuis l’adoption de sa nouvelle formule à Barcelone) remontait à 2016, année lors de laquelle Ludger Beerbaum avait d’ailleurs disputé son dernier grand rendez-vous par équipes – il avait même organisé une petite cérémonie à l’issue de la remise des prix. Sept ans plus tard, la Mannschaft a réitéré, avec un certain Christian Kukuk en son sein… un ancien élève et grand fan du Kaiser allemand. La boucle est bouclée!
Les tenants du titre restent sur le podium, la Suisse continue sur sa lancée malchanceuse
Avec huit points également, mais un total de chronomètres plus élevé, la Belgique, tenante du titre, termine bonne troisième. On mentionnera les deux beaux sans-faute de Wilm Vermeir sur l’excellent Iq van het Steentje et de Grégory Wathelet avec Bond Jamesbond de Hay, qui ont su faire la différence. De quoi redonner le sourire aux Diables Rouges après des Européens très compliqués à Milan, où ils avaient terminé onzièmes et n’avaient même pas réussi à se qualifier pour la finale par équipes…
Ce ne fut hélas pas le cas pour la Suisse qui, après des championnats continentaux tout aussi compliqués début septembre, ont cette fois-ci fini sixièmes. Un résultat encore plus décevant pour les Vestes Rouges qu’il s’agissait du dernier grand rendez-vous orchestré par leur chef d’équipe Michel Sorg, qui se concentrera désormais sur son poste de directeur de la Fédération suisse des sports équestres, qu'il occupe depuis le 1er mai 2023. Pour la petite anecdote, les troupes suisses ont même fait littéralement écrouler le kiss and cry sous leurs pieds pendant le passage d’un des leurs. C’est dire s’ils étaient motivés!
Direction Versailles pour le Brésil, qui gagne son bras de fer avec les États-Unis
En plus de la finale en tant que telle, un deuxième match s’est joué cet après-midi au Real Club de Polo de Barcelone – qui a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé qu’il accueillera les quatre prochaines éditions de ce rendez-vous. En effet, ils étaient deux, le Brésil et les États-Unis, à se disputer l’unique ticket pour Paris 2024 mis en jeu cette semaine. Après une bataille de haut vol, ce sont les Brésiliens, menés par leur chef d’équipe Pedro Paulo Lacerda et leur sélectionneur Philippe Guerdat, qui ont remporté ce bras de fer, terminant quatrièmes, notamment grâce au sublime sans-faute de Luciana Diniz et Vertigo du Désert. Sans aucun doute, la Brésilienne, célébrée tel Kylian M’Bappé en sortie de piste par ses coéquipiers, a montré qu’elle était digne de son drapeau de naissance, qu’elle a retrouvée depuis à peine un an après avoir longtemps monté pour le Portugal! Les Américains, eux, ont dû se contenter d’une cinquième place et devront tout donner en fin de mois aux Jeux Panaméricains de Santiago, où trois nouveaux tickets seront à décrocher.