La FFE et la Croix-Rouge française, un partenariat au service de la sécurité des cavaliers à l’Open de France

Depuis une vingtaine d’années, la Fédération française d’équitation et la Croix-Rouge française de Paris sont associés dans le cadre du Generali Open de France. Pendant vingt jours de compétition en juillet, des bénévoles sont présents au Parc équestre fédéral pour porter secours aux concurrents et au public dès que nécessaire, et effectuer de la prévention, notamment grâce à une unité à cheval.



Depuis de longues années, la Fédération française d’équitation (FFE) fait confiance à la Croix-Rouge française afin d’assurer des prestations de secours aux personnes pendant ses événements. Pendant les vingt jours de compétition du Generali Open de France, vingt-cinq bénévoles de la Croix-Rouge française de Paris sont présents chaque jour au Parc équestre fédéral, avec une astreinte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un binôme assurant les urgences vitales de nuit. Deux médecins et deux infirmiers complètent ce dispositif estival. Ils sont appelés immédiatement en cas de besoin par le jury via une fréquence dédiée aux secours. Un bilan primaire, souvent complet, leur est communiqué, comprenant les circonstances et la gravité de la chute. Cela déclenche l’envoi d’une ambulance, qui effectue l’évacuation vers l’infirmerie, véritable mini-hôpital avec du matériel médical. Le numéro de l’infirmerie est également disponible aux écuries. Ainsi, les secouristes peuvent être appelés directement.

“Les interventions liées à la pratique restent cependant minoritaires, la typologie des interventions étant notamment liée à la météo – fortes chaleurs ou non – aux conditions d’organisation dans la nature (piqûres d’insectes) et au fait que le Parc équestre fédéral se transformant en véritable lieu de vie pendant l’événement, avec l’accidentologie liée à la vie courante”, assure la FFE dans un communiqué paru fin septembre, célébrant ce partenariat de longue date. “Ce dispositif est connu comme celui de la traumatologie: chutes, coups de sabot, trois personnes sur une trottinette qui tombent, etc.”, ajoute Rodrigo, chef de dispositif. Habitués à environ mille prises en charge pendant la semaine Poneys et tout autant pour la semaine Clubs, les bénévoles observent depuis quelques années une diminution de l’accidentologie, avec des traumatismes et des chutes de moindre gravité. Pour Rodrigo, “les gilets airbags et l’évolution des casques ont changé la typologie des chutes. Nous en avons pris en charge d’extrêmement graves où, sans gilet airbags, l’issue aurait été plus dramatique.”

La Croix-Rouge est notamment présente durant les épreuves de cross et d’endurance.

La Croix-Rouge est notamment présente durant les épreuves de cross et d’endurance.

© Marie Magnin/Croix-Rouge française



Zoom sur les secouristes à cheval

La Croix-Rouge française est propriétaire de deux juments: Canel d’Éteignières, une Irish Cob de onze ans, et la jeune Cob normand Indika de Cauville, cinq ans, qui a succédé à Titan, parti à la retraite en mai. Présentes pendant la semaine Clubs 2023, elles ont été logées au calme dans la bergerie à l’initiative de Serge Lecomte, président de la FFE, et forment la seule unité de secours à cheval, inaugurée à Lamotte-Beuvron en 2013 par Jacinte Giscard d’Estaing, alors commissaire générale du Generali Open de France. Ces deux équidés sont de précieux alliés pour porter secours lors du cross, des épreuves d’endurance, et sur tout le terrain des championnats de France d’équitation. “Grâce aux sacoches sur les selles, elles sont équipées d’un défibrillateur, d’un lot de secours, d’un collier cervical et de tout le matériel nécessaire à l’immobilisation et l’apport de soins”, détaille la FFE.

Gaël est le responsable de l’équipe, qui compte au total dix cavalières et cavaliers licenciés FFE, dont une adjointe docteure vétérinaire qui veille tout particulièrement au bien-être des chevaux. “Je suis accompagnateur de tourisme équestre et je prépare mon BP JEPS. Mon rôle est de recruter et former les nouvelles recrues. Ils sont tous titulaires d’un diplôme de secouriste et au moins d’un Galop 5. Cela fait vingt-deux ans que je viens à Lamotte-Beuvron. J’ai participé aux championnats de France plus jeune avant de m’engager au sein de la Croix-Rouge. Je connais donc bien le site !”, précise-t-il. Tout au long des championnats, l’unité à cheval a également effectué de la prévention en s’appuyant sur le règlement du Parc équestre fédéral, qui permet d’assurer la sécurité des cavaliers, de leurs montures et des piétons. “Il a été publié cette année et nous l’apprécions vraiment car il indique clairement les conditions de circulation et les équipements obligatoires. L’équipe équestre s’appuie énormément dessus pour faire respecter les règles et ainsi agir en prévention”, précise Johann, chef de dispositif. “Quand on est à cheval, la communication se fait différemment. Tout est dit avec sympathie et prévenance, de manière pédagogique pour éviter les accidents. Nous sommes donc bien accueillis”, sourit Gaël.

Après une semaine intense en Sologne, Canel et Indika ont bénéficié d’un mois de vacances bien mérité au pré. Polyvalentes, elles ont deux rôles au quotidien: l’instruction en tant que montures d’instruction au centre équestre de Livilliers, en Val-d’Oise, avec une prédominance pour l’équitation d’extérieur, et la médiation auprès d’adolescents au sein de services de soins pédiatriques. Tout au long de l’année, elles participent à des dispositifs d’envergure, comme la Route Eiffel, la randonnée organisée lors du Longines Paris Eiffel Jumping, le semi-marathon et le marathon de Paris ainsi que d’autres épreuves sportives comprenant une partie boisée, etc. 

“Ce partenariat est très symbolique. C’est l’un des préférés des bénévoles”, témoigne Rodrigo. “L’accidentologie est particulière, on ne s’ennuie pas. C’est intéressant pour apprendre et faire monter les équipes en compétences. De plus, les gens vivent en bulle pendant une semaine, dans une dynamique de vie en communauté. Ce poste est aussi un laboratoire de préparation en vue d’autres événements comme les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Il a la particularité d’être dans une activité permanente. Il crée également des vocations autour du cheval, mais aussi pour devenir médecin ou infirmier.”

Canel d’Éteignières et Indika de Cauville, les deux juments de l’unité de secours montée de la Croix-Rouge.

Canel d’Éteignières et Indika de Cauville, les deux juments de l’unité de secours montée de la Croix-Rouge.

© Marie Magnin/Croix-Rouge française