Éric Lamaze suspendu quatre ans par la FEI pour avoir présenté de faux documents au Tribunal arbitral du sport

La Fédération équestre internationale a annoncé hier avoir suspendu Éric Lamaze pour une période de quatre ans. Celui-ci est puni pour avoir présenté de faux documents dans le cadre d’une procédure en cours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) l’opposant à la FEI pour avoir refusé de se soumettre à un contrôle antidopage en 2021 à Valkenswaard.



En juin 2021, lors de la première des deux étapes du Global Champions Tour organisées cette année-là à Valkenswaard, aux Pays-Bas, Éric Lamaze avait refusé de se soumettre à un contrôle antidopage. Il s’était classé cinquième de ce Grand Prix CSI 5* avec Fine Lady V, partenaire de sa médaille de bronze décrochée aux Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, après avoir remporté la qualificative. “Il y a une affaire de violation présumée du règlement antidopage humain pour refus de se soumettre à un prélèvement d’échantillon à l’encontre d’Éric Lamaze, en cours devant le Tribunal arbitral du sport”, avait confirmé un porte-parole de la FEI le mois dernier à nos confrères américains de The Chronicle of The Horse. “M. Lamaze n’est pas suspendu provisoirement et il est donc autorisé à concourir, alors qu’il avait confirmé à la FEI avoir pris sa retraite. Il a également le droit d’entraîner et de s’entraîner.”

“J’avais l’impression que la FEI avait pour mission de m’exclure du sport”, aurait déclaré le Canadien sur son compte Facebook personnel, dans une publication supprimée quelques jours plus tard. Il y expliquait qu’il arrêtait “souvent de prendre les médicaments prescrits dans le cadre de ses traitements anticancéreux au début de la semaine précédant un concours afin de ne pas risquer un contrôle antidopage positif”. À Valkenswaard, toujours selon ladite publication Facebook, retranscrite par The Chronicle of The Horse, un contrôleur antidopage qui n’avait pas de pièce d’identité et ne ressemblait pas à un officiel l’aurait approché pour lui demander de prélever un échantillon. Estimant que le testeur n’avait pas respecté les règles de la FEI concernant la présentation d’une pièce d’identité ou les protocoles Covid-19 en vigueur à cette période, Éric Lamaze lui aurait donc “demandé de partir ou d’appeler la police”.



Les mêmes faux documents que ceux présentés au Canada

Dans le cadre de cette procédure, le champion olympique de 2008 – à Hong Kong avec Hickstead – et ses conseils ont vraisemblablement présenté les mêmes certificats médicaux que ceux qui ont été reconnus comme faux le mois dernier par un tribunal de droit commun de la province canadienne de l’Ontario. Celui-ci avait alors refusé d’ajourner un procès dans une affaire opposant Éric Lamaze à d’anciens clients qui l’accusent d’escroquerie. S’appuyant sur cette décision, la Fédération équestre internationale (FEI) a rendu une “décision finale” en vertu de l’article 8.3.3 de son règlement antidopage pour les athlètes humains (ADRHA). Elle estime qu’Éric Lamaze “a commis une violation du règlement antidopage en vertu de l’article 2.5 de l’ADRHA (falsification), en raison de la présentation de documents médicaux fabriqués de toutes pièces dans le cadre d’une procédure en cours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS)”, selon les termes employés dans un communiqué daté d’hier. “Conformément à l’article 8.3.2 de l’ADRHA, l’athlète a été réputé avoir renoncé à une audience, admis la violation et accepté les conséquences proposées parce qu’il n’a pas répondu à l’accusation.”

“En l’absence de circonstances atténuantes”, l’athlète est soumis à une période de suspension de quatre ans, du 12 septembre 2023 au 11 septembre 2027. En outre, il est passible d’une amende de 15.000 francs suisse et devra rembourser à la FEI les frais de justice qu’elle a engagés dans le cadre de cette affaire. L’athlète, l’Agence mondiale antidopage (AMA) et le Centre canadien pour l’éthique dans le sport, l’organisation nationale antidopage de l'athlète, ont chacun le droit de faire appel de la décision auprès du TAS dans les vingt et un jours suivant la réception de la décision.



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