L’aliment fibreux : quand la fibre montre tout son potentiel

Depuis plusieurs années maintenant, les aliments dits "fibreux" ont fait leur apparition en nutrition équine. Ces aliments contiennent une part plus ou moins importante de "fibres longues", souvent des brins de luzerne ou de foin de prairie. Si les fervents utilisateurs des aliments fibreux, convaincus de leur bienfait, ne reviendront jamais en arrière, les sceptiques disent ne pas en voir l’intérêt… Qu’en est-il exactement ? Le point avec Anne-Gaëlle Goachet, docteure en nutrition équine, présente dans la recherche en nutrition équine durant douze années et responsable national cheval de la marque Golden Horse.



Qu’entend-on exactement par "aliments fibreux" ?

Ce sont des aliments qui contiennent des fibres longues, c’est-à-dire des brins de fourrages de 2 à 3 cm qui ont été hachés. Le plus souvent, il s’agit de brins de luzerne et/ou de foin de prairie naturelle. Dans ces aliments fibreux, la proportion de fibres longues varie généralement entre 3% et 30 % ; on parlera dans le langage courant de "floconnés fibreux" pour les uns et d’ "ultra-fibreux" pour les autres. Les floconnés fibreux sont des aliments à distribuer tels quels, quand les ultra-fibreux peuvent être utilisés seuls ou mélangés à l’aliment habituel.



Quel est l’intérêt d’ajouter des fibres longues à un aliment ?

On va cibler l’effet mécanique lié à l’ingestion des fibres longues. Une bonne digestion commence par une bonne mastication. Ainsi, au lieu d’engloutir en trois minutes son repas, le cheval mastiquera plus longtemps. Résultat : un meilleur broyage de l’aliment et une production de salive plus importante. Ces deux paramètres sont essentiels au bon déroulement de la digestion dans la suite du tube digestif et sont indispensables à une bonne assimilation. Chez des chevaux sains, l’intérêt est donc de contribuer à une digestion optimale.



Les aliments fibreux peuvent- ils être intéressants pour les chevaux ulcéreux ?

Oui, ils le sont dans la prévention des ulcères gastriques, si fréquents chez les chevaux de sport. Chez le cheval, le rôle de l’estomac consiste à mélanger, stocker et réguler le transit des aliments vers l’intestin grêle, tout en préparant la digestion des protéines via la production de pepsine. Contrairement à l’homme, les chevaux produisent de l’acide chlorhydrique en continu... À l’état naturel, le cheval produit en permanence de la salive en broutant – le fameux effet tampon – pour réguler cette acidité. Malheureusement, bon nombre de chevaux domestiques ne salivent pas assez et se retrouvent régulièrement avec l’estomac vide. Dans ce cas, l’acidité n’est plus régulée, le système se dérègle et c’est la porte ouverte aux ulcères ! On comprend donc bien tout l’intérêt de l’ajout de fibres longues aux aliments.



Les fibres alimentaires

Le spectre des fibres alimentaires d’origine végétale est très large. Elles sont souvent classées en deux catégories : les fibres solubles et insolubles. Les fibres insolubles (principalement cellulose et lignine) sont présentes dans le foin, la paille et dans les aliments, sous forme de luzernes, cosses d’avoine, etc. Les fibres solubles (dont les pectines et hémicelluloses) sont, elles, digestibles. On les retrouve dans des matières premières comme la graine de lin, la pulpe de betterave ou la coque de soja. Chaque type de fibres joue un rôle bien spécifique, mais toutes sont indispensables à la santé et au bien-être des chevaux.

Plus d’information : 

Golden Horse, marque du groupe Avril. 60 ans d’expertise en nutrition équine. Membre du Club de nutrition équine français.

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