Julien Épaillard entame Equita Lyon sur les mêmes bases qu’en 2022
Julien Épaillard s’est adjugé le Grand Prix Longines du CHI-W d’Equita Lyon, ce soir à Eurexpo. Associé à Dubaï du Cèdre, partenaire de sa médaille de bronze aux championnats d’Europe de Milan, le Normand a presque tué le match en début de barrage, avant d’être sérieusement inquiété par l’Irlandais Mark McAuley, finalement deuxième avec GRS Lady Amaro. Le Suisse Steve Guerdat et Dynamix de Bélhème ont complété le podium.
Au coude-à-coude avec quatre autres hommes pour le titre de meilleur cavalier de l’année 2023, Julien Épaillard était loin d’être le favori pour ce statut honorifique à l’entrée du dernier trimestre, puisqu’il avait engrangé pas moins de neuf cent trente points au classement mondial Longines entre le 1er octobre et le 31 décembre 2022. Ayant réussi mois dernier quelques belles performances en CSI 3* et 2* le à Oliva, puis au CSI 4* de Saint-Lô, bien qu’il n’y ait pas réédité ses exploits de l’an passé, le Normand conserve des chances de chiper le brassard Longines de la veste du Suédois Henrik von Eckermann. Ce soir, il a en effet entamé le cru 2023 d’Equita Lyon aussi bien que l’édition 2022: en gagnant le Grand Prix Longines, qualificatif pour l’Equita Masters de demain présenté par Hermès Sellier et le Grand Prix Coupe du monde Longines de dimanche. Surtout, la motivation et la rage de vaincre du Normand sont intactes. On n’en doutait guère, mais la tête de pont du haras de la Bosquetterie l’a encore prouvé…. et avec quel panache!
Avant d’épater les tribunes archi combles d’Eurexpo au mérite de l’une de ces chevauchées dont il a le secret, Julien Épaillard, associé ce soir à Dubaï du Cèdre, sa médaillée de bronze des championnats d’Europe de Milan, a dû résoudre un exercice technique plutôt sérieux, concocté par Grégory Bodo. Des quarante-sept couples au départ de cette épreuve à barrage cotée à 1,60m, treize ont signé un sans-faute, dont cinq défendant les couleurs de la France. Ce tour initial délicat à peu près partout a causé une faute à Edward Levy (Uno de Cerisy), Simon Delestre (Olga van de Kruishoeve), Nicolas Delmotte (Ilex VP), Jeanne Sadran (Unforgettable Damvil), Pénélope Leprevost (Bingo del Tondu) et Kevin Staut (Visconti du Telman), deux à Philippe Léoni (Miss Marie van’t Vennehof) et Sadri Fegaier (Manchester van’t Paradijs), trois à Philippe Rozier (Dirty Sweet) et pas moins de vingt points à Julien Anquetin, vainqueur du Grand Prix CSI 4* de Saint-Lô dimanche dernier avec Blood Diamond du Pont et pénalisé d’une dérobade ce soir avec Gravity of Greenhill…
Mark McAuley héroïque, Steve Guerdat presque tranquille
Avant d’économiser leur monture en vue de la première étape française de la Coupe du monde, l’Américaine Jessica Springsteen et l’Autrichien Max Kühner ont renoncé au barrage avec Don Juan van de Donkhoeve et EIC Coriolis des Isles, douzièmes ex æquo. Ouvreuse de cette finale au chronomètre, Mégane Moissonnier a joué le jeu avec Cordial, partenaire de très belles performances printanières et de frustrants premiers championnats d’Europe Seniors cet été. Hélas, le couple a buté sur l’oxer 12a, entrée du double et antépénultième obstacle du parcours réduit, terminant onzièmes. Le même oxer a privé de doubles sans-faute les vaillants Roger-Yves Bost et Delph de Denat*HDC, dixièmes, les très rapides Richard Howley et Consulent de Prelet, vainqueurs des Grands Prix CSI 5*-W d’Oslo et Helsinki et huitièmes ce soir pour l’Irlande, ainsi que les excellents Hans Dieter Dreher et Vestmalle des Cotis, sixièmes pour l’Allemagne. Quant à Julien Gonin et Valou du Lys, neuvièmes, ils ont fauché le vertical de sortie de ce double, mais tout de même honoré leur sélection et ravi le public rhônalpin.
Quelques minutes plus tôt, l’Allemande Jana Wargers a été la première à signer un double sans-faute avec Dorette, lançant très sérieusement les hostilités, mais… ne finissant “que” cinquième. Julien Épaillard s’est alors fougueusement engouffré dans la brèche, filant tel un équilibriste. Dubaï du Cèdre a survolé tous les obstacles, qu’elle a parfois frôlés mais jamais effleurés. Leur cavalcade fut simplement prodigieuse. C’est devenu habituel, pour la jument bretonne comme pour le cavalier normand, mais on n’est pas près de s’en lasser. La messe semblait dite vu l’écart de plus de deux secondes et demie créé avec la jeune Allemande. Son tour venu, Steve Guerdat a bien tutoyé l’oxer 7c en début de parcours, mais surtout signé un très beau barrage sans prendre tous les risques avec Madame Dynamix de Bélhème, championne d’Europe et fort méritante troisième.
François-Xavier Boudant a failli faire mieux avec Brazyl du Mézel, lauréat du Grand Prix Longines du CSIO 5* de Dublin, mais une faute sur le vertical 16, avant-dernier obstacle, a repoussé le Normand au sixième rang. Fabuleux de bout en bout, le Britannique Ben Maher a semblé tout donner avec le très, très prometteur Point Break, mais le champion olympique, autre candidat au poste de numéro un mondial, a dû se contenter de la quatrième place. S’il s’est bel et bien imposé, Julien Épaillard a finalement tremblé, puisque Mark McAuley et sa GRS Lady Amaro se sont montrés extraordinaires de hargne et de talent. Le plus rhônalpin des Irlandais a dû s’avouer vaincu pour seulement soixante-quatre centièmes de seconde, décrochant une très belle deuxième place.
Retrouvez les coulisses de la préparation de Julien Épaillard, dans notre épisode de Riders Club.