Julien Épaillard porte Cancun Torel au sommet à Vérone, où les Bleus semblent inarrêtables
Trois sur cinq. Voilà le remarquable compteur de victoires des Français dans le label CSI 5*-W à Vérone. Ce soir en Italie, Julien Épaillard a une énième fois été le meilleur en imposant une nouvelle recrue ô combien prometteuse, Cancun Torel.
Hier à Vérone, Simon Delestre a mené Olga van de Kruishoeve à sa plus belle victoire en s’imposant dans l’épreuve CSI 5*-W majeure de la journée. Aujourd’hui, c’est au tour d’un autre Français, Julien Épaillard, de porter une nouvelle recrue jusqu’à un niveau qu’elle n’avait encore jamais atteint. Pour le winning round, une épreuve qui permet à au moins un quart des meilleurs couples du parcours initial de s’affronter lors d’un deuxième tour, le Normand avait choisi Cancun Torel, une jument de douze ans avec laquelle il concourt depuis août. Née au haras Torel de François-Xavier Guyard, la belle brune est le fruit du croisement entre Cosinhus et Grannus. Notamment formée par Cédric Forestier et Jérémy Le Roy, celle-ci a concouru au niveau Amateur avec Marie Sarah Gouhier Heron jusqu’à fin 2021. Passée sous la selle de Dorothée Amar début 2022, Cancun Torel a évolué jusqu’à 1,45m, avant de passer sous la selle de Julien Épaillard au courant de l’été. Depuis, le couple a déjà remporté une épreuve à 1,40m et deux à 1,45m en CSI 3*. Pour s’imposer sur des barres à 1,55m, la marche était donc haute, mais n’a semblé être qu’une formalité pour cette jument très plaisante.
Bien qu’elle ne soit pas immense, Cancun Torel n’a eu aucun mal à s’étendre pour faire sept foulées entre les deux premiers obstacles du winning round. “Elle est très rapide au sol et ce choix de distance me permettait de m’écarter et mieux aborder le double, qui a causé des fautes”, a analysé le lauréat, déjà vainqueur d’une épreuve hier avec Hoover. Le tournant difficile pour aborder le double ne l’a pas non plus impressionnée. “Je n’ai pas très bien tourné après la combinaison et j’ai dû lui demander une distance longue pour l’oxer qui suivait. Le reste s’est bien déroulé, même si mon barrage a été moins joli que celui de Lorenzo, qui a réalisé une démonstration”. Ultime prétendant à la victoire, le numéro sept mondial a donc relégué le local Lorenzo de Luca, déjà vainqueur d’une épreuve aujourd’hui, au deuxième rang avec F One USA.
“Je suis ravi de la compter dans mon piquet de chevaux”, Julien Épaillard
“Je suis très heureux de ma jument, que je ne monte que depuis cet été”, s’est réjoui Julien Épaillard avant le tour d’honneur. “Nous avons débuté ensemble dans de petites épreuves et elle a sauté pour la première fois 1,55m au Global Champions Tour de Rome, où elle s’était bien comportée malgré deux fautes. Je l’ai ensuite emmenée au 3* d’Oliva, où elle a remporté deux épreuves à 1,45m comptant pour le classement mondial. Hier, nous avons concouru pour la première fois en indoor ensemble, et malgré une faute, elle était super. Aujourd’hui, c’était formidable ! Nous avons eu un peu de chance, mais elle manque encore d’expérience. Elle est très courageuse et je suis ravi de la compter dans mon piquet de chevaux”.
Extrêmement aérien lors du parcours initial, le Selle Français de neuf ans Enjeu de Grisien a joué le jeu de la vitesse dans le second acte avec Ben Maher. En rajoutant une foulée face à l’ultime oxer, le champion olympique de Tokyo, qui a récemment donné des nouvelles d’Explosion W, a certainement perdu son match. Difficile à dire s’il aurait pu vaincre la fusée française, mais la deuxième place était à sa portée.
Pour l’Italie, Giulia Martinengo Marquet a terminé quatrième, juste devant Jeanne Sadran. La Toulousaine a ainsi fait oublier ses fautes d’hier avec le formidable Dexter de Kerglenn, né chez Alain Richard, dans le Finistère. Aujourd’hui, la jeune femme et son fils de Mylord Carthago ont montré une belle harmonie. Pour grimper dans la hiérarchie, ils devront encore se peaufiner face au chronomètre, puisque le supersonique Julien Épaillard a franchi la ligne d’arrivée avec presque cinq secondes d’avance.
Monté depuis le début d’année par sa propriétaire Isabella Russekoff, anciennement américaine mais représentant Israël depuis juin, le chevronné C Vier 2 a déroulé un double zéro prudent, synonyme de sixième place. Le bai est bien connu pour avoir mené l’Allemand David Will au septième rang individuel des Européens Longines de Riesenbeck en 2021, puis au septième de la finale de la Coupe du monde de Leipzig l’année suivante. Après un séjour express chez l’Irlandais Cian O’Connor, avec qui il s’est placé vingt-cinquième aux Mondiaux de Herning en août 2022, le bai par Cardento a donc changé une nouvelle fois de selle.
Après cinq épreuves de label CSI 5*-W, les Bleus menés par Julien Épaillard et Simon Delestre comptent à ce stade de la compétition plus de la moitié de victoires. La dynamique se poursuivra-t-elle pour l’étape de la Coupe du monde Longines ? Le lauréat du jour y présentera son redoutable Donatello d’Auge. Réponse demain, dès 14h30.