Isabell Werth et Emilio s’imposent souverainement en leur royaume de Stuttgart

“Pour être honnête, je pense que cette reprise est peut-être la meilleure que nous ayons déroulée”, s’est réjouie Isabell Werth après sa victoire dans l’étape de la Coupe du monde de Stuttgart. Et au vu de l’ovation qu’a réservé le public stuttgartois à la cavalière la plus titrée de tous les temps et à son fidèle Emilio, il ne fait nul doute qu’elle n’a pas été la seule à avoir cette impression! Certes, les 86,880% qu’elle a récoltés aujourd’hui ne constituent pas le record de son fils d’Ehrenpreis. Pour autant, à dix-sept ans, le bai s’est montré dans une forme resplendissante et d’un calme olympien, alors que la foule avait commencé à l'acclamer avant même le début de sa reprise et qu’on le sait sensible. Surtout, alors que leur Libre présente des difficultés très importantes et a d’ailleurs obtenu la note moyenne de 9,78 pour son degré de difficulté aujourd’hui, le hongre et sa partenaire ont semblé la dérouler avec une facilité déconcertante. Peut-être les changements de pied au temps ont-ils un peu manqué de fluidité, mais il faut dire que la multimédaillée en a présenté vingt-quatre - qui plus est, sur une ligne brisée et entre deux pirouettes - quand le minimum requis est de …neuf. Bref, Isabell Werth et Emilio ont ébloui le public de Stuttgart pour la dernière apparition du hongre dans la Schleyer-Halle, où il avait déjà remporté le Grand Prix Spécial du CDI 4* à quatre reprises mais n’avait encore jamais pris part à l’étape de la Coupe du monde. D’ailleurs, non contente d’avoir gagné la Libre de ce CDI d’Allemagne du Sud pour la onzième fois avec lui, sa cavalière semble en bonne position pour remporter, demain, le Spécial du concours avec Superb, qui s’est imposée dans le Grand Prix 4* ce matin. Il s’agirait alors de la dix-septième victoire d’Isabell Werth dans cette épreuve… Hut ab (chapeau bas)! Quant à Emilio, il aurait dû faire ses adieux au sport lors du CDI 5* de Francfort en décembre, mais sa cavalière réfléchit désormais à le garder en compétition jusqu’à la fin de la saison Coupe du monde, a indiqué Kim Kreling, experte allemande du dressage aux commentaires sur ClipMyHorse.tv, où toutes les épreuves du CHI-W de Stuttgart sont à (re)voir.

Nanna Skodborg Merrald de nouveau au rendez-vous

Comme hier, Nanna Skodborg Merrald est montée sur la deuxième marche du podium associée à Blue Hors Don Olymbrio. Abaissant largement ses hanches au piaffer, l’alezan brûlé a également présenté une cadence quasi parfaite au passage durant sa reprise et pris beaucoup de poids sur ses hanches dans les pirouettes, qui pourraient pu être parfois encore plus fluides. Semblant adopter régulièrement une attitude un peu trop fermée, il a tout de même été récompensé d’une note de 82,965% pour sa prestation du jour, soit son record sous la selle de la championne du monde par équipes 2022 et vice-championne d’Europe en individuel 2023. Le fils de Jazz avait, en revanche, atteint les 84,195% lors du CDI 3* de Bois-le-Duc en 2019 avec celui qui l’a emmené jusqu’au plus haut niveau: Daniel Bachmann Andersen.

Seulement sixième du Grand Prix de ce CDI-W de Stuttgart avec son Bonamour, Patrik Kittel a su présenter une reprise d’une précision horlogère pour compléter le podium ce samedi. Accompagné par une musique construite autour de plusieurs tubes de Billy Idol qu’il utilise depuis des années maintenant, le meilleur dresseur suédois n’a commis aucune faute majeure. Si son alezan a parfois un peu ouvert la bouche et aurait pu fléchir plus ses postérieurs dans les exercices les plus rassemblés, il a été le premier à récolter une note supérieure à 80% aujourd’hui, alors même qu’il passait juste avant la pause de mi-épreuve. D’ailleurs, il a fallu attendre la toute fin de la compétition pour voir ses 81,340% être dépassés, puisque Nanna Skodborg Merrald et Isabell Werth étaient l’avant-dernière et la dernière à s’élancer.

Pauline Basquin de nouveau treizième

En plus des trois couples qui sont montés sur le podium, deux autres ont dépassé la barre symbolique des 80% dans cette troisième étape de la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde de dressage. La Finlandaise Emma Kanerva a atteint ce niveau de performance pour la toute première fois avec son énergique Greek Air, qui lui a permis d’obtenir une moyenne de 80,375% et la quatrième place de l’épreuve. Le jeune Raphael Netz, quant à lui, avait déjà dépassé les 81% dans le Grand Prix Libre des championnats d’Europe des moins de vingt-cinq ans à Hagen, mais il était alors en selle sur Elastico. Ses 80,115% d’aujourd’hui constituent son record avec Great Escape Camelot, qui lui avait permis de terminer septième de l’étape de la Coupe du monde de Herning il y a un mois et s’est classé cinquième aujourd’hui.

Pauline Basquin, la seule Française engagée dans cette épreuve, a quant à elle brigué la treizième position associée à Sertorius de Rima*IFCE. Ayant semblé un peu stressé hier dans le Grand Prix, qu’il a conclu à la même place, le petit hongre a également  émis quelques signes de tensions ce samedi en début de reprise, mais a ensuite semblé plus en confiance. Toujours symétrique et dans un bon équilibre au passage, le fils de Sandro Hit aurait peut-être pu être un peu plus rassemblé dans cet air et a surtout de nouveau commis une faute dans les changements de pied au temps, que le couple tricolore n’a pas non plus réussi à présenter sans-faute sur sa ligne “joker”. Le duo a finalement été évalué à 76,300%.

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