Julien Épaillard bondit au sommet du podium du Super Grand Prix à Prague
Aucun des seize couples au départ du Super Grand Prix de Prague n’est parvenu à signer une partition parfaite. Lors d’une soirée de très haute volée, Julien Épaillard a néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu grâce à sa géniale Dubaï du Cèdre en devenant le premier Tricolore à remporter cette épreuve palpitante. Le duo tricolore s’est offert le luxe de supplanter le duo le plus iconique du moment ; Henrik von Eckermann et King Edward.
À grands coups de musique pop, de jeux de lumières dynamiques, de flammes à l’arrière du podium, de mascottes surexcitées, de speakers qui s’égosillent, de geyser de fumée et d’animations sur lesquelles les seize cavaliers concernés montrent leur détermination face caméra en croisant les bras, les équipes du Longines Global Champions Tour se sont une fois de plus activées pour créer l’événement autour du Super Grand Prix de Prague. Ce soir, la cinquième édition du rendez-vous a couronné le successeur d’Edwina Tops-Alexander, Ben Maher, Henrik von Eckermann ainsi que Daniel Deusser.
Même si les occasions se font rares, il arrive à Julien Épaillard de se montrer faillible. Ce fut le cas ce soir dans le Super Grand Prix de Prague, épreuve richement dotée de 1,25 millions d’euros, lors duquel le Français a commis une faute dans la seconde manche avec Dubaï du Cèdre. Malgré ce grain de sable dans les rouages, le Normand n’a pas trouvé d’adversaire à sa hauteur dans la capitale tchèque, puisqu’aucun des seize couples engagés n’a réussi de double zéro, pas même de parcours à quatre points plus rapide que le sien.
Pour la cinquième édition de cette épreuve réunissant les gagnants de chaque étape de la saison écoulée du Longines Global Champions Tour, le chef de piste italien Uliano Vezzani avait vu les choses en grand. Si d’ordinaire les Grands Prix 5* se courent sur des barres à 1,60m, certains efforts ont culminé à 1,65m pour l’occasion. Après l’épreuve, Julien Épaillard a confié n’avoir jamais enchaîné des obstacles si hauts en indoor, c’est dire ! Lors du premier acte, sept des seize partants ont malgré tout trouvé la clé du sans-faute. Une étape de franchie qui n’a constitué en rien une avance confortable, puisque certains ont tout perdu lors du second round. En effet, la totalité des couples prenant le départ des deux manches, les scores ont été additionnés, et seul le chronomètre du deuxième acte pris en compte. Idéalement lancé en trouvant le premier la solution jusqu’au jingle du sans-faute dans la première partie d’épreuve, le multimédaillé suédois Peder Fredricson a tout perdu lors du deuxième parcours. Après une faute de Catch Me Not S sur la palanque en vagues n°2, l’ancien numéro un mondial a essuyé un refus face au vertical n°11, abordé en biais et avec vitesse pour gagner du temps, ce que le gris n’a semble-t-il pas saisi. Seize points et une quatorzième place un peu amère pour le duo troisième de l’étape de Rome.
À la tête d’un surprenant sans-faute avec le surpuissant neuf ans Cum Laude, Sanne Thijssen a elle aussi tout perdu dans l’acte deux avec une faute dès le numéro un et deux autres dans la ligne du triple. Pour la plus jeune cavalière et le plus jeune cheval de l’épreuve, les promesses sont belles, ce dernier n’ayant jusqu’alors jamais pris part à un Grand Prix 5* et qu’un seul Grand Prix 4*… conclu avec vingt-trois points !
“Le Français volant” n’a pas failli à sa réputation
Après un premier sans-faute plaisant, Katrin Eckermann a manqué la victoire pour une faute de la géniale Cala Mandia sur la palanque n°11. Avec quatre points et un parcours modérément rapide, l’Allemande a été rétrogradée à la septième place finale. De fait, quatre cavaliers ayant commis une faute lors du tour initial n’ont pas manqué leur deuxième rendez-vous, ce qui leur a permis de bien figurer au classement définitif. Cela a notamment été le cas de l’Irlandais Bertram Allen, qui a pu compter sur la grande générosité du contorsionniste Pacino Amiro pour atterrir à la quatrième place, juste devant Harrie Smolders. Avec son meilleur cheval Monaco, dont la régularité est notable, le Néerlandais peine encore à jouer les premiers rôles et boucle sa soirée avec une faute et un chronomètre de 61“2.
Pour Max Kühner, la décision de se passer de son meilleur cheval Elektric Blue P ne l’a pas empêché de grimper sur le podium. Comptant sur Up Too Jacco Blue, deuxième de l’étape du LGCT de Valkenswaard, l’entrepreneur autrichien a grimpé jusqu’au troisième rang grâce à un second tour très efficace terminé en 60“41. Levant le poing après avoir franchi la ligne d’arrivée, celui-ci a ainsi pu faire oublier la faute sur le mur de palanques dans l’acte un.
Lauréats de l’édition 2021 de ce Super Grand Prix, médaillés d’or par équipes aux Jeux olympiques de Tokyo 2021 et du même métal collectivement et en individuel aux Mondiaux de Herning l’an passé, Henrik von Eckermann et King Edward faisaient figure de favoris ce soir à Prague. Abordant un filet sans frontal, le petit et bondissant hongre de treize ans a bondi un peu moins haut sur la palanque n°4 de la manche initiale. Une barre à terre qu’il a réussi à faire oublier avec une deuxième partition parfaite sous la selle du numéro un mondial. Si l’alezan a dû réaliser des efforts plutôt manifestes pour couvrir les oxers, son complice l’a idéalement mené, n’hésitant pas à retirer des foulées çà et là jusqu’à couper la ligne d’arrivée en 58“76.
En quête d’un double zéro, Julien Épaillard a très vite dû changer de plan après une faute sur le vertical n°3 du second parcours. Sans aucune marge de manœuvre pour espérer prendre la tête provisoire de l’épreuve, le Normand a dû négocier les douze efforts restants avec précision, tout en allant aussi vite que possible. “Le Français volant” – comme l’appellent les médias étrangers – n’a pas failli à sa réputation, fusant pour arrêter le chronomètre en 57“49. Assuré d’un podium, le numéro sept mondial a donc dû attendre au paddock le passage des deux derniers couples pour savoir sur quelle marche il monterait. Un suspense insoutenable !
Trois victoires et une deuxième place en quatre épreuves courues pour Dubaï du Cèdre
Habitués de la pression et des parcours insurmontables, les médaillés d’argent individuel des Jeux olympiques et des Mondiaux Maikel van der Vleuten et Beauville ont réalisé quelques acrobaties en début de partition, avant de fauter sur le deuxième élément du double. Pas très rapides, ils ont fini sixièmes. Ultime prétendant à la victoire, le Danois Andreas Schou n’a pas fait durer le suspense longtemps avec une faute sur l’oxer n°6. L’imposant Darc de Lux aurait eu peu de chances de rattraper Dubaï du Cèdre face à la montre, et celui-ci a scellé la victoire française avec une deuxième faute dans le triple. Au paddock, c’est la délivrance pour Julien Épaillard, qui a donc ajouté une nouvelle ligne à son palmarès qu’il ne cesse d’allonger depuis deux saisons. Cette année, il peut notamment se targuer d’avoir remporté la très richement dotée étape du Longines Global Champions Tour de Monaco mais aussi celle de Saint-Tropez, la Coupe du monde Longines d’Amsterdam, le Grand Prix 4* de Bourg-en-Bresse… Le tout, avec Donatello d’Auge ! Il s’est aussi et surtout emparé de sa première médaille en grand championnat, le bronze européen grâce à Dubaï du Cèdre, qui sur ses quatre dernières épreuves courues, est à la tête de trois victoires et une deuxième place (dans la Coupe du monde Longines de Lyon). La grande classe ! Lors de la remise des prix, Julien Épaillard a pu réitérer sa célébration préférée et bondir sur le podium, comme il l’avait fait à Monaco plus tôt dans la saison.
Dimanche, l’ultime journée des play-offs mettra en compétition les six meilleures équipes de la Global Champions League.
La réaction de Julien Épaillard
La réaction d’Henrik von Eckermann
Revivez les moments forts de cette épreuve en images ci-après.