Philipp Weishaupt, Christian Kukuk et Eoin McMachon font honneur à leur mentor Ludger Beerbaum à Prague

Les esgourdes et les rétines en ont eu pour leur argent aujourd’hui tant la mise en scène a été travaillée à Prague pour célébrer la victoire de l’équipe des “Riesenbeck International” dans la “Super Cup Final” de la Global Champions League. Déconseillé aux amateurs de sobriété, ce show a donc fini par sourire à Christian Kukuk, Philipp Weishaupt et Eoin McMahon, le trio infernal de Ludger Beerbaum, qui n’a “jamais été aussi heureux”.



Épilogue des play-off de Prague, la “Super Cup Final” de la Global Champions League a rendu son verdict cet après-midi dans une ambiance presque digne du Super Bowl tant les effets et la musique ont (excessivement) abondé. Composées de trois couples, les six équipes retenues après les quarts puis la demi-finale sont reparties à zéro, finissant par couronner les “Riesenbeck International”, du nom de la structure des écuries Beerbaum. Armés de leurs vestes grises, et face à des tribunes réceptives, garnies de quatorze mille spectateurs selon l’organisation, les trois employés de Ludger Beerbaum ont tenu la pression jusqu’à s’imposer et décrocher les 2,5 millions d’euros promis à la composition victorieuse. 

Ouvreur de l’équipe, l’Irlandais Eoin McMahon a signé l’un des quatre double zéro de la journée avec l’ancienne jument de son patron, Mila. Très ému lorsque la victoire de son collectif a été scellée, celui qui est d’ordinaire si discret a laissé échapper quelques larmes. “J’ai eu l’impression d’être sur le meilleur cheval au monde aujourd’hui”, a-t-il loué à propos de sa grise de onze ans par Monte Bellini. “J’ai assurément senti la pression mais je voulais vraiment cette victoire. […] Je sais que Mila est une jument rapide, donc je me suis attaché à laisser les barres sur leurs taquets. […] Il y a quelques années, j’ai demandé à Ludger si je pouvais travailler pour lui, c’est parce que je savais que j’y côtoierais les meilleurs cavaliers au monde et que je pourrais progresser chaque jour. Les attentes sont importantes, et si on ne les atteint pas, il n’y a pas de place pour nous”, a ajouté le cavalier de vingt-huit ans. 

Auteur de deux parcours pénalisés de quatre points, Christian Kukuk, récent lauréat de l’étape du Longines Global Champions Tour de Riyad, a toutefois de quoi être fier de son bon Checker 47, qui a passé de nombreux caps cette saison. “Je crois que je peux dire que je vis l’année de ma vie. […] Je suis le seul de l’équipe qui est resté sur pieds cette année ; Christian et Ludger se sont tous deux blessés et Eoin a fini par se dire que ce serait une bonne idée d’en faire autant. Je n’ai pas tellement pu faire de plan sur le long terme, j’ai donc dû m’adapter. Grâce à notre esprit d’équipe incroyable, nous avons pu faire face, et ces derniers mois ont été spéciaux”, s’est-il réjoui. 

Christian Kukuk a foncé sur la piste pour célébrer la victoire des “Riesenbeck International” avec son collègue et coéquipier Philipp Weishaupt.

Christian Kukuk a foncé sur la piste pour célébrer la victoire des “Riesenbeck International” avec son collègue et coéquipier Philipp Weishaupt.

© Sportfot



“Je ne sais pas si j’ai déjà été aussi heureux de ma vie”, Ludger Beerbaum

Si le médaillé d’argent des Européens de Milan Zineday n’est pas apparu sous son meilleur jour lors de la demi-finale de cette épreuve vendredi soir avec un parcours à seize points, le hongre de seulement neuf ans a largement relevé le défi cet après-midi. Avec Philipp Weishaupt, le fils de Zinedine a livré un premier parcours sans fausse note. En entrant en piste lors de la seconde manche, le couple n’avait pas le droit à l’erreur et pour défi d’être suffisamment rapide pour passer devant les “Valkenswaard United”, représentés par Marcus Ehning, Gilles Thomas et la légende John Whitaker. Défi relevé pour l’agile alezan et son cavalier Allemand, qui a littéralement exulté pendant deux tours de piste, envoyant même son casque en l’air. À l’issue de l’épreuve, celui-ci n’a pas manqué de superlatifs pour qualifier cette journée et le concours tchèque. “Cela représente beaucoup. Nous avons été sous pression toute la saison. Aujourd’hui, en étant dernier à partir, j’avais toute la pression sur les épaules, et c’est pour des moments de grâce comme celui-ci que nous pratiquons ce sport. Je tiens à dire que le circuit nous propose quinze superbes concours tout au long de l’année, mais celui-ci est un cran au-dessus. J’ai vu beaucoup de concours indoor dans ma vie, mais celui-ci est de loin le meilleur. Tout est très moderne, le public est génial et le résultat est dingue !”, a loué celui qui compte aussi à son palmarès des victoires dans les mythiques Grands Prix d’Aix-la-Chapelle et Calgary.  

Pour le multimédaillé allemand Ludger Beerbaum, retraité depuis cet été, l’après-midi a été riche en émotions à mesure qu’il observait les parcours de ses trois protégés. “Je n’aurais pas pu rêver mieux, c’est incroyable. Ces gars sont vraiment travailleurs, et le fait qu’ils réussissent une performance pareille dans un tel environnement, avec autant pression et un scénario si dramatique me comble de joie. […] Dans des années, nous parlerons encore de cette victoire. De toute ma vie, je ne sais pas si j’ai déjà été aussi heureux qu’aujourd’hui”, a loué le champion olympique de Barcelone sur l’inoubliable Ratina Z, en 1992. “Je tiens à souligner que nous devons être reconnaissants de compter un tel circuit. Ce qu’il amène à notre sport et à notre écosystème est formidable”, a ajouté le Kaiser. 

Pour Jan Tops, fondateur du circuit, “Tout le concept du play-off est la meilleure chose que nous ayons imaginé jusqu’alors. Par ailleurs, la GCL est simple à comprendre, tout le monde a saisi l’enjeu lors du parcours de Philipp”. Dans cette pluie de louanges, on oublierait presque que la Global Champions League impose des droits d’entrée colossaux aux propriétaires d’équipe, s’affranchissant dans les grandes largeurs de l’idéal méritocratique…

Les résultats ici

Le discret Eoin McMahon a aujourd’hui été ému aux larmes à Prague.

Le discret Eoin McMahon a aujourd’hui été ému aux larmes à Prague.

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